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Mercredi 28 mai – Mercredi des Rogations – Vigile de l’Ascension – Saint Augustin de Cantorbéry, Évêque et Confesseur – Saint Jean-Baptiste de Rossi, Prêtre, Humble et pauvre – Saint Germain de Paris Évêque de Paris (496-576) – Bienheureux Étienne et Raymond de Narbonne, Martyrs, Premier Ordre Franciscain

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Vigile de l’Ascension de Notre Seigneur

La troisième matinée des Rogations s’est écoulée, l’heure de midi se fait entendre ; elle vient ouvrir la dernière journée que le Fils de Dieu doit passer sur la terre avec les hommes. Nous avons semblé perdre de vue, durant ces trois jours, le moment si proche de la séparation ; toutefois, le sentiment de la perte qui nous menace vivait au fond de nos cœurs, et les humbles supplications que nous présentions au ciel, en union avec la sainte Église, nous préparaient à célébrer le dernier des mystères de notre Emmanuel.

A ce moment, les disciples sont tous rassemblés à Jérusalem. Groupés autour de Marie dans le Cénacle, ils attendent l’heure à laquelle leur Maître doit se manifester à eux pour la dernière fois. Recueillis et silencieux, ils repassent dans leurs cœurs les divines marques de bonté et de condescendance qu’il leur a prodiguées durant ces quarante jours, et les solennels enseignements qu’ils ont reçus de sa bouche. C’est maintenant qu’ils le connaissent, qu’ils savent qu’il est sorti de Dieu ; quant à ce qui les concerne, ils ont appris de lui la mission à laquelle il les a destinés : ce sera d’enseigner, eux ignorants, les peuples de la terre ; mais, ô regret inconsolable ! Il s’apprête à les quitter ; « encore un peu de temps, et ils ne le verront plus [8]. »

Par un touchant contraste avec leurs tristes pensées, la nature entière semble s’être mise en devoir d’offrir à son auteur le plus splendide triomphe ; car ce départ doit être un départ triomphant. La terre s’est parée des prémices de sa fécondité, la verdure des campagnes le dispute à l’émeraude, les fleurs embaument l’air de leurs parfums, sous le feuillage des arbres les fruits se hâtent de mûrir, et les moissons grandissent de toutes parts. Tant d’heureux dons sont dus à l’influence de l’astre qui brille au ciel pour vivifier la terre, et qui a reçu le noble privilège de figurer par son royal éclat, et dans ses phases successives, le passage de l’Emmanuel au milieu de nous.

Rappelons-nous ces jours sombres du solstice d’hiver, où son disque pâle, tardif vainqueur des ténèbres, ne montait dans le ciel que pour y parcourir une étroite carrière, dispensant la lumière avec mesure, et n’envoyant à la terre aucun rayon assez ardent pour résoudre la constriction qui tenait glacée toute sa surface. Tel se leva, comme un astre timide, notre divin Soleil, dissipant à peine les ombres autour de lui, tempérant son éclat, afin que les regards des hommes n’en fussent pas éblouis. Comme le soleil matériel, il élargit peu à peu sa carrière ; mais des nuages vinrent souvent dissimuler son progrès. Le séjour en la terre d’Égypte, la vie obscure de Nazareth, dérobèrent sa marche aux yeux des hommes ; mais l’heure étant venue où il devait laisser poindre les rayons de sa gloire, il brilla d’un souverain éclat sur la Galilée et sur la Judée, lorsqu’il se mit à parler « comme ayant puissance » [9], lorsque ses œuvres rendirent témoignage de lui [10], et que l’on entendit la voix des peuples qui faisait retentir « Hosannah au fils de David ».

Il allait atteindre à son zénith, quand tout à coup l’éclipse momentanée de sa passion et de sa mort persuada pour quelques heures à ses ennemis jaloux que leur malice avait suffi pour éteindre à jamais sa lumière importune à leur orgueil. Vain espoir ! Notre divin Soleil échappait dès le troisième jour à cette dernière épreuve ; et il plane maintenant au sommet des cieux, versant sa lumière sur tous les êtres qu’il a créés, mais nous avertissant que sa carrière est achevée. Car il ne saurait descendre ; pour lui, pas de couchant ; là s’arrête son rapport avec l’humble flambeau qui éclaire nos yeux mortels. C’est du haut du ciel qu’il brille désormais, et pour toujours, ainsi que l’avait annoncé Zacharie, lors de la naissance de Jean [11] ; et comme l’avait prédit encore auparavant le sublime Psalmiste, en disant : « Il a fourni sa carrière comme un géant, il est arrivé au sommet des cieux, d’où il était parti, et nul ne peut se soustraire à l’action de sa puissante chaleur » [12].

Cette Ascension, qui établit l’Homme-Dieu centre de lumière pour les siècles des siècles, il en a fixé le moment précis à l’un des jours du mois que les hommes appellent Mai, et qui révèle dans son plus riant éclat l’œuvre que ce Verbe divin trouva belle lui-même, au jour où, l’ayant fait sortir du néant, il la disposa avec tant de complaisance. Heureux mois, non plus triste et sombre comme Décembre, qui vit les joies modestes de Bethléhem, non plus sévère et lugubre comme Mars, témoin du Sacrifice sanglant de l’Agneau sur la croix, mais radieux, épanoui, surabondant de vie et digne d’être offert, chaque année, en hommage à Marie, Mère de Dieu ; car c’est le mois du triomphe de son fils.

O Jésus, notre créateur et notre frère, nous vous avons suivi des yeux et du cœur depuis le moment de votre aurore ; nous avons célébré, dans la sainte liturgie, chacun de vos pas de géant par une solennité spéciale ; mais en vous voyant monter ainsi toujours, nous devions prévoir le moment où vous iriez prendre possession de la seule place qui vous convienne, du trône sublime où vous serez assis éternellement à la droite du Père. L’éclat qui vous entoure depuis votre résurrection n’est pas de ce monde ; vous ne pouvez plus demeurer avec nous ; vous n’êtes resté durant ces quarante jours, que pour la consolidation de votre œuvre ; et demain, la terre qui vous possédait depuis trente-trois années sera veuve de vous. Avec Marie votre mère, avec vos disciples soumis, avec Madeleine et ses compagnes, nous nous réjouissons du triomphe qui vous attend ; mais à la veille de vous perdre, permettez à nos cœurs aussi de ressentir la tristesse ; car vous étiez l’Emmanuel, le Dieu avec nous, et vous allez être désormais l’astre divin qui planera sur nous ; et nous ne pourrons plus « vous voir, ni vous entendre, ni vous toucher de nos mains, ô Verbe de vie ! » [13]. Nous n’en disons pas moins : Gloire et amour soient à vous ! Car vous nous avez traités avec une miséricorde infinie. Vous ne nous deviez rien, nous étions indignes d’attirer vos regards, et vous êtes descendu sur cette terre souillée par le péché ; vous avez habité parmi nous, vous avez payé notre rançon de votre sang, vous avez rétabli la paix entre Dieu et les hommes. Oui, il est juste maintenant que « vous retourniez à celui qui vous a envoyé » [14]. Nous entendons la voix de votre Église, de votre Épouse chérie qui accepte son exil, et qui ne pense qu’à votre gloire : « Fuis donc, ô mon bien-aimé, vous dit-elle ; fuis avec la rapidité du chevreuil et du faon de la biche, jusqu’à ces montagnes où les fleurs du ciel exhalent leurs parfums » [15]. Pourrions-nous, pécheurs que nous sommes ne pas imiter la résignation de celle qui est à la fois votre Épouse et notre mère ?

Saint Augustin, évêque de Cantorbéry et confesseur.

Mercredi des Rogations

Pour la troisième fois la sainte Église reprend sa marche, et sort du saint temple, afin de faire un dernier appel à la divine miséricorde. Rangeons-nous sous sa bannière, et unissant nos voix à la sienne, invoquons avec elle le secours des Saints. Elle est glorieuse, mais aussi elle est puissante, la Litanie dans laquelle sont invoqués tour à tour les chœurs de la Jérusalem céleste. C’est l’Église triomphante s’unissant à l’Église militante pour obtenir le salut de la terre.

Marie, Mère de Dieu, Vierge des vierges, miracle de la puissance divine, employez en notre faveur votre maternelle médiation auprès de celui qui étant Dieu est aussi votre fils. Michel l’invincible, Gabriel, heureux messager du salut, Raphaël, médecin compatissant de nos misères ; Anges et Archanges qui veillez à notre défense et coopérez à notre salut ; hiérarchies célestes qui attendez les élus de la terre pour renforcer vos rangs, intercédez pour vos frères et vos clients. Jean-Baptiste, précurseur de l’Agneau de Dieu ; Joseph, époux de Marie immaculée, père nourricier du Fils de Dieu ; Patriarches, ancêtres majestueux de la race humaine, aïeux du divin Messie ; Prophètes qui avez annoncé sa venue et décrit tous ses traits, afin que la terre reconnût en lui son Sauveur : souvenez-vous des habitants de cette terre lointaine sur laquelle vous avez été voyageurs.

Pierre, Pasteur universel, porte-clefs du royaume des cieux ; Paul, apôtre des Gentils, armé du glaive de la parole et consommé par le glaive du martyre ; André, crucifié comme votre Maître ; Jacques le Majeur, enfant du tonnerre, fondateur du royaume Catholique ; Jean le Bien-Aimé, fils et gardien de Marie, Évangéliste et le dernier des Prophètes ; Thomas, apôtre des Indes, immolé par la lance ; Jacques le Mineur, appelé frère du Seigneur ; Philippe, qui avez évangélisé les Scythes et rencontré la croix à Hiérapolis ; Barthélemy, docteur de l’Arménie, arrosée de votre sang ; Évangéliste Matthieu, qui êtes allé porter la foi jusque dans les régions brûlantes de l’Éthiopie ; Simon, dont la Mésopotamie a entendu la voix ; Thaddée, qui avez affronté l’Égypte et ses idoles ; Mathias, appelé à prendre la place du traître Judas, et digne d’un tel honneur ; Barnabé, compagnon de Paul, et plus tard la lumière de l’île de Chypre ; Luc, disciple de l’Apôtre des Gentils, historien du Verbe incarné ; Marc, disciple de Pierre, qui avez écrit sous sa dictée l’Évangile du salut : nous vous saluons tous avec amour comme nos pères dans la foi ; priez en ces jours avec nous et pour nous. Disciples du Seigneur, qui, sans avoir été élevés jusqu’au rang des Apôtres, fûtes choisis par lui pour être leurs coopérateurs, et qui, au jour de la Pentecôte, avez été remplis des feux de l’Esprit-Saint ; tendres enfants de Bethléhem, prémices des Martyrs : daignez tous vous associer à nos supplications. Etienne le Couronné, Laurent, dont le front est ceint de lauriers, Vincent le Victorieux, tous trois unis dans la forte milice du diaconat ; Fabien, pontife désigné par la colombe céleste ; Sébastien, noble chevalier de la sainte Église ; Jean et Paul, Côme et Damien, Gervais et Protais, généreux frères qui avez combattu le même combat : armée innombrable des Martyrs, protégez-nous à l’ombre de vos palmes. Silvestre, pontife de la paix ; Grégoire, vicaire du Christ dans sa mansuétude comme dans son autorité ; Ambroise, dont la parole fut douce comme le miel, et la force indomptable comme celle du lion ; Augustin, soleil de vérité, apôtre de la charité divine ; Jérôme, interprète inspiré de la parole de Dieu ; Martin, thaumaturge de l’Occident ; Nicolas, thaumaturge de l’Orient : saints pontifes, saints docteurs, ramenez à Jésus ses brebis errantes. Antoine, la gloire du désert, le vainqueur de Satan ; Benoît, nouvel Abraham, entouré d’une postérité sans nombre ; Bernard, soutien de la sainte Église, favori de l’auguste Reine des cieux ; Dominique, prédicateur de la vraie doctrine, fléau de l’hérésie ; François, amant et époux de la pauvreté, crucifié avec le Christ : nous vous honorons tous ; ranimez dans nos âmes le sentiment de la perfection chrétienne. Prêtres du Seigneur, saints moines, saints ermites, saints confesseurs, priez pour ce peuple qui implore votre secours. Marie-Madeleine, pécheresse sanctifiée, amante du Rédempteur, obtenez-nous la componction du cœur qui répare le péché par l’amour. Agathe et Lucie, fleurs odorantes de l’heureuse Sicile ; Agnès, qui suivez partout l’Agneau divin ; Cécile, couronnée de roses et de lis, brillante reine de l’harmonie ; Catherine, vierge sage qui confondîtes la fausse sagesse des philosophes ; Anastasie, femme forte qui avez triomphé des épreuves de la vie et de la rigueur des supplices : vous toutes, vierges sacrées ou épouses fidèles, jetez un regard de compassion sur les habitants de la terre. Saints et saintes de Dieu, justes de tout âge, de tout sexe et de toute condition, qui peuplez déjà l’empyrée, souvenez-vous de nous qui gémissons encore dans cette vallée de larmes, et élevez nos cœurs jusqu’au séjour de l’éternel bonheur que les vanités de ce monde nous feraient si souvent oublier. La Litanie est achevée ; et, pour la troisième fois, l’auguste Sacrifice va sceller la réconciliation du Dieu offensé avec ses enfants coupables ; espérons désormais une année tranquille et féconde. Daigne le Seigneur, en l’année qui suivra celle-ci, accroître le nombre de ceux qui viendront s’unir à son Église pour implorer le pardon général !

La Messe des Rogations se trouve au Lundi. Assistons-y avec le sentiment de l’insuffisance de nos réparations personnelles, mais avec une entière confiance dans les mérites infinis de la victime pascale. Enfin nous nous pénétrerons une dernière fois de l’esprit de pénitence qui animait en ces trois jours l’antique Église des Gaules, en lut empruntant cette pieuse prière qu’elle présentait aujourd’hui même à la Majesté divine.

Sanctoral

Saint Augustin de Cantorbéry, Évêque et Confesseur, Apôtre de l’Angleterre

L’an cinq cent quatre-vingt-dix-sept, Augustin, moine du monastère de Latran à Rome, fut envoyé par Grégoire le Grand en Angleterre, avec environ quarante moines de sa communauté, pour convertir au Christ les populations de cette contrée. Il y avait alors dans le pays de Kent un roi très puissant, nommé Ethelbert. Ayant appris le motif de l’arrivée d’Augustin, il l’invita à venir avec ses compagnons à Cantorbéry, capitale de son royaume, et lui accorda de bonne grâce l’autorisation d’y demeurer et d’y prêcher le Christ. Le Saint bâtit donc près de Cantorbéry un oratoire où il résida quelque temps, et où ses compagnons et lui menèrent à l’envi un genre de vie tout apostolique.

L’exemple de sa vie, joint à la prédication de la céleste doctrine que confirmaient de nombreux miracles, gagna les insulaires, puis amena à embrasser le christianisme la plupart d’entre eux et finalement le roi lui-même, qui reçut le baptême, ainsi qu’un nombre considérable des gens de son entourage ; ces faits comblèrent de joie la reine Berthe, qui était chrétienne. Il arriva qu’un jour de Noël Augustin baptisa plus de dix mille Anglais dans les eaux d’une rivière qui coule à York, et l’on rapporte que tous ceux qui se trouvaient atteints de quelque maladie recouvrèrent la santé du corps, en même temps qu’ils recevaient le salut de l’âme. Ordonné Évêque par l’ordre de Grégoire, Augustin établit son siège à Cantorbéry dans l’église du Sauveur qu’il avait élevée, et y plaça des moines pour seconder ses travaux ; il construisit dans un faubourg le monastère de Saint-Pierre, qui porta même plus tard le nom d’Augustin. Ce même Pape Grégoire lui accorda l’usage du pallium, avec le pouvoir d’établir en Angleterre la hiérarchie ecclésiastique. Il lui envoya aussi de nouveaux ouvriers apostoliques, parmi lesquels Méliton, Just, Paulin et Rufin. Les affaires de son Église étant réglées, Augustin réunit en synode les Évêques et les docteurs des anciens Bretons, depuis longtemps en désaccord avec l’Église romaine par rapport à la célébration de la fête de Pâques et à d’autres questions de rite. Mais comme il ne parvenait à les ramener à l’unité, ni par l’autorité du siège apostolique ni par des miracles, un esprit prophétique l’inspirant, il leur prédit leur perte.

Enfin, après avoir accompli de nombreux travaux pour le Christ et d’éclatants prodiges, après avoir préposé Méliton à l’Église de Londres, Just à celle de Rochester, il désigna Laurent pour son successeur, et partit pour le ciel, le sept des calendes de juin [26 mai 604], sous le règne d’Ethelbert. Il fut enterré au monastère de Saint-Pierre, qui devint le lieu de sépulture des Archevêques de Cantorbéry et de plusieurs rois. Les Anglais lui rendirent un culte fervent, et le souverain Pontife Léon XIII a étendu son Office et sa Messe à l’Église universelle.

. Il est béatifié le 13 mai 1860 par Pie IX et canonisé par Léon XIII le 8 décembre 1881.

Saint Jean-Baptiste de Rossi, Prêtre, Humble et pauvre

Giovanni Battista de’ Rossi naît à Voltaggio dans la province d’Alexandrie actuelle, à l’époque la république de Gênes. À 13 ans, il part à Rome pour étudier au Collège romain et loge dans la maison de son cousin Laurent qui est chanoine à Santa Maria in Cosmedin. En 1715, il décide de devenir prêtre, mais n’entre cependant pas chez les Jésuites, car son ami Jérôme Vaselli, fondateur de l’Union pieuse des prêtres séculiers de Saint-Gall, l’encourage à aider les pauvres de Rome. Cependant, il n’abandonne pas la spiritualité jésuite. En raison de sa mauvaise santé et ses premières crises d’épilepsie, une maladie qui le fera souffrir toute sa vie, il est contraint de quitter le Collège romain et de poursuivre ses études théologiques chez les Dominicains. Ordonné prêtre le 8 mars 1721, il célèbre sa première messe dans l’église Saint-Ignace-de-Loyola sur l’autel où repose les reliques de saint Louis de Gonzague, un saint pour lequel il a une grande dévotion.

En 1737, son cousin Laurent décède ; il hérite de sa place de chanoine, mais ne l’accepte que sur l’ordre de son confesseur. Il vend la grande maison de son cousin et distribue l’argent aux pauvres, puis s’installe dans un grenier à proximité de Santa Maria in Cosmedin. Il a une vénération spéciale pour l’icône de la Vierge placée dans l’église et considérée comme miraculeuse. Jean-Baptiste porte toujours sur lui une reproduction de cette image. Il a d’ailleurs une profonde dévotion envers Marie ; il pratique l’Angélus mais aime surtout le Rosaire. Il diffuse aussi la pratique de la récitation des trois Je vous salue Marie matin et soir. Sous son influence, les chanoines ajoutent les Litanies de Lorette à l’office. Il est ensuite dispensé de l’obligation de réciter l’office au chœur pour pouvoir se consacrer plus librement à ses engagements apostoliques, devenant un confesseur et un directeur spirituel apprécié. Il n’oublie pas la recommandation de son ami Jérôme Vaselli à aider les pauvres de Rome. Il se lève de bon matin pour évangéliser les bergers qui viennent à Rome pour vendre leurs produits. Il visite l’hospice de Santa-Galla, où Don Vaselli accueille des vagabonds et des enfants abandonnés.

Après la mort de Vaselli, Jean-Baptiste lui succède et s’y dévoue jusqu’à sa mort. Il fonde l’hospice Saint-Louis-de-Gonzague pour donner un abri pour la nuit aux filles sans domicile de Rome. Il se consacre également à la visite des prisonniers et aux soins des malades dans les hôpitaux de Santa-Galla et de la Trinità dei Pellegrini. Benoît XIV le nomme consultant pour la réforme de la discipline ecclésiastique. Rossi accepte car il peut continuer ses visites habituelles dans les prisons et les hôpitaux romains, surtout en été, lorsque les patients augmentaient en raison de la fièvre paludéenne. Voulant vivre parmi les pauvres, il abandonne en 1747 sa maison pour s’installer au pensionnat sacerdotal de la Trinità dei Pellegrini. C’est là qu’il décède le 23 mai 1764. Il est béatifié le 13 mai 1860 par Pie IX et canonisé par Léon XIII le 8 décembre 1881. Depuis le 23 mai 1965, ses reliques sont conservées dans l’église paroissiale qui lui est dédiée à Rome, élevée en 1969, et rattachée au titre cardinalice de San Giovanni Battista de’ Rossi.

A Paris, saint Germain, évêque et confesseur, dont l’éminente sainteté, le grand mérite et les miracles éclatants ont été consignés dans les ouvrages de l’évêque Fortunat.

 

Saint Germain de Paris Évêque de Paris (496-576)

Saint Germain de Paris naquit au territoire d’Autun. Tout jeune, il faillit être victime d’une mère dénaturée et d’une grand-mère criminelle; mais Dieu veillait sur cet enfant de bénédiction et le réservait à de grandes choses. Germain se réfugia près d’un ermite, son oncle, dont il partagea la vie austère, et dont il s’étudia chaque jour à imiter la piété et les vertus. L’évêque d’Autun, ayant fait sa connaissance, conçut pour lui une très haute estime, et lui donna, malgré les réclamations de son humilité, l’onction sacerdotale, puis le nomma bientôt abbé du monastère de Saint-Symphorien d’Autun.

Par ces temps de guerre et de dévastation, les pauvres affluent. Germain, toujours ému à la vue d’un homme dans la souffrance, ne renvoie personne sans lui faire l’aumône, au point qu’un jour il donne jusqu’au dernier pain de la communauté. Les moines murmurent d’abord, puis se révoltent ouvertement. Germain, pleurant amèrement sur le défaut de foi de ses disciples, se retire dans sa cellule et prie Dieu de les confondre et de les corriger. Il priait encore, lorsqu’une dame charitable amène au monastère deux chevaux chargés de vivres, et annonce que le lendemain elle enverra un chariot de blé. La leçon profita aux religieux, qui rentrèrent dans le devoir. Un jour le feu prend au grenier, menaçant de brûler toute la récolte du couvent. Germain, calme et confiant, saisit une marmite d’eau à la cuisine, monte au grenier en chantant Alleluia, fait le signe de la Croix et jette quelques gouttes d’eau sur la brasier, qui s’éteint. Un jour qu’il était en prière, il voit apparaître un vieillard éblouissant de lumière, qui lui présente les clefs de la ville de Paris: « Que signifie cela? demande l’abbé. — C’est, répond la vision, que vous serez bientôt le pasteur de cette ville. »

Quatre ans plus tard, Germain, devenu évêque, resta moine toute sa vie, et il ajouta même de nouvelles austérités à celles qu’il avait pratiquées dans le cloître. Après les fatigues d’une journée tout apostolique, son bonheur, même par les temps rigoureux, était de passer les nuits entières au pied de l’autel. Germain eut la plus grande et la plus heureuse influence auprès des rois et des reines qui se succédèrent sur le trône de France pendant son épiscopat; on ne saurait dire le nombre de pauvres qu’il secourut, de prisonniers qu’il délivra, avec l’or des largesses royales. Il mourut, plein de mérites, à l’âge de quatre-vingts ans.

La vénération toujours portée à ces martyrs de la foi catholique fut approuvée par le pape Pie IX en 1862.

Bienheureux Étienne et Raymond de Narbonne, Martyrs, Premier Ordre Franciscain

La pernicieuse hérésie des Albigeois, du nom de la ville d’Albi dans le sud de la France, avait causé les ravages les plus effroyables. Elle était dirigée contre toute autorité établie dans l’Église comme dans l’État. Le pape Innocent III se plaignait que les hérétiques étaient pires que les Turcs, et saint Bernard décrivait ainsi le triste état de choses qu’ils produisaient : « Les églises sont vides, le peuple est sans prêtres, les sacrements ne sont pas respectés ; ainsi le peuple meurt sans l’aide de l’Église, sans pénitence et sans conversion.

Les papes, en tant que gardiens suprêmes et pères de la chrétienté, avaient déjà appliqué des mesures de miséricorde et de sévérité. Saint Dominique et ses compagnons avaient travaillé pendant sept ans à la conversion des hérétiques et avaient obtenu beaucoup de succès, mais la secte, surtout dans les environs de Toulouse, avait encore de nombreux adhérents qui cherchaient secrètement à répandre plus loin son funeste venin.

Pour contrecarrer leur travail, le pape Grégoire IX envoya sur place onze missionnaires de différents ordres vers 1240. Parmi eux se trouvaient les deux frères mineurs Étienne et Raymond de Narbonne. Auparavant, Étienne avait été abbé d’un riche monastère bénédictin, mais par amour pour la pauvreté du Christ, il avait démissionné de son poste et était devenu frère mineur. Maintenant, lui et son compagnon étaient prêts à sacrifier leur vie pour reconquérir au Christ les âmes égarées et égarées. Avec beaucoup de zèle, ils mettaient les fidèles en garde contre le poison de l’hérésie. Ils renforçaient les hésitations et exhortaient les pervers à retourner au sein de la Sainte Église.

L’enthousiasme des bienheureux Étienne et Raymond de Narbonne suscitait la haine des albigeois obstinés, et leurs chefs impies avaient soif du sang des missionnaires zélés. Par une ruse, ces derniers furent attirés, comme pour un pourparler, au palais du comte de Toulouse, favorable à la secte hérétique. A peine avaient-ils franchi la porte et pénétré dans le parvis extérieur, que des assassins à gages surgirent de leurs cachettes et se jetèrent sur les victimes désarmées. Avec une fureur diabolique, ils leur infligèrent la boucherie la plus horrible. Aucune plainte ne sortit de la bouche des saints hommes. Ensemble, ils entonnèrent le Te Deum avec un visage joyeux et continuèrent à chanter avec un cœur jubilatoire jusqu’à ce que leurs âmes montent au ciel, pour se joindre au chant éternel de louange de tous les saints. Le martyre eut lieu à la veille de l’Ascension de Notre-Seigneur en 1242. Dès le début, les fidèles rendirent aux frères traîtreusement assassinés l’honneur des martyrs, et à Avignon, leur fête était célébrée chaque année avec une grande solennité. La vénération toujours portée à ces martyrs de la foi catholique fut approuvée par le pape Pie IX en 1862.

Martyrologe

Saint Augustin, évêque de Cantorbéry et confesseur. Son anniversaire est mentionné le 7 des calendes de juin (26 mai).

En Sardaigne, les saints martyrs Emile, Félix, Priam et Lucien, qui combattirent pour le Christ et méritèrent d’être par lui glorieusement couronnés.

A Chartres, en Gaule, saint Ohéron martyr, qui sous l’empereur Domitien fut décapité, et acquit ainsi la grâce du martyre.

De plus, la passion des saints Crescent, Dioscoride, Paul et Hellade.

A Thécué, en Palestine, les saints moines martyrs, qui, au temps de Théodose le Jeune, furent massacrés par les Sarrasins. Les habitants du lieu recueillirent leurs restes sacrés, et conçurent pour eux une grande vénération.

A Corinthe, sainte Héliconide martyre, au temps de l’empereur Gordien. Le préfet Pérennius lui fit subir de nombreux tourments; Justin, successeur de Pérennius, la mit de nouveau à la torture, mais les anges la délivrèrent; elle eut ensuite les seins coupés, fut exposée aux bêtes, éprouvée par le feu et enfin décapitée: elle acheva ainsi son martyre.

A Paris, saint Germain, évêque et confesseur, dont l’éminente sainteté, le grand mérite et les miracles éclatants ont été consignés dans les ouvrages de l’évêque Fortunat.

A Milan, saint Sénateur évêque, très célèbre par ses vertus et son érudition.

A Urgel, en Espagne Tarragonaise, saint Just évêque.

A Florence, saint Poge, évêque et confesseur.

A Novare, saint Bernard de Menthon confesseur, qui construisit sur le mont Joux (auj. Mont St-Bernard), dans les Alpes, en Valais, un hospice et un monastère très célèbre. Le pape Pie XI l’a établi patron céleste, non seulement de ceux qui habitent les Alpes ou qui voyagent dans ces montagnes, mais aussi de ceux qui s’exercent à en gravir les sommets.

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