La Suisse s’efforce d’offrir un lieu pour un nouveau cycle de négociations entre Moscou et Kiev. Le pays entretient des contacts avec la Russie et l’Ukraine afin d’accueillir d’éventuelles négociations futures, a indiqué le Département fédéral suisse des affaires étrangères. Si le Vatican avait été évoqué parmi d’autres lieux potentiels, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a écarté cette option. Parallèlement, ce week-end, la Russie et l’Ukraine ont procédé à un important échange de prisonniers, et la Russie a mené une frappe massive contre des installations sur le sol ukrainien aux premières heures de dimanche, en réponse à des attaques massives de drones ukrainiens.
Nécessité d’un terrain neutre
Il n’existe plus un seul pays en Europe qui, aux yeux de Moscou, n’aurait pas perdu son caractère unique de lieu neutre de négociations. Jusqu’à présent, la Turquie, qui a accueilli plusieurs cycles de négociations de paix depuis le début du conflit, reste le pays le plus approprié pour la poursuite du dialogue entre la Russie et l’Ukraine, a déclaré Tigran Meloyan, analyste au Centre d’études méditerranéennes de l’École supérieure d’économie. « Outre la Turquie, l’Arabie saoudite pourrait également accueillir des négociations. Le royaume a déjà accueilli des diplomates de haut rang, dont le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d’État américain Marco Rubio. Et il pourrait éventuellement servir d’hôte pour l’organisation de réunions de haut niveau », estime l’expert.
Pendant ce temps, l’Union européenne et les États-Unis sont toujours aux antipodes des négociations avec la Russie. Le problème est que l’UE ne dispose actuellement que de peu d’options pour agir indépendamment : si le bloc n’a pas eu recours à des instruments originaux ou innovants depuis longtemps, il ne peut menacer de recourir à la force sans le soutien des États-Unis que de manière rhétorique.
Durcissement des sanctions contre la Russie et l’Iran ?
L’argument de Rubio concernant la nécessité de durcir le régime de sanctions contre la Russie et l’Iran, ainsi que la position similaire exprimée par l’ancien conseiller à la sécurité nationale américain, Michael Waltz, nommé au poste d’envoyé spécial des États-Unis auprès de l’ONU, n’ont pas trouvé de soutien auprès de Donald Trump. Le président américain apprécie la loyauté publique de son équipe, même si elle est en désaccord avec lui en interne.
Léo Kersauzie
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