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Obsèques de Roger Holeindre, un grand moment d’émotion

« Les derniers coups de feu continuent de briller
Dans le jour indistinct où sont tombés les nôtres.
Sur onze ans de retard, serai-je donc des vôtres ?
Je pense à vous ce soir, ô morts de février. »

Robert Brasillach, fusillé le 6 février 1945.

C’est des larmes dans la voix que, ce 6 février 2020, l’ancien député européen Bruno Gollnish a salué le départ de son ami et frère d’armes, Roger Holeindre. En ce double anniversaire du 6 février, les morts de février 34 si chers au cœur du poète Robert Brasillach qui ira les rejoindre un autre 6 février, en 45, condamné à mort par la justice d’exception de De Gaulle, ont eu lieu les obsèques de ce grand combattant pour la France, l’anti-gaulliste Roger Holeindre.

Ils étaient tous là réunis autour de son cerceuil, les amis de la première et de la dernière heure de celui qu’amicalement ils surnommaient Popeye. Bien sûr Jean Marie Le Pen, béret vert sur la tête, co-fondateur du Front National avec Holeindre, et tant d’autres anciens du FN comme le président du Parti de la France, Carl Lang, le directeur de TV liberté, Martial Bild, l’ancien trésorier, Jean-Pierre Reveau, l’essayiste Jean-Yves le Gallou, l’ancienne député européen, Marie-Christine Arnautu, le député européen Nicolas Bay. Jany Le Pen était présente aux côtés de son époux ainsi que la petite-fille du menhir, Marion Maréchal-Le Pen accompagnée de sa mère Yann, Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National ex-FN étant la grande absente. On pouvait remarquer la présence de l’ancien général de corps d’armée Christian Piquemal et de bien des membres, drapeau à la main, du Cercle National des Combattants dont Roger Holeindre fut le fondateur.

«Plus qu’un ami, c’était un frère», confiait Jean-Marie Le Pen, à l’annonce du décès de ce compagnon de route de plus de soixante ans.

La messe selon le rite traditionnel a été célébrée en l’église Saint-Roch à Paris par le révérend père Jean-Paul Argouarc’h, de la communauté de Riaumont. Il a salué dans son homélie à la gloire du défunt, l’espérance chrétienne qui animait de ce courageux combattant pour la France :

« Nous pensions qu’il était indestructible […] Quand il n’y a plus d’espoir, il nous reste l’espérance parce que nous sommes profondément chrétiens. Notre pays nous fait mal, quand sera-t-il guéri? » 

Avant l’absoute du corps, Bruno Gollnish rendit un vibrant hommage, pétri de sève chrétienne, à son ami disparu, en quelques mots qui en feront pleurer plus d’un dans l’assistance : «Grognard… C’est ainsi que le talentueux peintre Alexandre Barbera-Ivanoff l’a si bien portraituré. Un grognard de la trempe d’un Maréchal d’Empire. Nous ne connaissons alors qu’une partie des exploits de ce héros pudique, voix forte et cœur généreux » souligne le compagnon du combat politique, la voix parfois interrompue par un sanglot.

« Maintenant que son parachute est remonté au ciel, nous croyons que Roger peut dire, comme Saint Paul l’écrivait il y a près de vingt siècles: J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m’est réservée.»

Roger Holeindre a quitté ce monde dans sa 91ème année pour entrer dans l’autre où il retrouvera ses camarades d’Indochine, d’Algérie et de bien de durs combats. RIP.

Et dorénavant le 6 février verra commémorer le souvenir de deux amoureux de la France éternelle, trahis par les mêmes élites politiques, mais morts sans rien reniés de leurs combats pour leur pays ni de leurs peines. A Roger Holeindre ce poème de Robert Brasillach :

« Mon pays m’a fait mal par ses routes trop pleines,
Par ses enfants jetés sous les aigles de sang,
Par ses soldats tirant dans les déroutes vaines,
Et par le ciel de juin sous le soleil brûlant.

Mon pays m’a fait mal sous les sombres années,
Par les serments jurés que l’on ne tenait pas,
Par son harassement et par sa destinée,
Et par les lourds fardeaux qui pesaient sur ses pas.

Mon pays m’a fait mal par tous ses doubles jeux,
Par l’océan ouvert aux noirs vaisseaux chargés,
Par ses marins tombés pour apaiser les dieux,
Par ses liens tranchés d’un ciseau trop léger.

Mon pays m’a fait mal par tous ses exilés,
Par ses cachots trop pleins, par ses enfants perdus,
Ses prisonniers parqués entre les barbelés,
Et tous ceux qui sont loin et qu’on ne connaît plus.

Mon pays m’a fait mal par ses villes en flammes,
Mal sous ses ennemis et mal sous ses alliés,
Mon pays m’a fait mal dans son corps et son âme,
Sous les carcans de fer dont il était lié.

Mon pays m’a fait mal par toute sa jeunesse
Sous des draps étrangers jetée aux quatre vents,
Perdant son jeune sang pour tenir les promesses
Dont ceux qui les faisaient restaient insouciants,

Mon pays m’a fait mal par ses fosses creusées
Par ses fusils levés à l’épaule des frères,
Et par ceux qui comptaient dans leurs mains méprisées
Le prix des reniements au plus juste salaire.

Mon pays m’a fait mal par ses fables d’esclave,
Par ses bourreaux d’hier et par ceux d’aujourd’hui,
Mon pays m’a fait mal par le sang qui le lave,
Mon pays me fait mal. Quand sera-t-il guéri ? »

 Robert Brasillach, « Mon pays me fait mal » (18 novembre 1944), dans Poèmes de Fresnes (posthume, 1945), éd. Jean-Cyrille Godefroy, 2003 (ISBN 9782841911004), p. 32-34

Francesca de Villasmundo

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