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Pourquoi faut-il participer à la commémoration du 11 novembre ?, par André Murawski

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« Le 11 novembre est aussi le symbole de la volonté d’une Nation de ne pas fléchir, de ne pas plier face à un envahisseur. »

Notre temps a érigé en nouveau dogme le prétendu « devoir » de mémoire. Pour certains, c’est un dogme car ses thuriféraires n’entendent pas qu’on puisse le discuter. Pourtant, ce n’est qu’un faux « devoir » car les devoirs sont posés par la loi (ce sont alors des obligations qui viennent en contrepartie de droits) ou par la morale, et la morale ne s’inquiète pas de mémoire. Surtout, c’est une notion assez récente puisqu’elle n’est apparue qu’au cours des années 1980 en réaction à des courants négationnistes pourtant ultra minoritaires. Depuis, le « devoir » de mémoire est entré dans le vocabulaire, mais a aussi suscité la critique d’éminents historiens qui en ont dénoncé le caractère borné à des événements déterminés. Or, en histoire, la mémoire ne peut être sélective. Elle doit embrasser l’ensemble des événements survenus dans le passé. Parmi ces événements, il en est un que l’opinion tend à oublier, mais qui fut pourtant d’une importance exceptionnelle : la signature de l’armistice du 11 novembre 1918.

De quoi s’agit-il ? Par le jeu diplomatique d’alliances complexes, les plus grands pays d’Europe, ainsi que l’empire ottoman et le Japon, sont entrés en guerre entre le 28 juillet et le 3 novembre 1914. Pendant ce conflit, deux blocs antagonistes se sont affrontés. Le premier réunissait les empires centraux d’Allemagne et d’Autriche-Hongrie, l’empire ottoman, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine et la Bulgarie. Le second rassemblait autour de la France et du Royaume-Uni : la Russie, l’Italie, la Belgique, le Portugal, le Monténégro, la Roumanie, la Serbie et les Etats-Unis d’Amérique. Rapidement, le conflit prit un aspect presque messianique, chacun des deux blocs prétendant lutter pour le droit et pour la civilisation. Cette guerre dura 4 ans, 3 mois et 14 jours.

En France, le conflit prit une dimension toute particulière. Dès le début de la guerre, les opérations militaires aboutirent à ce qu’une part importante du territoire français du nord et de l’est fut occupé par les Allemands qui exploitèrent et, même, qui pillèrent les richesses tombées sous leur domination. Le sol français fut profondément marqué par les combats et la mémoire collective garda le souvenir terrible de batailles titanesques : la Marne, Ypres, la Somme, le Chemin des Dames, Vimy, Verdun, l’Aillette, Cambrai…

En mars 1917, l’Allemagne procéda à un repli destiné à raccourcir le front français. Ce repli fut accompagné de nombreuses destructions visant à pénaliser l’effort militaire français, mais aussi à amoindrir le patrimoine agricole, industriel, architectural et artistique de la France. Après l’échec définitif des dernières offensives allemandes de 1918, les Allemands accompagnèrent leur retraite de nouvelles destructions similaires. Les ruines de la guerre ont alors profondément et durablement traumatisé l’opinion publique française.

Après 4 ans de sacrifices inouïs, l’effondrement de l’Allemagne donna la victoire à la France qui avait supporté sur son sol et dans sa chair tous les malheurs d’une guerre qui était devenue une guerre totale. Cette victoire fut concrètement réalisée le 11 novembre 1918, quand l’état-major allemand demanda au nouveau Gouvernement de ce pays de signer l’armistice, c’est-à-dire de demander la fin des hostilités.

Le 11 novembre est devenu un symbole.

Le symbole de la fin de ce qui était devenu la première guerre mondiale, bien sûr. Mais aussi le symbole de la France, une France fière, une France victorieuse et, malheureusement aussi, une France blessée, dont la démographie ne lui permit jamais de se redresser après la saignée de 1914-1918. Le 11 novembre est aussi le symbole de la volonté d’une Nation de ne pas fléchir, de ne pas plier face à un envahisseur. En 1940, pendant l’occupation qui a suivi la défaite des armées françaises, c’est le 11 novembre que les lycéens et des étudiants ont choisi de manifester devant l’Arc de triomphe à Paris, donnant naissance sans le savoir à un des premiers actes de résistance en hommage au soldat inconnu.

Que représente le 11 novembre en 2025 ? Pour beaucoup de nos compatriotes, pas grand-chose. C’est un jour férié mais certains commerces restent ouverts, montrant combien les préoccupations mercantiles méprisent le sacrifice de nos arrière-grands-parents. Pourtant, ce sont presque 1 400 000 français qui sont morts pendant ces 4 années de guerre, au point que c’est grâce à leur sacrifice que chaque ville, chaque village, en France, possède un monument aux morts aujourd’hui.

Alors que faire ? Participer à la commémoration organisée par les pouvoirs publics est un devoir.

C’est donner quelques minutes de son temps, dans un contexte apolitique et national. C’est aussi rendre hommage au sacrifice de tous ceux qui sont morts pour la France, pour l’intégrité de son territoire, pour les libertés dont nous jouissons encore.

Ensuite, placer le drapeau bleu blanc rouge à son balcon ou à sa fenêtre si on en a la possibilité. Pour rappeler l’événement aux indifférents, et conserver cette histoire de France qui est notre histoire. Enfin, lire, suivre un documentaire, voir un film se rapportant à ce conflit. Pour s’instruire. Pour pouvoir instruire les autres. Transmettre le flambeau. Car la France n’est pas un territoire parmi d’autres en Europe, apatride et interchangeable. Elle est une terre charnelle, dans laquelle les ancêtres reposent et dans laquelle plongent nos propres racines.

Le 11 novembre, c’est un peu notre anniversaire à tous. Un anniversaire triste et joyeux. Un anniversaire fort et fier. Ne nous laissons pas déposséder de notre histoire. Commémorons le 11 novembre !

André Murawski – 10 novembre 2025

Source : Nouveau Présent

La prière du soldat avant la bataille.

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