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Royaume-Uni : partygate, scandales sexuels, guerre en Ukraine, Boris Johnson démissionne

Au Royaume-Uni, rien ne va plus pour Boris Johnson. Le sandale du partygate n’avait pas eu raison de lui, les regards ayant été prestement détournés vers la guerre en Ukraine, mais le dernier scandale à caractère sexuel qui touche un de ses proches collaborateurs, l’ancien chef adjoint whip, Chris Pincher, l’a obligé à la démission.

Chris Pincher a démissionné, le 30 juin, après avoir beaucoup trop bu et fait des avances appuyées à deux collègues hommes dans un des clubs privés les plus courus de Westminster. Pendant plusieurs jours, le porte-parole de Downing Street a soutenu que Boris Johnson avait promu Chris Pincher tout en ignorant ses écarts répétés de comportement. Mardi, le même a finalement admis que le dirigeant avait été mis au courant dès 2019, mais qu’il ne s’en était pas « rappelé immédiatement » au moment de nommer M. Pincher adjoint du chief whip, en février.

Ce n’est pas la première fois que Boris Johnson use du mensonge pour se sortir d’un mauvais pas : lors de l’affaire concernant le papier peint hors de prix dans son logement de fonction, dont le financement avait été avancé par un donateur des conservateurs ; lors des fêtes à Downing Street, alors qu’il assurait que « toutes les règles [sanitaires] avaient été respectées » avant d’être soumis à l’amende par la police. Sous le coup d’une enquête parlementaire visant à établir s’il a menti dans l’affaire du « partygate », Boris Johnson se refuse pourtant à faire ce que les conventions dictaient jusqu’à présent à tous les politiques britanniques pris en faute : démissionner. Et maintenant avec ce scandale Pincher.

Depuis mardi, les démissions de ses ministres se succèdent. Les ministres de la Santé Sajid Javid et des Finances Rishi Sunak ont claqué la porte mardi soir, déclenchant l’hémorragie. D’autres membres du gouvernement, de rang moins élevé, ont à leur tour jeté l’éponge les uns après les autres. En fin de journée, le nombre de départs est proche des 40. Ce jeudi 7 juillet au matin, pas moins de 50 ministres et secrétaires d’Etat avaient démissionné du gouvernement de Boris Johnson. Parmi les derniers en date, se trouvent notamment, le ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord, Brandon Lewis et Michelle Donelan, ministre de l’Éducation nommée il y a 48 heures.

« Monsieur le Premier ministre: ce n’est pas durable et cela ne fera qu’empirer: pour vous, pour le Parti conservateur et surtout pour tout le pays. Vous devez faire ce qu’il faut et partir maintenant », a écrit Nadhim Zahawi, tout juste nommé ministre des Finances après la démission de Rishi Sunak.

Boris Johnson a jugé, en début de semaine, qu’il ne serait pas « responsable » de quitter le pouvoir dans le contexte actuel, entre crise du pouvoir d’achat et guerre en Ukraine. « Nous allons continuer avec le gouvernement de ce pays », avait-il encore affirmé, hier 6 juillet  dans l’après-midi face aux chefs des commissions parlementaires, quelques instants après avoir affirmé qu’il passait une semaine « formidable ». Mais n’ayant plus de gouvernement ce matin, il est contraint de démissionner de son poste de Premier ministre.

Le premier ministre britannique, comme l’avait prévu la BBC dans la matinée, a voulu anticiper la fronde du Parti conservateur prêt à l’enlever en forçant la modification du règlement du Comité de 1922, qui n’aurait pas permis de nouveaux votes de confiance en lui pendant un an.

« La volonté des députés du Parti conservateur est maintenant claire pour qu’il y ait un nouveau chef de parti et donc un nouveau Premier ministre. Je suis d’accord avec Sir Graham Brady, le processus de choix d’un nouveau chef devrait commencer maintenant », a-t-il déclaré lors de son discours à la nation après avoir rencontré la reine.

« Je pars. Mais je ne voulais pas. »

Johnson a ensuite expliqué qu’il resterait en fonction jusqu’à l’automne, date à laquelle un nouveau chef conservateur sera élu. Pour cela, le nouveau gouvernement désigné pour remplacer les ministres démissionnaires est « terminé ». « J’apporterai tout mon soutien au nouveau dirigeant » a-t-il assuré.

« Beaucoup seront soulagés par cette nouvelle (de la démission) d’autres se réjouiront mais je suis triste de devoir abandonner le meilleur travail du monde. Mais en politique personne n’est indispensable. »

Exit Boris Johnson, l’artisan du Brexit !

Francesca de Villasmundo

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