MOSCOU – Dans un contexte de tensions interethniques illustrées par la récente affaire de Birioulevo, des politiciens libéraux et des militants des droits de l’homme ont lancé la semaine dernière un « comité de lutte contre la xénophobie ». Composée notamment du président du parti Iabloko[1] Sergueï Mitrokhine, de la secrétaire du conseil politique de Iabloko Galina Mikhaleva et de la présidente du comité « Assistance civile » Svetlana Gannouchkina, cette nouvelle organisation vise, selon le quotidien Novye Izvestia, à combattre les sentiments nationalistes dans la société russe.
L’association a l’intention d’organiser des séminaires, des expositions, des concours et des rassemblements. De plus, elle militera pour la mise en place d’un ombudsman pour les droits des immigrants et d’un organisme public spécialement dédié à la lutte contre la xénophobie et la discrimination des étrangers. La première action du « comité de lutte contre la xénophobie » sera intitulée « Contre la haine » et se déroulera à la date symbolique du 10 décembre.
Selon Svetlana Gannouchkina, l’une des fondatrices du comité, l’état actuel des relations interethniques en Russie mène au fascisme. « Notre comité consolidera les forces de la société et nous surveillerons de près les déclarations d’intolérance des hauts fonctionnaires. » a-t-elle aussi déclaré. En outre, la militante des droits de l’homme estime que « l’organisation de loisirs pour les immigrés et l’apparition d’un nouveau chargé des droits des immigrants sont une bonne chose ».
Propagande antiraciste tous azimuts, évocation compulsive de la « menace fasciste », traque des « intolérants », préférence étrangère : tout y est, comme en Europe occidentale.
Pas sûr que Vladimir Poutine va se laisser convaincre…
[1] « pomme » en russe, parti libéral, membre observateur de l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (groupe libéral au Parlement européen), 3,43 % des voix aux élections législatives de décembre 2011
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