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Serge Federbush: “Anne Hidalgo ne montre même pas le talent de dissimulation de son prédécesseur”

serge federbushSerge Federbush est à l’origine du site Delanopolis, le premier site indépendant d’informations sur la politique parisienne. Nous avons pu l’interroger sur l’actuelle mairie mais aussi sur l’opposition de droite au conseil municipal de Paris.

1)  Serge Federbusch, vous avez été conseiller du Xème arrondissement de Paris en 2008 et vous avez fondé Delanopolis, un site d’informations indépendant sur l’actualité politique parisienne. Pourriez-vous d’abord faire un bref premier bilan du mandat d’Anne Hidalgo ?

Il est encore bien tôt mais il est caractérisé par l’absence manifeste d’idées nouvelles. Les 13 ans de Delanoë ont enlaidi Paris, laminé sa situation financière et lui ont fait perdre du temps dans la compétition internationale des grandes métropoles mais, au moins, en matière de communication l’ancien maire parvenait à enfumer efficacement les médias. Hidalgo, sur l’affaire du trou de 400 millions d’euros par exemple, du bureau donné à Delanoë alors qu’il n’est plus élu ou dans sa gestion désastreuse des grèves à répétition dans les bibliothèques et piscines, ne montre même pas ce talent de dissimulation.

2) Justement, dernièrement Anne Hidalgo a été obligée de reconnaître publiquement que son prédécesseur avait laissé une situation financière désastreuse avec un manque de 400 millions d’euros pour boucler le budget de l’an prochain. Pensez-vous qu’elle était au courant de cette situation avant sa campagne ? Ne s’est-elle pas mise en porte-à-faux avec ses promesses électorales ?

Bien sûr qu’elle la connaissait ! Des affiches sauvages dans tout Paris avaient même, reprenant un article de Capital, soulevé le lièvre. La triste réalité est que Delanoë a trouvé une ville aux caisses pleines en 2001. Malgré la divine surprise de recettes fiscales assises sur les ventes d’immeubles (les droits de mutation) qui ont connu une hausse faramineuse, malgré un quadruplement de la dette et malgré une augmentation brutale des impôts, il a laissé Paris exsangue. Hidalgo doit maintenant se colleter le désastre.

3) Le feu d’artifice, organisé par la mairie de Paris pour le 14 juillet, a coûté 500.000 euros, un coût qui paraît exhorbitant quand on connait la situation financière de la mairie de Paris. Le spectacle a surtout profité au milieu socialiste, au gouvernement et aux touristes. Le peuple n’aura pas profité de ces festivités.  La gauche parisienne et le gouvernement ne donnent-ils pas l’impression d’être déconnectés de la réalité et de se couper du peuple ?

 Ce sont des démagogues ordinaires. Ils abrutissent le peuple de festouilles, massacrent la place de la République pour en faire une esplanade à jeux et dilapident l’argent en subventions à des associations culturo-politiques. Mais ça marche de moins en moins bien. A la prochaine hausse fiscale, les bobos vont commencer à comprendre qu’ils se sont faits rouler.

4) Vous avez été très critique sur la manière dont Nathalie Kosciusko Morizet a mené sa campagne. N’y a-t-il pas d’autant plus de regrets aujourd’hui ?

Nathalie Fiasco-Morizet, ainsi faut-il la nommer, a été à l’origine directe d’un ratage total. La droite et le centre ont fait moins de voix à Paris en 2014 qu’en 2008, une aberration vu les résultats en France entière ! Est principalement en cause l’incapacité d’une héritière oligarque nombriliste à comprendre les gens et les situations politiques.

5) Aujourd’hui Nathalie Kosciusko Morizet est-elle une opposante efficace au conseil municipal de Paris ?  A-t-elle vraiment réussi à s’imposer comme un leader d’opposition et à fédérer la droite ?

Les autres “leaders” de la droite parisienne, Bournazel, Legaret, etc. n’attendent d’évidence que le moment de la circonvenir. Souhaitons-leur d’y arriver au plus vite car, pendant ce temps, Nathalie Fiasco-Morizet continue de faire des dégâts : ainsi, par peur de ne pas être suffisamment bobo, elle vote les études les plus absurdes sur la fermeture des voies sur berges aux véhicules à moteurs ou sur un tramway entre les gares qui tueraient définitivement la circulation à Paris au moment où la ville a besoin de dynamiser son tissu économique.

 

 

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