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Sermon du RP Léon-Marie, ofm – La Sainte Messe expliquée par la Passion – 4 février 2024

Version écrite du sermon

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il

Mes Révérends Pères, chers Frères, bien chers fidèles.

Depuis dimanche dernier, nous sommes entrés dans le temps de la Septuagésime qui est le temps de la Rédemption, du renouvellement du grand mystère de notre rachat, et qui va se terminer ou culminer avec la Résurrection.

Nous devons déjà envisager ce temps de pénitence qui s’ouvre comme aboutissant à la Résurrection. Si nous faisons pénitence, c’est bien pour ressusciter, pour restaurer notre nature qui a été blessée, qui a été abîmée par le péché. Nous aimons offrir trois fois par jour la belle prière de l’Angélus, avec ses trois Ave Maria, cette oraison dans laquelle nous demandons de pouvoir parvenir à la gloire de la Résurrection de Notre-Seigneur par les mérites de sa Passion et de sa Croix. C’est le grand adage Ad lucem Per crucem, nous allons à la lumière par la Croix. C’est une vérité fondamentale, pour ne pas dire La vérité de notre foi chrétienne.
Tous les saints ont illustré cela, sinon ils ne seraient pas saints, mais nous voyons par exemple Saint Paul aujourd’hui qui est au milieu de toutes sortes de tentations, de persécutions, de souffrances, d’obstacles. Et c’est à ce titre qu’il se dit disciple de Jésus-Christ. Ce n’est pas dans ses succès, ce n’est pas dans toutes les conversions, les peuples qu’il a convertis qu’il se dit disciple du Christ, mais c’est dans ses infirmités, dans ses obstacles, ses souffrances.
Saint François, qui désire le martyr, et qui demande comme grâce inespérée de pouvoir participer aux souffrances et à l’amour de Jésus dans sa Passion. Et le Padre Pio, beaucoup plus proche de nous qui disait que sa souffrance la plus terrible, qui lui déchirait les entrailles, c’était de ne pas pouvoir souffrir davantage, que sa croix n’était pas encore assez lourde.
Voilà cet esprit du christianisme qui est en fait le secret de la Sainteté, ou si ce mot fait peur, du moins le secret de la vie chrétienne ; À savoir : qu’il faut achever en nous ce qui manque à la Passion du Christ. Voilà, c’est notre programme. C’est le programme de tout baptisé, et de tout homme. Et c’est par cette part que nous prendrons à la Passion que nous serons restaurés, que nous arriverons à la résurrection.

Alors cela peut être dur à entendre et encore beaucoup plus difficile à réaliser.

Et la question que l’on peut se poser, c’est alors la suivante : où allons-nous puiser la lumière déjà, pour que notre intelligence puisse concevoir un tel mystère, un tel même paradoxe, parce que on a du mal à comprendre comment la joie peut émaner de la souffrance. Et puis, où allons-nous puiser la force pour vivre ce mystère de la souffrance ?
Notre Seigneur qui n’abandonne jamais ses enfants ou ses frères, va instituer un renouvellement sacramentel sous forme de signe, son propre sacrifice. Il va le renouveler jusqu’à la consommation des siècles, jusqu’à la fin du monde Il va vouloir accomplir son sacrifice au milieu de toutes les générations humaines et encore aujourd’hui parmi nous. Il n’a pas seulement accompli son sacrifice et puis dit ensuite : maintenant à vous de m’imiter. Non, il veut le faire avec nous comme un bon maître qui ne se contente pas d’expliquer à son apprenti comment il faut faire mais qui fait avec lui. Notre Seigneur se sacrifie avec nous. Et, vous l’avez compris, c’est le Saint Sacrifice de la messe. C’est là que Notre Seigneur nous nourrit de son holocauste et nous y fait participer. La messe sera le centre, la source pour nous de l’esprit chrétien, de l’esprit de renoncement, de sacrifice, de restauration, et qui nous fera parvenir à notre Résurrection.
Alors ce matin, méditons un peu, si vous voulez bien sur le sens des cérémonies de la messe. La messe est un ensemble de gestes, un ensemble de paroles. C’est une œuvre d’art qui exprime la Passion de Notre-Seigneur et ce n’est pas seulement une œuvre d’art qui représente, mais, comme tous les sacrements, elle réalise réellement, si l’on peut dire, ce qu’elle signifie donc en représentant la Passion : la messe réalise, renouvelle ce mystère de la Passion.
Bien sûr, nous pouvons interpréter la messe sous différents points de vue, différents niveaux d’interprétation, mais il est certain qu’envisager la messe sous l’angle de la Passion de Notre-Seigneur est certainement la manière la plus efficace pour y assister avec fruits. Nous donnerons donc quelques éléments qui sont d’ailleurs tirés de tout ce que nous ont transmis les saints docteurs.

Tout d’abord, le cadre.

L’Église est le calvaire, et l’autel la croix. Le prêtre, c’est le Christ. D’ailleurs, il est revêtu de tous les insignes de la Passion. L’aube blanche est la robe blanche dont Hérode a revêtu Notre seigneur par dérision. Le cordon, l’étole, le manipule représentent les liens dont Notre-Seigneur a été ligoté depuis le jardin des oliviers. La chasuble est ce vêtement de pourpre dont les soldats l’avaient revêtu pour se moquer de lui. C’est alors dans cet accoutrement que le prêtre arrive à l’autel. Les prières au bas de l’autel sont l’Agonie de Notre-Seigneur ; le prêtre dit son confiteor, il prie pour demander pardon pour les péchés, comme Notre Seigneur qui s’est revêtu de tous les péchés de l’humanité et qui en demande pardon à son Père. Il prie de notre côté. Et puis les fidèles aussi font leur confiteor.Le prêtre monte à l’autel, il baise l’autel. Ce baiser est très significatif, c’est le signe de la Passion. Judas va trahir Notre Seigneur par un baiser, c’est le signe de la trahison. Mais le baiser est aussi le signe de l’amour ; et cela nous indique le motif pour lequel Notre Seigneur va souffrir pour nous : c’est par amour pour nous.
Pendant la partie des lectures, le prêtre va souvent changer de côté. Il est tantôt à droite pour l’Introït, ensuite, il revient au milieu pour le Kyrie, il ira à gauche pour l’évangile. Il change souvent de côté. Et cela signifie les différents tribunaux par lesquels Notre Seigneur a dû passer la nuit et le matin de sa Passion. Déjà chez Anne, chez Caïphe ; le matin, il revient chez Caïphe, ensuite il va chez Pilate qui l’envoie chez Hérode. Hérode le renvoie à Pilate. Notre Seigneur va être traîné comme cela plusieurs fois dans les rues de Jérusalem.
Quand le missel change de côté, cela doit nous remplir de crainte, parce que ce changement de côté signifie que le bon Dieu abandonna son peuple. Il abandonna le peuple juif, ou plutôt les Juifs l’abandonnèrent en refusant le Messie. Alors, le  bon Dieu ne va pas prêcher la bonne nouvelle aux Juifs, il va la prêcher aux gentils, il va envoyer ses apôtres aux peuples païens et c’est pourquoi nous chantons l’Évangile du côté du septentrion, du Nord, qui représentent ceux qui étaient à l’ombre de la mort, les peuples païens.
Pendant le chant de l’Évangile nous sommes debout pour manifester que nous sommes prêts à exécuter à réaliser ce que nous entendons dans cet enseignement de Notre Seigneur.
Après les lectures vient la partie de l’Offertoire. Au début de l’Offertoire, le prêtre enlève le voile du calice, il enlève la pale. L’hostie est découverte. Le prêtre l’offre puis, ensuite remplit le calice en versant  le vin. Tout cela représente la flagellation. Notre Seigneur, au prétoire chez Pilate, va être dépouillé de ses vêtements. Comme l’hostie qui est découverte. Le vin qui coule dans le calice c’est le sang de Notre-Seigneur qui coule en sa flagellation.
Et là, il se passe quelque chose de très beau, que vous connaissez et qu’il faudra toujours méditer. C’est cette petite goutte d’eau, cette petite goutte d’eau que le prêtre ou le sous diacre à la messe solennelle, met dans le calice. Cette goutte d’eau est justement cette part que nous prenons à la Passion. Et c’est très beau car cela montre que nos mérites n’ont pas la valeur de ceux de Notre Seigneur. Lui, c’est du vin, c’est quelque chose de plus généreux, de plus noble. Nous, c’est de l’eau. Mais l’eau mise dans le vin, une petite goutte d’eau dans une quantité de vin beaucoup plus importante fait que l’eau devient du vin. Et à la messe, l’eau devient du vin, en attendant de devenir le propre sang de Notre Seigneur.
Vous voyez comme nous sommes incorporés à Notre Seigneur et en fait, tout ce que nous faisons, tout ce que nous méritons, toutes nos bonnes actions, c’est comme si c’était un peu Notre Seigneur qui les faisait à travers nous. On voit que c’est vraiment Lui qui vit en nous. Voilà que notre vie prend une dimension vraiment surnaturelle, par la grâce de Notre-Seigneur, par cette union à l’œuvre de la rédemption.
Ensuite, le prêtre va se laver les mains, ce qui rappelle Pilate se lavant les mains pour condamner Notre Seigneur.

Et puis l’Offertoire se termine par la Préface.

Il y a d’abord ce dialogue entre le prêtre et la foule, par quelques versets-répons, qui rappellent l’interrogatoire public que Notre Seigneur a subi chez Pilate, où le juge interroge la foule. Puis, la lecture de la condamnation à mort que peut représenter la Préface. Et après cela, pour réparer les cris blasphématoires du peuple qui criait « crucifie-le, crucifie-le », nous, nous crions Sanctus, Sanctus, Sanctus. Nous proclamons la divinité de Notre Seigneur, le trois fois Saint, la deuxième personne de la Très Sainte Trinité. Nous adorons, nous glorifions Notre Seigneur en réparation pour tous ceux qui le condamnent, qui l’ont condamné jadis et qui le condamnent encore aujourd’hui. Vient alors le le grand moment du canon de la Consécration. En fait, c’est là la messe, toute la messe, elle est dans la double consécration. Nous avons dit que la messe est un signe, c’est une représentation. Eh bien la mort de Notre-Seigneur que renouvelle la messe est précisément représentée par cette séparation sacramentelle du Corps et du Sang de Notre-Seigneur, par la séparation des deux espèces du pain et du vin.
Si bien que, après avoir consacré le pain, imaginons que le prêtre est un malaise, il n’y aurait pas de sacrifice. Le pain serait consacré, il y aurait la présence réelle dans l’hostie, mais le fait que le sang ne soit pas consacré, il n’y aurait pas le sacrifice parce qu’il n’y aurait pas la séparation sur l’autel du corps et du sang. Et vous savez que quand on retire le sang d’un corps, la vie n’est plus possible. C’est ainsi que la messe va représenter la mort de Notre-Seigneur. Si vous voulez, à la fin de la consécration du vin, c’est là, qu’en fait, toute la messe, tout le sacrifice se réalise ; c’est là que toutes les grâces sont données et se répandent dans l’Église et sur le monde.

Alors c’est évidemment le moment le plus important, car tout ce qui précède et tout ce qui suit n’est là que pour expliciter, que pour préparer ou continuer ce qui se passe au moment de la consécration.

Une fois que le sacrifice est réalisé, que Notre Seigneur est là sur l’autel comme sur la Croix, mort et offert pour nos péchés, le prêtre va élever le Corps et le Sang de Notre Seigneur, comme il était élevé sur la croix pour attirer tous les cœurs. Voilà ce qu’il avait dit aux Juifs, quand je serai élevé de terre, j’attirerai tout à moi, et de fait, il doit attirer nos cœurs. Quand le prêtre élève l’Hostie, Notre Seigneur se montre à nous, il se dit : Regardez ce que j’ai fait pour vous, suivez-moi. Il faut donc l’adorer. Il faut l’aimer, il faut souffrir avec lui.
Et Notre Seigneur a dit sur la Croix sept paroles, et les docteurs de l’Église ont aimé à rapprocher ces sept paroles avec les sept demandes du Pater. Vous voyez ce Pater qui vient après le canon qui est très bien placé puisque la première partie du Pater exprime la glorification de Dieu, donc ce qui vient de se passer en fait pendant le canon et ensuite la deuxième partie demande à Dieu ce dont nous avons besoin et nous prépare alors à la communion. Voyez comme le pater fait le lien entre le Canon et la communion.
Alors il serait évidemment beaucoup trop long de faire l’analyse détaillée de ces sept demandes du Pater avec les sept paroles de Notre Seigneur. Mais prenons un ou deux exemples. Quand il dit : que votre règne arrive, c’est la parole au bon larron. Aujourd’hui même, tu seras avec moi en paradis. Quand nous disons que votre règne arrive, nous sommes un peu comme le bon larron qui dit : souvenez-vous, Seigneur, quand vous serez dans votre Royaume, nous voyons Notre Seigneur répondre : ne vous inquiétez pas, ce soir au soir de votre vie, vous serez avec moi dans mon Royaume. Ou encore Pardonnez-nous, Seigneur, pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. C’est bien sûr le pardon que Notre-Seigneur donne à ses ennemis : Pardonnez leur Seigneur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. Nous pourrions continuer l’analyse des sept demandes, mais ce serait trop long.
Après le pater, il y a la fraction du pain : le prêtre divise l’hostie en trois parties qui représentent toujours la Passion durant laquelle le corps de Jésus a été broyé sous les coups.
Puis vient le moment de la communion. Ce rapprochement avec la passion est très beau par rapport à la communion, on le voit rarement médité dans les livres. Cette communion est la mise au tombeau. Notre-Seigneur entre au tombeau, mort, il est mort, son corps est mort. De même, il entre en nous, il se donne à nous sous la forme d’une hostie, de quelqu’un qui a été immolé, qui a été offert en holocauste. Il ne faut pas que le sens du mot « hostie » perde pas sa valeur. Pour nous l’hostie, c’est un petit pain blanc qui n’est pas levé, alors que hostie signifie victime, Hostia. C’est quelque chose qui est offert en victime, en réparation, et c’est sous cette forme que nous recevons Notre Seigneur. Il entre en nous, mort. Mais il doit en sortir ressuscité. Notre-Seigneur est entré au tombeau mort. Mais il en sort ressuscité. Alors comment va-t-il ressusciter en nous ? Il va ressusciter en nous par cette restauration, cette transformation qu’il va opérer et il va rayonner comme au matin de Pâques, plein de gloire, par nos bonnes actions, par notre vie chrétienne, le bon exemple de nos vertus. Nous allons rayonner le Christ et c’est comme cela qu’il va ressusciter en nous. Et d’ailleurs, pour manifester cette résurrection, la liturgie dispose l’autel comme au début de la messe. À nouveau, le missel est à droite. Le calice est au milieu, recouvert du voile et de la bourse. Tout est revenu comme au début, Notre Seigneur est revenu à la vie. Le prêtre va bénir l’assistance, comme Notre Seigneur, à l’Ascension. Et puis le dernier évangile qui exprime en fait la gloire que Notre Seigneur a désormais auprès de son Père et qu’il a de toute éternité, mais maintenant avec son humanité qui est assis à la droite du Père.

Enfin le prêtre retourne à la sacristie avec les servants, comme Notre Seigneur qui envoie ses apôtres, voilà, et qui partent, qui se dispersent à travers le monde pour porter tout ce qu’ils ont reçu de la Croix.

Et nous aussi, nous repartons pleins de Dieu pour rayonner, rayonner la vie chrétienne, rayonner Notre-Seigneur dans notre vie, dans le monde. La messe n’a pas duré pas très longtemps. Voyez-vous tout ce qui se passe ? C’est tout le mystère de la Rédemption, toute la vie de Notre Seigneur qui est réalisée. Et si elle ne dure pas longtemps, mesurez pourtant la gloire que Notre Seigneur s’est acquis par cette messe. C’est une gloire éternelle. Et comme disait Saint François, la peine est courte et la récompense est éternelle.
Quand nous aurons vécu plusieurs milliards d’années au ciel, toutes les épreuves que nous vivons ici-bas, cela nous paraîtra très, très court. Qu’est-ce que 50 ans, 60 ans, 100 ans au regard de toute une éternité ? Tout cela nous invite donc à la générosité. Alors voyez comment nous pouvons nous unir à la sainte messe dans cet esprit de réparation, entrant dans le mystère de la mort et de la Résurrection de Notre-Seigneur. Peut-être que nous sommes passifs ou trop passifs à la messe parce que nous n’avons peut-être pas suffisamment conscience que nous avons besoin d’être restaurés, d’être réparés et d’être libérés. Nous sommes enchaînés par nos mauvaises habitudes, par nos vices. Et nous avons besoin de ce sacrifice rédempteur pour nous libérer, pour progresser, pour devenir libre. Nous sommes tous comme Saint Paul, tous les jours nous faisons le mal que l’on ne veut pas faire et le bien qu’on voudrait faire on n’arrive pas à le faire. Tous les jours, on fait l’expérience de notre faiblesse. Et quel esclavage ! C’est vraiment un manque de liberté. Qu’est-ce que la liberté ? C’est de pouvoir faire le bien librement sans en être empêché. Qu’est-ce qui nous libérera ? Qu’est-ce qui brisera ses chaînes qui nous attachent au mal, aux mauvaises habitudes ? C’est justement cet esprit de sacrifice, de renoncement que nous puisons dans la messe. Renoncer à ce qui est mauvais. Notre Seigneur va nous y aider, c’est un sacrifice, c’est dur, c’est pénible, Notre Seigneur, il le fait avec nous, il offre son sacrifice, il nous unit à son propre sacrifice, il le renouvelle exprès pour nous. Il faut rentrer dans cet esprit de la messe.

La messe est la rançon par laquelle nous pouvons être libérés.

Rançon, dans laquelle Notre Seigneur offre ses mérites et aussi, où nous pouvons offrir nos mérites par la petite goutte d’eau.
Alors deux choses, deux moyens sont importants pour tout cela. C’est de bien se préparer à la messe. Il faudrait assister à chaque messe comme si c’était l’unique messe de notre vie. Bien s’y préparer, c’est arrivé au moins cinq minutes avant, voilà au moins cinq minutes avant, faire un grand acte de recueillement. On ne s’occupe plus de ceux qui arrivent. On se recueille, on se met devant Dieu. Qui êtes-vous, Ô mon Dieu, et qui suis-je ? Qu’est-ce qui va se passer ? Qu’est-ce qui va se passer sur l’autel ? Il faut bien se mettre dans la présence de Dieu, dans la présence du mystère qui va se réaliser. Ensuite, le deuxième moyen pour bien profiter de tout ce qui nous est donné à la messe, est l’action de grâces. Il faut bien sûr intensifier notre raison au moment de la communion et vivre ce temps d’éternité. Le temps s’arrête. Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. Vous avez la vie éternelle en vous, vous êtes déjà dans le ciel. Il faut profiter de ces instants d’éternité qui sont en vous. Donc bien maintenir plus que jamais cette présence de Dieu. Et il faut s’y aider. Si on n’y arrive pas, on prend des prières vocales, on prend des images, on prend des choses qui nous aident. Souvent l’oraison, c’est l’art de se maintenir en la présence de Dieu. Parfois, c’est tout un travail. Donc bien s’y préparer, ce serait évidemment téméraire et présomptueux de prétendre pouvoir assister à la messe sans s’y préparer. Et de même, l’action de grâces, ce serait quand même de la négligence et de l’ingratitude que de pas tenir compte ou ne pas faire attention à ce don divin qui nous est donné.

Voilà quelques considérations en ce temps de la Septuagésime.

Assistons bien généreusement à la messe pendant le Carême. Voilà, c’est un temps privilégié pour s’unir la Passion de Notre-Seigneur et nous préparer à la grâce de la Résurrection. Nous pouvons demander tout cela, spécialement aux saints qui ont assisté au pied de la croix, au sacrifice de Notre Seigneur, et en particulier à la Sainte Vierge qui nous donnera cette générosité, cet amour, cette lumière aussi pour comprendre autant que nous pouvons ce mystère, et aussi le vivre non seulement pour nous, mais aussi pour le monde. Plus que jamais, le monde est enchaîné, il est enchaîné par le péché, par le démon, par toutes ces hérésies, ces idolâtries, ces apostasies. Nous devons donc faire réparation. Nous devons nous unir la réparation de Notre Seigneur pour libérer les âmes.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il

Fr Léon-Marie +, ofm

Morgon, dimanche 4 février 2024, de la Septuagésime

Version audio du sermon : 

Antoine de Fleurance

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– 14 janvier 2024 : Sermon du RP Paul-Marie, ofm – La Tradition de l’Eglise

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