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Soldats français morts en Ukraine : mercenaires ou militaires de métier ?

L'attaque russe à Kharkov sur un point de déploiement temporaire de militaires étrangers dans la ville
L’attaque russe à Kharkov sur un point de déploiement temporaire de militaires étrangers dans la ville

L’armée russe déclare avoir frappé une base militaire française en Ukraine lors de l’attaque du 17 janvier à Kharkov. La Douma russe souhaite révéler la présence de Forces spéciales françaises en Ukraine sans autorisation du Parlement français. La France dément avoir envoyé des militaires de carrière aidés les armées ukrainiennes sur le front de guerre.

La Russie affirme que la France a envoyé des militaires de carrière en Ukraine sur le front

Le 17 janvier, l’armée russe a déclaré avoir frappé une base militaire française en Ukraine, à Kharkov, et a annoncé l’élimination de 60 « mercenaires français » (avec insignes de la Légion étrangère sur leurs cadavres), allant même jusqu’à convoquer l’ambassadeur.

Le journal russe Sputnik Afrique a interrogé Xavier Moreau de Stratpol sur la présence de militaires français en Ukraine. « Les bataillons de mercenaires français en Ukraine étaient complétés par des militaires professionnels tricolores », affirme à Sputnik Afrique l’analyste français Xavier Moreau qui ajoute : « Certains militaires français, compétents dans un domaine particulier, ont été approchés afin de rejoindre des unités de mercenaires en Ukraine. Vous prenez un congé sans solde avec la garantie de revenir après votre mission au grade supérieur. D’après ce que je sais, c’est la proposition qu’on a faite à certains militaires français », a-t-il encore expliqué. D’après lui, toujours lors de son entretien à Sputnik Afrique, c’est également le cas dans d’autres armées, notamment polonaise, « qui a fourni énormément de gros bataillons ».

L’ancien officier de la CIA Larry Johnson dans une interview avec la chaîne YouTube Dialogue works, affirme pareillement : « Les mercenaires français morts lors de l’attaque du 17 janvier à Kharkov étaient des militaires de carrière. »

Une présomption de la présence militaire française que soutient également la Douma russe, c’est-à-dire la Parlement russe : elle souhaite donc révéler la présence de Forces spéciales françaises en Ukraine sans autorisation du Parlement français, et s’adressera aux députés français. L’article 35 de la Constitution française dispose en effet :

« Le gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l’étranger, au plus tard trois jours après le début de l’intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n’est suivi d’aucun vote. Lorsque la durée de l’intervention excède quatre mois, le gouvernement soumet sa prolongation à l’autorisation du Parlement. Il peut demander à l’Assemblée nationale de décider en dernier ressort ».

Officiellement, la France ne participe pas aux opérations militaires ni ne dispose pas de mercenaires en Ukraine

La France a rejeté les affirmations du ministère russe de la Défense selon lesquelles une attaque de missile sur Kharkiv aurait tué une unité de mercenaires français en début de semaine. L’armée russe a déclaré que « plusieurs dizaines de Français » avaient été tués lors de l’attaque de mardi soir.

« La France ne dispose pas de mercenaires, ni en Ukraine ni ailleurs, contrairement à d’autres », a répondu jeudi le ministère français des Affaires étrangères. Cette déclaration est arrivée après que la Russie a également convoqué l’ambassadeur de France à Moscou, Pierre Lévy, à son ministère des Affaires étrangères, pour lui demander des explications sur la présence de combattants étrangers dans la zone de conflit.

La déclaration du gouvernement français se poursuit ainsi :

« La France assiste l’Ukraine en fournissant des équipements militaires et en entrainant des militaires, dans le plein respect du droit international, afin d’aider l’Ukraine dans sa lutte pour défendre sa souveraineté, son indépendance et son intégrité territoriale ».

Cela contredit fortement la déclaration initiale du ministère russe de la Défense, qui déclarait :

« Dans la soirée du 16 janvier, les Forces armées de la Fédération de Russie ont mené une frappe de précision sur un point de déploiement temporaire de militaires étrangers dans la ville de Kharkov, dans le cœur étaient des mercenaires français ».

La Russie publie une liste de noms de « mercenaires » français en Ukraine

L’Ukraine a reconnu les destructions à grande échelle provoquées par l’attaque de missiles balistiques sur Kharkov, mais n’a fait aucune mention des troupes étrangères touchées. Pourtant, Moscou a déclaré que de nombreuses personnes avaient été tuées : « Plus de 60 combattants ont été tués et plus de 20 ont été emmenés dans des établissements médicaux », a indiqué le ministère de la Défense. Bien entendu, si cela se produisait, ni Kiev ni Paris ne voudraient que cela soit connu.

Malgré le ferme déni de Paris, la Russie poursuit son enquête, comme l’a rapporté vendredi dernier l’agence Reuters :

« La chambre basse du parlement russe, la Douma d’Etat, a l’intention de demander formellement à l’Assemblée nationale française si elle est au courant que des mercenaires français ont combattu sur le territoire russe du côté de l’Ukraine, a déclaré vendredi le président de la Douma ».

Réseau Voltaire a édité hier une autre information sur ce sujet : il annonce que la Russie a publié une première liste de de 13 « mercenaires » français morts en Ukraine, ce qui contredit l’affirmation du gouvernement français qu’il n’y avait pas de « mercenaires » français en Ukraine.

Francesca de Villasmundo

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