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Tandis qu’une ex-Femen décrit les méthodes sectaires de cette milice, d’autres voix réclament sa dissolution

Tandis que Caroline Fourest fait la promotion de son livre amoureusement consacré à Inna Shevchenko, meneuse ukrainienne de la petite milice qu’est Femen, un autre livre est en préparation au sujet de ce groupuscule « sextrémiste », écrit cette fois une ex-Femen qui livre son expérience amère après un an et demi d’activisme débauché et profanatoire. L’ouvrage n’est pas un repentir et son auteur conserve une vision du monde basée sur la guerre des sexes et la haine du christianisme. Mais la lecture de ce livre devrait néanmoins permettre de découvrir Femen de l’intérieur quelques facettes déjà soupçonnées et désormais confirmées.

Âgée d’une trentaine d’années, l’ex-Femen dénonce les méthodes sectaires pour conserver l’emprise sur les filles qui s’engagent dans cette organisation.

«On prépare ton esprit à l’intérieur pour l’extérieur», «tu n’existes plus en tant qu’individu», «tu ne penses plus par toi-même mais par le groupe, tu ingurgites ce qu’on t’apprend», «Femen transforme ton corps et ton esprit», décrit-elle. «Répéter encore et toujours les principes fondamentaux(…), il fallait que ça rentre pour qu’à notre tour ça puisse sortir mécaniquement, comme une leçon apprise sur le bout des doigts», ajoute-t-elle. «On se sent comme aspirée naturellement, sans violence, vers un total lâcher-prise vis-à-vis du groupe et de la volonté à l’esprit critique (…) Et celles qui s’expriment un peu trop ne tarderont pas à quitter “de leur plein gré” le mouvement».

Une Femen doit rester disponible 24 heures sur 24. «Première prise de pouvoir sur l’individu, la disponibilité ». «Tu acceptes lentement une soumission que tu refuses à l’extérieur. Tu étais venue pour combattre quoi déjà? Ah oui! La soumission des femmes sous couvert de patriarcat». «tu gagnes quoi? Le droit de te dire le soir quand tu rentres chez toi seule, que tu t’es battue pour une liberté à laquelle tu n’as toi-même pas droit».

Omri Ezrati, agent littéraire de l’ex-Femen, rappelle que les Femen «ne respectent pas les femmes, les chefs de bande traitant leurs recrues comme de la chair à canon».

Le livre annoncé raconte en détail, au jour le jour, du recrutement à l’endoctrinement, des entraînements au combat aux actions nues dans la rue. Comment on devient une Femen. Celle qui dévoile les coulisses de cette milice a fait partie du commando qui a profané la cathédrale Notre-Dame de Paris le 12 février 2013.

Selon elle, la quarantaine d’activistes est passée » à une quinzaine seulement aujourd’hui».

Après la manifestation organisée samedi dernier par l’Agrif, au cours de laquelle Bernard Antony, Béatrice Bourges, Alain Escada, Roger Holeindre, Vivien Hoch et quelques autres ont exigé la dissolution de Femen, la demande avait été reprise à son compte par Georges Fenech, député UMP du Rhône. Celui-ci a d’ailleurs saisi la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes)afin d’obtenir cette dissolution de l’association Femen.

D’autre part, quelques députés ont également demandé de mettre fin à la vente du timbre illustré d’une Marianne inspirée du visage d’Inna Shevchenko.

La semaine dernière, Femen avait lancé un cocktail Molotov contre l’ambassade russe à Berlin, mettant en pratique l’annonce faite en début d’année de passer au terrorisme.

Qu’attend Manuel Valls si prompt, en d’autres circonstances, à faire intervenir sa police ?

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