Le Sénat argentin a inauguré un oratoire catholique le 23 décembre, sous le patronage de sainte María Antonia de Paz y Figueroa, plus connue là-bas sous le nom de Mamá Antula. La cérémonie, présidée par la vice-présidente de la Nation et présidente du Sénat, Victoria Villarruel, a réuni d’éminentes autorités ecclésiastiques et des représentants du monde institutionnel, créant ainsi un espace permanent de recueillement et de prière au cœur de la vie parlementaire argentine.
Un geste d’importance institutionnelle
L’ouverture de cet espace n’introduit aucune nouveauté juridique, mais constitue un geste lourd de sens à une époque où les relations entre foi, État et vie publique sont souvent source de tensions. Le nouvel oratoire, situé au troisième étage du Palais législatif, est désormais un lieu de prière et de recueillement pour celles et ceux qui travaillent quotidiennement au Sénat.
Le choix de la sainte patronne n’est pas fortuit. Sainte María Antonia de Paz y Figueroa, laïque consacrée du XVIIIe siècle récemment canonisée, incarne une foi vécue dans l’adversité institutionnelle, avec une capacité unique à conjuguer spiritualité, engagement social et vie publique. Cette figure, profondément ancrée dans l’identité religieuse et sociale de l’Argentine, représente un repère historique d’une importance particulière pour le pays.
Les autorités étaient présentes à la cérémonie
L’inauguration s’est déroulée en présence du nonce apostolique en Argentine, l’archevêque Mirosław Adamczyk, et du vicaire général de l’archidiocèse de Buenos Aires, le père Pedro Cannavó. La présence conjointe de personnalités ecclésiastiques et civiles a souligné le caractère institutionnel de l’événement, qui s’est déroulé avec la solennité requise du Sénat.
Étaient également présents à la cérémonie le directeur général de la Culture du Sénat de la Nation, Daniel Abate ; la directrice générale des Relations internationales, Isolina Correa Monterrubio ; la directrice générale des Relations institutionnelles, Iris Speroni, ainsi que d’autres responsables du Sénat liés aux domaines culturel, international et institutionnel.
Ferveur mariale du peuple argentin
Au-delà de sa fonction première, l’oratoire revêt une dimension fédérale particulièrement importante. Madame Villarruel a souligné la ferveur mariale du peuple argentin et annoncé que le lieu accueillera progressivement des invocations mariales représentatives des différentes provinces argentines. « Au fil du temps, on y trouvera des invocations de tout le pays : Notre-Dame d’Itatí, Notre-Dame de la Vallée de Catamarca, Notre-Dame de Luján. Nous allons demander à chaque province d’être représentée dans ce lieu qui appartient à tous », a déclaré le vice-président.
Cadre constitutionnel et tradition historique
La création de l’oratoire s’inscrit dans une interprétation particulière de l’histoire argentine, où le catholicisme a accompagné le développement politique et social du pays depuis ses origines. Cette initiative est conforme au cadre constitutionnel actuel, qui garantit la liberté religieuse tout en reconnaissant un lien spécifique entre l’État et la foi catholique, affirmant ainsi le soutien de l’État argentin à cette dernière.
L’oratoire est proposé comme un lieu où la dimension spirituelle peut coexister avec la responsabilité politique, nous rappelant que, même dans les sphères de pouvoir les plus sécularisées, la recherche de sens et de transcendance continue d’avoir sa place dans la vie institutionnelle de la Nation.
Joaquim De Alburquerque
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !
