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Une lettre ouverte signée par plus de 15.000 soldats israéliens réclame la fin du génocide à Gaza

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Le journal israélien Haaretz a publié plusieurs articles au sujet des militaires israéliens de plus en plus nombreux à désapprouver le génocide commis à Gaza.

Des fissures apparaissent dans une société israélienne que beaucoup prédisent au bord de la guerre civile. Cette crise profonde se ressent au sein des rangs de l’armée israélienne, y compris parmi des pilotes, des opérateurs de drones et des commandants eux-mêmes.

Le 10 avril dernier, environ 1 000 réservistes et anciens réservistes de l’armée de l’air israélienne avaient signé une lettre ouverte appelant à la fin de la guerre à Gaza, affirmant qu’elle était menée pour des « intérêts politiques et personnels, et non sécuritaires ». La lettre accusait le Premier ministre Benjamin Netanyahou d’avoir pris un « accord signé avec le Hamas » pour mettre fin à la guerre et de l’avoir « jeté à la poubelle ».

Netanyahou avait répondu en qualifiant les objections morales des réservistes d’indication de « faiblesse » et en les accusant d’être un « groupe radical et marginal » qui tente de diviser Israël – et de saper sa prétendue « démocratie » : « Ce groupe bruyant et marginal a été mobilisé dans un seul but : renverser le gouvernement », avait déclaré Netanyahu.

Le ministre de la Défense Israël Katz avait renchéri en accusant les signataires de cette lettre de « saper la légitimité de la guerre juste que mène Tsahal à Gaza ».

Netanyahou de plus en plus désavoué

Pourtant, depuis plus de trois ans, Netanyahou est accusé de diviser Israël, de détruire sa démocratie et de le mener à l’autodestruction. Et parmi ceux qui portent de telles accusations, on retrouve même d’anciens chefs du Mossad, du Shin Bet, d’anciens Premiers ministres et les dirigeants actuels de l’opposition israélienne.

Son propre ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a récemment admis que la guerre était prolongée et intensifiée par Netanyahou – qui avait sacrifié les otages israéliens pour des raisons personnelles.

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré aux journalistes en avril que la libération des otages n’était pas l’objectif le plus important de la guerre israélienne, même si cela a été présenté au public occidental comme la seule véritable raison de l’attaque israélienne.

Le 17 avril, c’est le Times of Israel qui rapportait que 300 pilotes avaient ajouté leur nom à cette lettre ouverte. Puis, le 4 mai, Sky News annonçait que la lettre avait désormais été signée par plus de 15 000 militaires… dont des parachutistes, des hommes des blindés, des membres de la marine, des soldats des unités spéciales, des opérateurs de la cyber-guerre et des médecins militaires.

Tuer des civils innocents

Le journal Haaretz envisage même la possibilité d’une mutinerie au sein de l’armée de l’air israélienne, en raison du nombre croissant de pilotes qui sont désormais conscients de tuer « des innocents à Gaza ».

Haaretz a demandé à ses sources à l’intérieur de l’armée de l’air si certains pilotes étaient sur le point de refuser de servir, comme ils l’avaient fait en 2003.

« Bien sûr. Pour certaines personnes, c’est un dilemme quotidien. Cette question de confiance dans le système perturbe leur sommeil chaque nuit. »

Ce n’est pas seulement la connaissance du meurtre de femmes et d’enfants, mais aussi la question du « but » de la guerre qui perturbe les pilotes.

« Il règne un sentiment général d’inutilité dans les combats. Pourquoi est-ce que je tue ? Pour un véritable objectif opérationnel ? Un objectif politique ? », s’interroge un pilote.

« Massacre de masse » de civils

D’autres ont été plus directs sur les faits. Un major de l’armée de l’air, servant au quartier général opérationnel de l’armée de l’air, a déclaré à Haaretz que « le cadre des lois de la guerre » autorise le massacre de civils.

Il a néanmoins conclu que « le nombre astronomique de personnes tuées à Gaza est une tache sur l’armée de l’air et sur Israël ».

Les opérateurs de drones, les commandants de terrain et d’autres témoignent de leurs remords et de leur horreur à l’idée d’avoir tué des enfants. La démoralisation et le traumatisme psychologique pèsent lourdement sur ceux qui sont accusés d’avoir perpétré un génocide.

Pourquoi ce génocide est-il perpétré avec une telle agressivité inhumaine ? « De nombreux commandants sionistes religieux sont aveuglément déterminés », explique un autre pilote.

La volonté est de voir Gaza « totalement détruite… en quelques mois », comme l’ a déclaré il y a trois semaines le ministre religieux sioniste Bezalel Smotrich, afin de pouvoir réaliser son ambition de la voir annexée – en même temps que la Cisjordanie occupée.

Cela durera-t-il encore longtemps ?

Pierre-Alain Depauw

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