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Washington crée un département de propagande anti Poutine qui couvrira l’Europe du Sud-Est, de l’Est, et la Russie

Nouvelle offensive médiatique contre Poutine en Europe de l’Est et en Eurasie

Alors qu’en Syrie, les Etats-Unis annoncent être aux côtés de la Russie dans le combat contre les milices terroristes de l’Etat islamique (EI) en Syrie, Washington ne renonce pas pour autant à ses provocations envers la Russie et la mise sous pression de cette dernière, comme le montre l’incessante politique de confrontation de l’Otan en Europe. Dernière en date : la création d’un département de propagande antirusse, qui couvrira l’Europe du Sud-Est, de l’Est et la Russie.

Dans un monde multipolaire en devenir, les Etats-Unis supportent de moins en moins les succès médiatiques de la Russie. Pour garder le monopole du quatrième pouvoir, tous les moyens sont bons. Washington renforce son front médiatique pour contrecarrer les déclarations du Kremlin et les activités des médias russes considérées comme de la propagande[1]. L’adjoint du chef de département d’Etat américain sur les affaires de l’Europe et de l’Eurasie, Benjamin Ziff[2], a déclaré que les efforts sont menés à long terme, ce qui implique le renforcement des médias « indépendants dans les pays plus vulnérables à la pression russe », c’est-à-dire en Europe de l’Est et en Eurasie. « Le flux d’information libre et fiable est notre meilleure défense », a-t-il soutenu.

Etats-Unis : renforcement du budget alloué à la propagande

Lors d’une audience devant le comité du Sénat sur les affaires étrangères du Congrès US début novembre 2015, M. Ziff a expliqué que les Etats-Unis allaient augmenter leurs dépenses relatives aux activités de propagande et d’information contre la Russie. Bien entendu, selon Ziff, il ne s’agit pas de « propagande », mais plutôt de « contre-propagande » !

Le budget 2016, qui aux Etats-Unis a débuté le 1er octobre 2015, a provisionné une augmentation des dépenses consacrées au « soutien de la société civile et des médias indépendants en Eurasie et au sud-est de l’Europe » de 26 %, évidemment financée par les contribuables américains. Le nouveau budget se monte à 83 millions de dollars, contre 66 millions en 2015. La part réservée à la presse s’élève à 16 millions de dollars, tandis que celle destinée à la « diplomatie publique » est estimée à quelque quatre millions. Ziff ajouta devant le comité du Sénat que ces provisions serviront non seulement dans « l’espace médiatique russophone », mais éventuellement dans celui des « Balkans de l’Ouest ».

Création de l’« East Stratcom Task Force »

En Europe de l’Est, un immense réseau médiatique dirigé contre Vladimir Poutine a vu le jour récemment. Derrière, on retrouve non seulement l’Otan, mais également l’Union européenne, qui ont créé plus spécifiquement un département de propagande antirusse, la « East Stratcom Task Force ». Ses objectifs : « Promouvoir les objectifs politiques de l’UE avec ses voisins de l’Est. »

Le Bundestag allemand a, dans une réponse à une question posée par La Gauche (Die Linke) au gouvernement allemand, rendu publics[3]  les détails sur les infrastructures médiatiques et propagandistes occidentales déployées dans l’espace est-européen contre la Russie, dans le cadre de l’« East Stratcom Task Force » de l’UE. Le document nous apprend que la création de cette structure résulte des réflexions sur la nécessité d’« une équipe spéciale capable de mettre en œuvre une stratégie de communication dans les pays voisins de l’Est et de la Russie ». Depuis le 1er septembre 2015, les médias « Task Force » auraient « étoffé leur personnel opérationnel, lequel a commencé à prendre ses fonctions ». Le gouvernement allemand a de nouveau précisé que leurs activités consistent notamment « à surveiller et à analyser les médias russophones dans le but d’avoir une idée plus précise sur la perception de l’UE dans l’espace de son partenariat oriental ».

Selon cette même source, les gouvernements occidentaux financent également la formation professionnelle des prétendus journalistes « indépendants[4] » en Europe de l’Est. Celle-ci devient ainsi toujours davantage le pion des forces militaires de l’Otan et des politiciens de l’UE, qui y distribuent les impôts versés par les contribuables européens afin d’y développer un climat antirusse diffusé par une presse orientée. 

Comme pour Benjamin Ziff, il est hors de question que ce projet occidental laisse le terrain libre à la « propagande » de Moscou, tandis qu’à l’Ouest, le ton est donné par les médias occidentaux indépendants et objectifs ! Les informations diffusées par les médias russes officiels sont jugées comme étant des « activités de désinformation » ou des « informations mensongères ».

2015 : déchaînement de la propagande états-unienne en Europe de l’Ouest

La guerre de l’information entre Moscou et l’Occident n’a pas pour seul terrain l’Europe de l’Est. Bilan en 2015 pour l’Europe. Selon les infographies ci-dessous, c’est, sans conteste, l’Allemagne qui remporte la palme d’or pour le nombre d’articles négatifs sur la Russie et Poutine en particulier. Tout ce beau petit monde chante de concert et bombarde le lecteur allemand : la presse écrite, la presse électronique, économique, les radios et télévisions suggèrent un sombre tableau de la Russie et de son président. Pour ce qui est de la presse écrite, voici quelques titres à la Une de ces derniers mois, merveilleusement synchronisés : « Le Dieu de la guerre de Poutine » (Spiegel[5], Deutschlandfunk[6]), « L’enfer russe » (Handelsblatt[7]), « Poutine superstar – Le super Russe » (Franfurter Rundschau[8]), « Partenaire hier, ennemi aujourd’hui » (FAZ du 17.12.2015), « La Russie n’est pas un ours, mais une truie qui dévore ses garçons » (FAZ), « Les médias russes attisent la xénophobie » (n-tv[9]), « Comment la crise des réfugiés en Allemagne sert la propagande russe » (Wirtschaftswoche[10]), « Comment les médias de Poutine se livrent à de la propagande avec la crise des réfugiés allemande » (Focus[11]), « Propagande des médias russes dans la crise des réfugiés allemande » (NWZ-Online[12]), « La crise des réfugiés, un instrument de propagande ? » (Deutsche Welle[13]).

Couverture médiatique sur la Russie par pays. Le top 10 des médias étrangers ayant édité le plus grand nombre d’articles négatifs.

Exprimées en chiffres, sur 7 687 publications, 5 236 représentent la Russie sous un jour très négatif, soit 70 %, les autres étant un peu plus mesurées. Ce qui représente quinze articles par  jour en Allemagne. Le but de ce pouvoir insidieux est manifeste : diaboliser la Russie dans les têtes des lecteurs allemands et la représenter comme un ennemi.

Se distinguent notamment dans ce palmarès européen le Frankfurter Allgemeine (Allemagne), Le Figaro, le Wall Street Journal (Etats-Unis), et trois médias britanniques (The Independent, Daily Telegraph, The Times).

Celui qui vit de la propagande périra de la vérité.

Sources :
– http://zuerst.de/2015/11/05/medienkrieg-washington-stockt-etat-fuer-anti-russland-propaganda-auf / 5.11.2015
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2015/11/06/medienkrieg-washington-stockt-etat-fur-anti-ru-land-propagan-5711518.html
– http://www.kla.tv/7437
– http://de.sputniknews.com/panorama/20151210/306349137/berichterstattung-russland-negativ.html 

[1] Première attaque frontale, celle de David Kramer, directeur de l’Institut McCain et ex-président de l’ONG Freedom House, qui a dernièrement proposé de fermer Sputnik et Russia Today pour faire taire la machine à réinformer russe. Source : http://fr.sputniknews.com/international/20160128/1021285666/liberte-presse-kramer-fermer-sputnik.html.

[2] http://www.state.gov/r/pa/ei/biog/bureau/247197.htm. Benjamin Ziff a auparavant travaillé pour la diplomatie américaine à Bogota (Colombie), en Australie, Israël, au Panama et au Pérou.

[3] http://dip21.bundestag.de/dip21/btd/18/064/1806486.pdf

[4] Dans le plus grand groupe de presse allemand, Springer, les journalistes ne peuvent cependant se faire recruter qu’à la condition expresse de signer une clause de leur contrat stipulant qu’ils doivent s’investir personnellement pour un bon développement des relations avec les Etats-Unis et la défense de l’Etat d’Israël.
Cf. http://de.metapedia.org/wiki/L%C3%BCgenpresse / La grande presse allemande est constitue en cartel et largement financée par l’Etat.
Voir aussi Udo Ulfkotte, ancien journaliste au service politique étrangère (1986-2003) du grand quotidien sioniste Frankfurter Allgemeine Zeitung/FAZ, qui a publié en 2014 Gekaufte Journalisten — Wie Politiker, Geheimdienste und Hochfinanz Deutschlands Massenmedien lenken (« Les journalistes sont des vendus – Comment les hommes politiques, les services secrets et la haute finance orientent les mass-médias en Allemagne »). Voir sa vidéo (traduite en français) dans laquelle il explique comment il s’est compromis avec la CIA et où il se repent (http://www.egaliteetreconciliation.fr/Propagande-mediatique-les-revelations-d-Udo-Ulfkotte-ancien-grand-reporter-allemand-repenti-28415.html). Il y rapporte également comment les méthodes manipulatoires utilisées par les grands médias, dont la dissonance cognitive, constituent un système insidieux de lavage de cerveaux.

[5] http://www.spiegel.de/politik/ausland/russland-putins-gotteskrieger-tschaplin-will-krieg-a-1044620.html

[6] http://www.deutschlandfunk.de/russland-putins-gotteskrieger.795.de.html?dram:article_id=340528

[7] http://www.handelsblatt.com/unternehmen/it-medien/medienkommissar/der-medien-kommissar-albtraum-russland/12752746.html

[8] http://www.fr-online.de/politik/russland-superstar-putin—der-ueberrusse,1472596,32974436.html

[9] http://www.n-tv.de/politik/Russische-Medien-befeuern-Fremdenhass-article16840396.html

[10] http://www.wiwo.de/politik/ausland/russland-wie-moskau-mit-der-deutschen-fluechtlingskrise-propaganda-macht/12870176.html

[11] http://www.focus.de/politik/ausland/gefaelschte-bilder-falsche-geschichten-wie-putins-medien-mit-der-deutschen-fluechtlingskrise-ueble-propaganda-betreiben_id_5233543.html

[12] http://www.nwzonline.de/politik/russische-medien-machen-propaganda-mit-deutscher-fluechtlingskrise_a_6,0,3546400225.html

[13] http://www.dw.com/de/fl%C3%BCchtlingskrise-als-propagandainstrument/a-18988034

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