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En visite à Bruxelles, Obama tente de montrer sa force face à Poutine

obama belgiqueLors d’une visite éclair à Bruxelles, le président des États-Unis, Barack Obama a prononcé un discours important à Bozar (ndlr : le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles) devant plus de 2.000 invités. Le même jour, c’est tenu un mini-sommet UE-USA. Ça a été l’occasion pour lui de revenir sur les dossiers brûlants du moment et lier un peu plus l’UE aux USA.

La propagande atlantiste n’a rien à envier la propagande russe. Il est assez étonnant de découvrir à quel point les Occidentaux sont généreux et désintéressés. Ainsi Barack Obama a déclaré : « Ni l’Europe, ni les Etats-Unis n’ont intérêt à contrôler l’Ukraine. Nous voulons juste que le peuple d’Ukraine puisse choisir son destin. » Qui peut le croire ? En ce moment le peuple ukrainien ne contrôle plus rien alors qu’un premier ministre provisoire Arseni Yatseniouk est en train de mener toutes les négociations d’association et d’accord avec l’UE ou le FMI. Quel que soit le résultat de l’élection présidentielle de mai, il sera trop tard pour reculer. À ce moment-là, l’Ukraine sera pied et main liés avec les UE-USA. Il a cependant reconnu que : « la situation en Ukraine n’a pas de réponse facile ».

Mais dans ce discours, Obama n’a pas hésité à menacer Poutine, lui intimant d’arrêter d’avoir des visées sur l’Ukraine : « Si la Russie continue, nous continuerons de l’isoler. Il y aura des sanctions. Ce n’est pas parce que la Russie a une longue histoire avec l’Ukraine qu’elle peut se permettre de déterminer son futur. » La Russie a déjà montré son désintéressement quant à sa sortie du G8 qu’elle ne considère pas comme grave. Cependant, elle est loin d’être aussi isolée qu’on peut le penser. La Suisse a annoncé qu’elle ne prendrait pas de sanctions. La Chine s’est montré modérée, adoptant une neutralité vis-à-vis des deux partis. D’ailleurs le président américain n’a pas hésité à adopter une position plus ouverte, preuve qu’il n’entend pas rentrer dans une opposition plus dure : « Nous croyons que la Russie va accepter de coopérer avec un respect mutuel ». Voilà un petit air de guerre froide qui ne dit pas son nom !

Et comme s’il voulait donner raison à Poutine, Barack Obama est embarrassé par la trop grande dépendance des états européens vis-à-vis du gaz russe. La question énergétique a été à l’ordre du jour du mini-sommet UE-USA, qui s’est tenu le même jour. Pour lui, la crise ukrainienne a démontré « la nécessité pour l’Europe de diversifier ses sources d’énergie. » Et monsieur Barroso d’applaudir à la proposition d’importer du gaz de schiste américain pour contrebalancer. Faut-il rappeler que les écologistes français empêchent son exploitation depuis le début du mandat de Hollande ? Accepteront-ils l’américain ? La question du traité transatlantique a été aussi évoquée. Cela a été l’occasion de resserrer les liens entre UE et USA. Pour Barack Obama : « L’Europe est le plus proche partenaire des États-Unis et la pierre angulaire de sa politique extérieure. » L’UE a donc clairement fait le choix américain dont elle continue de dépendre car si Obama a tenu à souligner que lors des négociations, il a tout fait pour protéger les consommateurs américains, qu’en est-il pour les Européens ?

Barack Obama a tenu à se rassurer que les Européens étaient de son côté, comme pour montrer à Poutine qu’il n’avait plus d’alliés et que s’il continuait ainsi la Russie se retrouverait de nouveau seule. Pourtant la situation ne parait pas aussi simple et cela ressemble plus à de la démonstration qui cache un manque de puissance et d’assurance. Ce n’est sans doute pas cela qui fera peur à Poutine !

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