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Crise du gaz en Europe : et si les Etats-Unis étaient à la manœuvre ?

Plan d’économies de gaz d’août à mars 2023 décidé par Bruxelles : les ministres de l’énergie de l’Union Européenne réunis à Bruxelles ont trouvé un accord pour réduire leur consommation de gaz de manière coordonnée et aider ainsi l’Allemagne, après une nouvelle réduction drastique des livraisons russes, tombées hier à 20 % du total.

L’accord est amendé par rapport à l’édition originale qui donnait à la Commission européenne ou à n’importe quel trio d’États la possibilité de transformer la réduction prévue de 15 % de volontaire à obligatoire pour chaque pays si l’alerte au gaz était déclenchée pour l’ensemble de l’Europe. Désormais, cependant, le pouvoir de décision passera au Conseil européen, ou à l’assemblée des chefs d’État et de gouvernement des vingt-sept qui représente l’organe suprême de l’Union. Par ailleurs, l’objectif de réduction de 15 % ne sera pas un seuil inéluctable mais sera adapté au fur et à mesure à la situation particulière de chaque pays, comme le demandent des pays comme l’Espagne, l’Italie et le Portugal qui souffrent moins de la dépendance vis-à-vis de la Russie. La flexibilité sera introduite grâce à une série d’exceptions, tenant compte notamment du niveau de stockage atteint pour faire face à l’hiver et de la possibilité d’exporter le gaz économisé vers d’autres pays. En gros, ceux qui sont plus avancés sur ces fronts pourront moins réduire leur consommation.

Le spectre d’une austérité énergétique aveugle imposée d’en haut s’éloigne, du moins pour l’instant, mais le problème de l’approvisionnement en gaz demeure, de nombreux pays européens du nord étant grandement dépendants des livraisons russes.

Une dépendance dans le collimateur des Etats-Unis qui pourraient bien être à la manœuvre derrière cette guerre et cette crise énergétique qui affaiblit l’Europe et l’oblige à se tourner vers l’oncle Sam pour renflouer une partie de ses stocks de gaz. Biden n’a-t-il pas nommé en janvier 2021, en la personne de Amos Hochstein, un « envoyé spécial et coordinateur pour les affaires énergétiques internationales » qui a eu la tâche, officieuse, d’empêcher le doublement du gazoduc russo-allemand Nord Stream ? Qui le 10 août 2021, fut nommé au poste de conseiller principal pour la sécurité énergétique par le secrétaire d’État américain, chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, le va-t-en-guerre atlantiste contre la Russie, l’un de ces américains qui veut combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien ou même jusqu’au dernier Européen.

Né en 1973 en Israël de parents juifs américains, Amos Hochstein a servi dans les Forces de défense israéliennes  de 1992 à 1995. Après avoir terminé son service militaire, Hochstein a déménagé à  Washington, DC  pour faire un stage à  Capitol Hill. Amos est également un ancien membre du conseil de surveillance de l’entreprise corrompue Naftogaz, la plus grande compagnie pétrolière et gazière nationale d’ Ukraine, dont il a démissionné en octobre 2020

Il est si capable, qualifié et « bien connecté » que non seulement le « Nord Stream II », bien qu’achevé et testé, n’a jamais été en service, mais aussi le « Nord Stream I » risque d’être fermé. Et certainement pas par la volonté de Moscou ni de Berlin…

Francesca de Villasmundo

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