Le pape François voue visiblement une admiration décomplexée à Martin Luther dont il ne cesse, à l’occasion de ce 500e année anniversaire de la naissance du protestantisme, de vanter les « vertus » réformatrices qui, dans un passé encore récent que Jorge Maria Bergoglio qualifierait volontiers de « rigide », étaient considérées superbement anti-catholiques par tout catholique bien né et fier de sa foi !

2017 qui commémore les 500 ans de la « réforme protestante de Martin Luther, a-t-il expliqué devant une délégation œcuménique de l’Église luthérienne de Finlande en pèlerinage à Rome pour célébrer la fête de Saint Henri, patron du pays,

« est pour les catholiques et les luthériens une occasion privilégiée pour vivre de manière plus authentique la foi, pour redécouvrir ensemble l’Évangile et pour chercher et témoigner du Christ avec un élan renouvelé. »

En faisant mémoire de son récent voyage à Lund pour fêter la Réforme luthérienne, le pape actuel, censé défendre la foi catholique, a répété :

« L’intention de Martin Luther, il y a 500 ans, était celle de réformer l’Église, et non de la diviser. »

Et voilà, en quelques mots bien placés, un Luther avant-gardiste et méconnu par les catholiques blanchi de toutes ses fautes et de sa révolution sanglante ! Bizarrement, on entend ce même genre de discours complaisants, qui fait appel aux bons sentiments des uns et des autres,  vis-à-vis de tous les persécuteurs révolutionnaires, communistes, progressistes, pardonnés de toutes leurs violences parce qu’ils étaient, explique gravement l’intelligentzia “chrétienne de gauche” et bien-pensante, animés par un idéal humaniste incompris et fraternel. Leur beau rêve messianique de façonner un homme nouveau, plus bon, plus beau, plus gentil, plus tout, et de construire, avec cette humanité régénérée, un monde meilleur non sur la réalité d’un Dieu trinitaire catholique mais sur la trilogie abstraite de l’égalité, de la fraternité et de la liberté, excuse à leurs yeux toutes les dérives sanglantes et tyranniques de tous les révolutionnaires modernes, Martin Luther compris.

Que ce moine apostat et hérétique du XVIe siècle ait mit les nations européennes à feu et à sang, ait divisé religieusement et politiquement la chrétienté et coupé funestement l’Europe en deux, qu’il fut condamné et excommunié par l’Église catholique en 1521, mis au ban du Saint-Empire Romain Germanique par Charles Quint, et ses thèses hérétiques contenues dans sa doctrine protestante, anathématisées par le Concile Å“cuménique de Trente, sont des considérations dérisoires par rapport à son élan d’amour pour les hommes exprimé dans son désir de réforme de l’Église catholique. Ces vérités historiques n’ont donc guère d’importance ni de poids dans le jugement élogieux de Luther que pose un François infesté par le pseudo-humanisme chrétien moderne qui refuse, depuis le concile Vatican II, les confrontations doctrinales, les anathèmes, les condamnations pour promouvoir à la place une fraternité et égalité des confessions. Le fameux décret Unitatis redintegratio ne stipule-t-il pas que l’Église comprend tous les chrétiens et n’est pas limité exclusivement à l’Église catholique :

« Ceux qui croient au Christ et qui ont reçu validement le baptême sont en communion avec l’Église catholique, même si cette communion est imparfaite. Les différences de degrés qui existent entre eux et l’Église, que ce soit dans la doctrine et dans la discipline catholique parfois variable, ou sur la structure de l’Église, constituent nombre d’obstacles, parfois graves, à la pleine communion ecclésiale. Le mouvement œcuménique tend à surmonter ces obstacles. Mais même malgré eux, il reste vrai que tous ceux qui ont été justifiés par la foi dans le baptême sont incorporés au Christ, et ont le droit d’être appelé chrétien, et sont donc correctement reconnus comme des frères par les enfants de l’Église catholique. » Et plus loin : « En outre, certains, voire la plupart, des éléments et des dotations importantes qui vont ensemble pour construire et donner vie à l’Église elle-même, peut exister en dehors des limites visibles de l’Église catholique : la Parole de Dieu écrite, la vie de la grâce, la foi, l’espérance et la charité, d’autres dons intérieurs du Saint-Esprit, et les éléments visibles ».

La doctrine catholique et la défense de la foi ne sont plus la boussole qui guide les relations des ecclésiastiques et des papes modernistes de l’ère post-conciliaire avec les protestants mais l’œcuménisme et le dialogue inter-religieux. Ils dictent une nouvelle attitude d’ouverture, d’admiration, de sympathie, de bienveillance, d’assentiment envers les confessions protestantes. Car si les protestants sont membres de l’Église, comment est-il possible de les traiter encore d’hérétiques ? Et si leur doctrine qui n’est donc plus “hérétique” dispense “la vie de la grâce“, pourquoi alors ne pas intercéder en sa faveur dans un souci d’esprit Å“cuménique ? Et comme dans ce domaine progressiste un pas en avant en entraîne toujours un autre, c’est le réformateur progressiste et excommunié Luther qui finit par être encensé par des catholiques infidèles ! Depuis 50 ans Martin Luther, pourtant et certainement un des pires hérésiarques de l’histoire de l’Église, prend du galon : aujourd’hui il a sa statue au Vatican et son effigie sur les timbres de la poste du Saint-Siège. Il est  devenu une figure marquante de l’Église conciliaire néo-protestante et néo-moderniste… Tous ces gestes scandaleux de réhabilitation du moine allemand apostat que, n’en déplaise aux aficionados de l’un ou de l’autre, Jean-Paul II et Benoît XVI ont pratiqué tout autant que François, sont dans la logique des décrets conciliaires. Sont dans la logique du Concile en lui-même et non pas uniquement d’un esprit perverti ou mal-interprété du Concile.

La doctrine traditionnelle et immuable de l’Église catholique, si oubliée aujourd’hui par les modernistes qui règnent au Vatican, est cependant ferme sur sa condamnation des hérétiques et schismatiques.

Le pape Innocent III, en 1215  lors du Concile de Latran IV, précise sur les hérétiques :

« Nous excommunions et jetons l’anathème sur toute hérésie s’élevant contre cette sainte foi, orthodoxe et catholique que nous avons exposé ci-dessus, nous condamnons tous les hérétiques, quels que soient les noms qu’ils peuvent porter. Ils ont des visages différents, certes, mais leurs queues sont liés entre eux dans la mesure où ils se ressemblent dans leur orgueil. » 

Deux siècle après, en 1441, lors du Concile de Florence, le pape Eugène IV, dans Cantate Domino, enseigne :

«La sainte Église romaine croit fermement, professe et prêche que tous ceux qui sont en dehors de l’Église catholique, et non seulement les païens, mais aussi juifs ou hérétiques et schismatiques, ne peuvent pas participer à la vie éternelle et iront dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges, sauf s’ils sont unis à l’Église avant la fin de leur vie … »

Et plus proche de notre siècle, le pape Léon XIII, dans sa lettre encyclique Satis Cognitum du 29 juin 1896 écrit :

«La pratique de l’Église a toujours été la même, comme le montre l’enseignement unanime des Pères, qui avaient coutume de tenir le plus à l’extérieur de la communion catholique, et étranger à l’Église, celui qui voudra s’éloigner le moins du monde de n’importe quel point de la doctrine proposée par l’autorité de son Magistère. »

François et ses louanges de Luther sont bien éloignés de cet enseignement magistériel de l’Église catholique…

« Puisses-tu être froid ou bouillant ; mais parce que tu es tiède, je te vomirai de ma bouche » Apocalypse 3.17 !

Francesca de Villasmundo

http://www.lastampa.it/2017/01/19/vaticaninsider/ita/news/anni-di-lutero-occasione-per-riscoprire-insieme-il-vangelo-6hBCV9DIKe75UjZZFTAVlN/pagina.html

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