Nous voyons dans les métros et sur Internet s’afficher sans pudeur des sites de rencontres incitant à l’adultère. « Changement de pâture réjouis les veaux » dit le proverbe ; et comme disait le général de Gaulle, les Français sont des veaux. Ils sont donc doués dans ce domaine. De plus, ils se sentiront sans doute concernés et ravis d’une publication faite par le Daily Telegraph le 23 novembre. Un britannique du nom de Brendan Zietsch, psychologue, explique que nos comportements sont sous la dépendance de multiples gènes. Par parenthèse, pour l’instant, ni la couleur des yeux ni l’homosexualité n’ont pu être identifiés sur le génome. Bref, il cite une étude australienne diligentée par des chercheurs du Queensland sur plus de 7300 jumeaux âgés de 19 à 45 ans. Le séquençage de l’ADN en a été effectué. Une fraction de ce groupe – hommes et femmes- avait eu deux relations extra-conjugales dans l’année précédente. Ils ont mis alors en évidence chez ces personnes un gène nommé AVPRIA légèrement modifié. Ce dernier est bien connu car il induit la formation de vasopressine. Cette hormone, secrétée par la glande hypophysaire du cerveau est impliquée avec l’ocytocine dans les relations sociales amoureuses et aussi dans le comportement humain afférent au plaisir en général.

Les chercheurs australiens ont établi à partir de leurs travaux que « 63 % des hommes infidèles, et 40 % des femmes adultères le seraient à cause de leur patrimoine génétique ». Disons qu’il y a là dans l’adultère une condition suffisante mais pas nécessaire. Autrement dit, il n’est pas indispensable de porter ce gène pour tromper son conjoint. Mais si on le porte, effectivement on est « porté sur la chose ». Se pose alors bien sûr une simple question : où s’arrête la responsabilité personnelle dans ce domaine ?

Il est bien sûr facile d’affirmer à propos de DSK qu’« il a ça dans ses gènes ». Mais de nos jours, il est difficile de faire varier la morale en fonction de la génétique. Présentement, la justice, bien souvent contre les victimes, s’est très rarement appuyée sur la génétique pour justifier l’action des criminels. Mais cela ne saurait tarder. À la limite, tout ce que nous faisons de bien ou de mal se trouve dans nos gènes. Un alibi parfait pour les criminels de tous poils. Avec en prime la notion d’hérédité. Or le fameux « chromosome du crime » s’est révélé comme étant une fiction.

On dit souvent à propos du désir sexuel « c’est une question d’hormones ». C’est certes en partie vrai, car dans certains cas effectivement sous la dépendance de ce gène AVPRIA. Cependant dans la vie, il n’y a pas que les gènes pour déterminer le comportement. Il y a ce qui se nomme le phénotype, c’est-à-dire l’apport de la société et notamment l’éducation dans le développement de l’humain. C’est lui qui permet de faire des choix et d’exercer sa liberté.

Peut-on ainsi justifier l’adultère ? Certainement pas. En effet tous les porteurs d’AVPRIA ne trompaient pas leur conjoint. De plus des couples non porteurs du gène pratiquent allègrement l‘infidélité conjugale. C’est assurément la liberté de chacun qui est en jeux et fait son choix.

« Là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir » ; mais là où est le gène, le plaisir n’est pas obligatoirement au rendez-vous. Raison de plus pour se gêner. Étrangement dans la vie quotidienne, chacun pense que les carottes sont meilleures dans le potager du voisin.

Dr Jean-Pierre Dickès

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