Lors des funérailles de son ami le cardinal allemand Joachim Meisner, le 15 juillet, Benoît XVI a dénoncé « la dictature de l’esprit du temps » qui règne dans l’Eglise et qui la menace de la faire “chavirer”.   Une attaque très vive contre l’autoritarisme révolutionnaire qui règne au Vatican dont les termes ne sont pas rapportés par la presse “catholique” aujourd’hui, même si la déclaration du pape émérite est mentionnée. Le cardinal défunt était l’un des quatre cardinaux signataires de la lettre des dubia (les “doutes”) sur l’exhortation apostolique Amoris Laetitia parue en 2016. Des Doutes auxquels le pape François avait refusé de répondre, les qualifiant de «légalisme» et de «rigorisme», et estimant que cette critique était « entraînée par un esprit mauvais pour susciter des divisions ».

L’ex-archevêque de Cologne avait déjà été sur la sellette lorsqu’il avait provoqué la colère d’une partie de la communauté islamique en déclarant devant des membres du mouvement catholique conservateur Chemin néocatéchuménal : Chacune de vos familles vaut aisément pour moi trois familles musulmanes. » Le très immigrationniste pape Bergoglio avait alors “accepté” sa démission en février 2014.

Benoît XVI a rendu un hommage appuyé au cardinal allemand Joachim Meisner lors des funérailles de ce dernier le 15 juillet à Cologne, dans lequel il le soutient au-delà de sa disparition dans son combat contre les attaques contre la famille de Amoris Laetitia.

Extrait de la lettre de Benoît XVI aux obsèques de feu le cardinal Meisner  :

« Ce qui m’a particulièrement impressionné au cours de cette dernière conversation avec le cardinal à la retraite, c’est sa joie, la joie intérieure, la confiance à laquelle il était parvenu. Nous savons que ce berger, pasteur passionné, a trouvé difficile de quitter son poste, particulièrement au moment où l’Eglise se trouve dans la nécessité urgente de disposer de pasteurs convaincants qui puissent résister à la dictature de l’esprit du temps et qui vivent et pensent la foi avec détermination.

Cependant, cela m’a d’autant plus ému qu’au cours de cette dernière époque de sa vie, il a pris de la distance et à appris à vivre toujours plus dans la certitude profonde que le Seigneur n’abandonne pas son Eglise, même lorsque parfois le navire a tant pris l’eau qu’il est sur le point de chavirer.” Source Site du diocèse de Cologne

Le cardinal Joseph Ratzinger, peu avant son élection en 2005, avait comparé l’Eglise à “une barque qui prend l’eau de toutes parts”. Selon lui aujourd’hui, son cas s’est donc nettement aggravé notamment en raison des prises de positions révolutionnaires de son successeur François.

Cette attaque de Benoît XVI contre les dérives de François, font suite à son livre, les dernières conversations, paru en juillet dernier dans lequel le pape émérite expliquait avoir été confronté, du temps de son règne, à la présence d’un «lobby gay» composé de « quatre ou cinq personnes »  qui auraient tenté à plusieurs reprises d’« influencer les décisions du Vatican ». Ceci alors que les scandales ne cessent de s’accumuler au Vatican à ce propos.

Benoît XVI ne remet pas en cause l’origine du mal

Néanmoins, ces avertissements plus ou moins feutrés du pape aujourd’hui retiré, ne remettent nullement en question l’origine du mal qu’est le Concile Vatican II qui portait en germes les dérives actuelles de l’Église conciliaire. Qu’il s’agisse des “doutes” contre la révolution des mœurs au détriment de la famille ou des contestations internes contre la submersion islamique. Bien au contraire Benoît XVI a ancré profondément Vatican II dans le modernisme  -c’est-à-dire l’évolution doctrinale- en établissant un lien improbable entre les Lumières et la Tradition ecclésiale, c’est-à-dire en tentant d’unir des contraires. Comme théologien au Concile, l’abbé Joseph Aloisius Ratzinger avait déjà été très actif en faveur de l’aggiornamento et donc en faveur du modernisme, pourtant condamné fermement par les papes précédents.
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Dans son livre « Les principes de la théologie catholique », le cardinal Ratzinger, alors préfet de Congrégation pour la Doctrine de la Foi, n’avait pas hésité à écrire pour s’en féliciter que la constitution «Gaudium et Spes» du concile Vatican II était « une sorte de contre-Syllabus » :
« De tous les textes du IIe Concile du Vatican, la constitution pastorale « sur l’Eglise dans le monde de ce temps » (Gaudium et spes) a été incontestablement le plus difficile et aussi, à côté de la constitution sur la liturgie et du décret sur l’œcuménisme, le plus riche en conséquences. “
” Si l’on cherche un diagnostic global du texte, on pourrait dire qu’il est (en liaison avec les textes sur la liberté religieuse et sur le religions du monde) une révision du Syllabus de Pie IX, une sorte de contre-Syllabus.

« L’attachement unilatéral, conditionné par la situation, aux positions prises par l’Eglise à l’initiative de Pie IX et de Pie X contre la nouvelle période ouverte par la Révolution française avait été dans une large mesure corrigé via facti; mais une détermination fondamentale nouvelle des rapports avec le monde tel qu’il se présentait depuis 1789 manquait encore. »

« Contentons-nous ici de constater que le texte joue le rôle d’un contre-Syllabus dans la mesure où il représente une tentative pour une réconciliation officielle de l’Eglise avec le monde tel qu’il était devenu depuis 1789. »

Les nouvelles parutions de l’ouvrage ne sont jamais revenues sur ce texte.

Tant que les fondements du modernisme qui se sont ancrés à travers les textes du concile Vatican II qui voilent la Tradition constante de l’Église ne seront pas remis en question par ceux qui pourtant en dénoncent les effets, il y a fort à craindre que les dérives se poursuivront.
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Emilie Defresne  emiliedefresne@medias-presse.info

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