referendum_suisse_or_27_08_2014

Deux nouvelles se télescopent sur le marché monétaire: le référendum sur le rapatriement de l’or dans la banque fédérale suisse et les nouvelles règles de fluctuation des prix et les limitations du cours des métaux.

Les leçons du  “NON” au référendum suisse

Le premier sondage sur le référendum suisse donnait le parti du oui majoritaire, ce qui a entrainé une propagande rarement observée jusque-là en faveur du non, avec comme argument massue: le oui serait un retour à l’Antiquité. Autrement dit l’étalon or, ou la valeur/or serait dépassée à tout jamais.

C’est donc une grosse défaite pour le camp du retour à l’or physique et à sa valeur tangible face à la planche à billets.

Selon Dan Popescu, “après le premier sondage, qui a donné le OUI gagnant à près de 50%, la Banque nationale suisse (BNS) a paniqué et s’est mise à faire campagne tous azimuts pour le camp du NON. Même si cela n’est pas contraire à la loi Suisse, j’ai trouvé cela surprenant et très dangereux. Que serait-il arrivé si le OUI l’avait emporté ? Car, quel qu’aurait été le résultat du vote, la BNS aurait dû l’entériner, que cela lui plaise ou non, car le résultat aurait force de loi.” 

“Un récent sondage place la BNS en haut de la pyramide de confiance des décideurs suisses, avec 64%, ce qui pourrait expliquer quelque peu les résultats du référendum. J’ai été aussi surpris par les déclarations rapides et très agressives de la BNS après le vote.” 

“Pour comprendre les politiques récentes de la BNS, il suffit de regarder ce qui est arrivé aux réserves d’or de la Suisse depuis 2000. Les réserves d’or ont baissé de près de 60%, de 2,600 tonnes à 1,000 tonnes, et ont été remplacées par de la dette étrangère.”

“La Suisse est un acteur majeur du marché de l’or. Près de 70% de l’or mondial transite par la Suisse, de l’Ouest vers l’Est. Les meilleures et plus grandes raffineries d’or se trouvent en Suisse. Aussi récemment qu’en 1999, la Constitution de la Suisse exigeait que le franc suisse soit adossé à 40% sur l’or.” 

Si le oui l’avait emporté l’attaque contre la planche à billet aurait été frontale, mais surtout si l’or n’avait pas pu être rapatrié, c’est la confiance dans le Franc suisse qui aurait été fortement ébranlée. 

les nouvelles règles de fluctuation des prix et les limitations du cours des métaux.

Cette nouvelle règle se trouve intégralement dans le Special Executive Report S- 7258 du 11 décembre 2014, intitulé : “Implementation of New NYMEX/COMEX Rule Regarding Special Price Fluctuation Limits for Certain NYMEX and COMEX Metals Futures and Options Contracts”

Sans rentrer dans les détails“actuellement l’or valant moins de 2 000 dollars l’once, nous nous situons au niveau 1 qui impose une limite de fluctuation de 100 dollars. Si l’or bondit de plus de 100 dollars, alors le cours sera suspendu. Puis à la reprise des cotations, le cours pourra encore augmenter de 100 dollars avant d’être suspendu à nouveau. Cela pourra se produire 4 fois, soit un potentiel de hausse journalière maximum de 400 dollars pour l’once d’or avant que le cours ne soit définitivement suspendu.”

Pour les autres métaux concernés, dont l’argent et le cuivre, c’est la même logique qui s’impose. De quoi ” laisser à tout ce petit monde le temps de la réflexion et de mettre en place les coupe-circuit électroniques qui pourraient s’avérer défaillants en cas de grande volatilité des cours.”

Ces limites s’appliquent aussi bien à la hausse qu’à la baisse. Il est donc totalement prématuré d’en conclure que les marchés cherchent à se « protéger » d’une hausse à venir. Mais ces règles nouvelles peuvent être le signal “que les marchés anticipent ou craignent une très nette augmentation de la volatilité des cours avec des hausses ou des baisses pouvant être considérables en quelques minutes nécessitant le recours à une suspension des cours afin de permettre aux intervenants sur les marchés de gérer au mieux ou le moins mal possible ces épisodes de fortes tensions.”

Conclusion provisoire

la vulnérabilité dénoncé par la campagne pour le “Non” de la Banque Nationale Suisse en faveur du rapatriement de l’or, devrait renforcer la confiance dans l’or métal. Confiance renforcée en raison de la crise d’insolvabilité généralisée qui s’annonce.  En effet, une explosion de la monnaie unique européenne pourrait entraîner le dollar vers une hausse très importante, mais comme nous vivons en euros, nous faisons nos transactions sur l’or en euros. L’or peut baisser en dollars alors qu’il monterait en euros, si l’euro s’effondrait face au dollar.

Tout est possible à court terme, mais à long terme “Ce qui est certain c’est que la situation économique du monde occidental est mauvaise, que la reprise mondiale est plus que balbutiante, que l’endettement des États est désormais insupportable et que ces dettes ne seront jamais remboursées. Ce qui est évident c’est que la dette… c’est votre épargne, dans la mesure où presque tous les placements dits sécurisés reposent en réalité sur des dettes d’États via les titres obligataires. Pas de remboursement des dettes = plus d’épargne.” Autrement dit, contrairement à la Banque centrale suisse, qui a de bonnes raisons de douter de pouvoir récupérer son or/papier en or/métal, les particuliers devraient se méfier des billets et assurer leurs actifs financiers par des actifs tangibles (comme l’or et l’immobilier) pour surmonter au mieux la  crise économique qui a commencé en 2007 et dont personne ne connaît la fin, surtout dans l’état de tension actuelle des rapports de forces entre les USA et la Russie, dont la partie visible se joue en Europe, en Ukraine.

Le début de l’année 2015 nous promet des secousses parce que les problèmes vont devoir être affrontés comme cela a déjà commencé pour l’endettement de la Grèce qui refait surface. La partie décisive se joue au niveau planétaire, avec le risque d’un éclatement subit, mais cela peut aussi s’enliser. Que cela n’empêche personne de fêter joyeusement la Nativité, puisque de toute façon notre sort est entre les mains du Seigneur, rien ne saurait donc nous manquer. Demain appartient à Dieu, mais aujourd’hui dépend de nous.

Emilie Defresne

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