shimon-peres-enterrement

Szymon Perski, dit Shimon Pérès, est mort dans la nuit de mardi à mercredi…

Les dispositions de la loi juive prévoient que l’enterrement se fasse dans les plus brefs délais, en général le lendemain de la mort, mais laisse une latitude de 3 jours…

http://www.massorti.com/Les-coutumes-juives-de-deuil

C’est ainsi que les funérailles d’Eliezer Wiesel, dit Elie Wiesel, décédé le samedi 2 juillet, ont eu lieu le dimanche 3 juillet en commençant par un hommage dans une synagogue du quartier de l’Upper East Side à New York, où vivait Elie Wiesel…

Personnage quelque peu controversé sinon sulfureux, Elie Wiesel, tout prix Nobel de la paix qu’il était, allait disparaître en catimini dans une discrétion sans égale…

La personnalité de Shimon Pérès, son poids moral de « père fondateur de l’état d’Israël » et l’instrumentalisation politique dont sa personnalité était l’objet expliquent le show médiatique et diplomatique qui préside à ses funérailles.

Le délai de trois jours (se terminant en plus juste avant le shabbat !) n’était pas de trop pour convoquer le ban et l’arrière ban des séides d’Israël…

Que retenir de l’œuvre de Pérès ? Les accords de paix d’Oslo qui lui valurent le prix Nobel…

(En 1994, le prix Nobel de la Paix avait été partagé par le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et son chef de la diplomatie Pérès avec le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat, pour leur engagement dans le processus de paix, qui avait abouti aux accords de paix d’Oslo de 1993.)

Que retenir de l’action politique de Pérès ? L’opiniâtre volonté d’éviter de rendre ces accords effectifs et la caution morale qu’il a apportée à toutes les exactions de la seconde intifida…

Au point que nombre des membres du comité Nobel avaient alors demandé à ce que le prix Nobel lui soit retiré..

On évoque généralement dans ce cadre l’opération « rempart » et l’écrasement de Jénine d’avril 2002, que Shimon Pérès aurait pourtant lui-même qualifié de « massacre » selon le quotidien Haaretz dans son édition du 9 avril 2002…

On évoque beaucoup plus rarement aujourd’hui les exactions qui suivront en 2003, même si certains se souviennent encore du sacrifice de Rachel Corrie écrasée par un courageux bulldozer Caterpillar D9 de Tsahal alors qu’elle tentait de s’opposait le 16 mars à la destruction d’une maison de Rafah…

C’est vrai que Rafah n’était pas la place Tian’anmen mais si le héros, toujours vivant, qui bloqua une colonne de chars est resté inconnu, le nom de Rachel Corrie (décédée de ses blessures) est passé à la postérité…

Quelque part la responsabilité de Pérès ne saurait être écartée…

Dans un article présentant son livre « Israël, Palestine, vérités sur un conflit », le journaliste Alain Gresh déclarait : « Les accords d’Oslo, qui auraient dû déboucher sur l’indépendance et la prospérité, ont engendré pour les Palestiniens vexations et privations, sans même garantir la sécurité aux Israéliens. C’est avant tout la gangrène de la colonisation, dévorant inexorablement les terres, qui éroda l’espoir de paix chez les Palestiniens. Quelques chiffres parlent d’eux-mêmes : en 1993, on comptait environ 120 000 colons en Cisjordanie ; leur nombre augmente de 40 000 sous les gouvernements travaillistes (celui de Rabin, puis celui de Pérès, juin 1993-mai 1996) ; de 30 000 sous le gouvernement de droite de Benyamin Netanyahou (1996-mai 1999) et encore de 20 000 durant le gouvernement d’Ehoud Barak (mai 1999-février 2001). Quand éclate la seconde Intifada, le nombre de colons en Cisjordanie dépasse les 200 000 (plus un nombre équivalent à Jérusalem-Est, autre « territoire occupé »).

http://blog.mondediplo.net/2007-10-22-Pourquoi-les-accords-d-Oslo-ont-ils-echoue

Soyons clairs, toute l’action politique d’Israël, quels que soient les premiers ministres et plus particulièrement depuis l’accession au pouvoir de Netanyahu, vise à dénaturer l’esprit des accords d’Oslo pour n’en voir que les avantages qu’il peut unilatéralement en tirer…

Le lecteur pourra se reporter à la fameuse déclaration « A clean break » traduit par « Nette rupture » publié en 1996 par un think tank israélo-américain, traduit en français et annexé à la nouvelle édition du « plan Yinon » faite les éditions Sigest.

http://editions.sigest.net/page00010176.html

On ne s’étonnera donc pas de l’entrefilet paru ce matin dans le webzine jssnews, sous la plume d’Ariel Melles, qui souligne – pour ceux qui n’auraient compris – que cette date de l’enterrement de Pérès n’est pas du tout le fruit du hasard : c’est l’anniversaire de la signature des accords d’Oslo !

http://jssnews.com/2016/09/30/la-main-de-dieu-shimon-peres-enterre-le-jour-anniversaire-de-la-signature-des-accords-doslo/

La main de Dieu ?

Shimon Peres enterré le jour anniversaire de la signature des accords d’Oslo

« Nous sommes aujourd’hui, dans le calendrier hébraïque le 27 du mois d’Elloul, de l’année 5776…

Peut-on imaginer qu’il s’agisse d’un hasard que son enterrement soit le jour anniversaire de la signature des accords d’Oslo, signés le 28 Elloul 5753 ?

En tout cas, en ce qui me concerne, il s’agit surtout de la main de Dieu.

Les accords d’Oslo, chacun en pense ce qu’il veut… Mais que l’enterrement de son signataire israélien soit le jour anniversaire de la signature, ça veut dire beaucoup pour moi. »

Alors, ne nous y trompons pas, le message est clair :

Ce matin le monde politique international regroupé à Jérusalem autour du cercueil de Pérès est clairement convié par Israël à célébrer l’enterrement des accords d’Oslo !

Est-ce clairement l’annonce de l’enterrement du processus de paix ?

La haine viscérale que nombre d’israéliens vouaient à Pérès pourrait être la réponse par l’affirmative…

La déclaration d’Itzhak Attia, directeur des séminaires francophones à l’Institut Yad Vashem, relatée par Israël Magazine, en avril 2003, prend brusquement un tour prophétique :

« Même si notre raison nous crie de toutes ses forces l’absurdité de ce face à face entre un tout petit peuple aussi insignifiant que le peuple d’Israël et le reste de l’humanité, écrit-il,… aussi absurde, aussi incohérent, aussi monstrueux que cela puisse paraître, nous sommes bien engagés dans un combat intime entre Israël et les Nations qui ne peut être que génocidaire et total, parce qu’il en va de nos identités respectives. »

J’ose croire que Dieu n’est pas de cet avis !

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