Pékin organise systématiquement le boycott diplomatique du Dalai Lama depuis qu’il s’est enfui en Inde en 1959, formant un gouvernement en exil. Les déplacements du dignitaire bouddhiste dans les pays occidentaux, où il est populaire, sont toujours l’objet de protestations diplomatiques de la Chine. En Asie, et en particulier dans les pays voisins du Tibet où le dignitaire bouddhiste compte de nombreux fidèles, les tensions créées par les visites du Dalaï Lama prennent des dimensions beaucoup plus importantes. La Mongolie et l’Inde sont en train de mesurer ce qu’il coûte de provoquer la colère de Pékin en invitant le Dalaï Lama chez eux.

La Chine bloque en ce moment une de ses entrées à la frontière avec la Mongolie pour protester contre la visite du Dalaï Lama à à Oulan-Bator en novembre dernier. Des centaines de conducteurs de camions travaillant pour le groupe minier anglo-australien Rio Tinto sont bloqués à la traversée Gants Mod dans le sud-est de la Mongolie. A cet endroit, les températures nocturnes peuvent chuter à moins 20°C et rendent la situation préoccupante sur le plan humanitaire pour les personnes bloquées à la frontière. Rio Tinto exploite, entre autres, des mines de cuivre en Mongolie et a décidé, en retour, d’en suspendre l’exportation vers la Chine.
Les chinois ont, par ailleurs, imposé de nouveaux droits sur les expéditions de produits de base entre la Chine et la Mongolie pour augmenter la pression sur le gouvernement mongol, déjà confronté à des problèmes financiers cauchemardesques. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, a confirmé que les sanctions économiques et diplomatiques chinoises allaient frapper durement la Mongolie.

La Chine a, de même, mis en garde New Dehli contre les «dommages» diplomatique que risque d’entraîner la visite prévue du 14e Dalaï-lama dans l’État indien d’Arunachal Pradesh, en mars 2017. La Chine considère l’Arunachal Pradesh comme faisant partie du sud du Tibet chinois et s’oppose systématiquement aux visites du Dalaï Lama comme des dirigeants indiens ainsi que des dignitaires étrangers dans cet état. Pékin s’est donc également indigné de la visite de l’ambassadeur américain Richard Verma dans cet état du nord-est, affirmant que l’empire américain ne doit pas s’impliquer dans un conflit territorial local entre l’Inde et la Chine.
L’Inde n’est pas un petit pays, tremblant devant son puissant voisin, comme la Mongolie. New Delhi a donc pu réaffirmer que l’Arunachal Pradesh faisant partie intégrante de l’Inde, l’ambassadeur américain en Inde était accrédité à le visiter comme le reste du pays. S’agissant du Dalaï Lama, l’Inde a rappelé que le Dalaï Lama est une personnalité du monde bouddhiste et que la région de l’Arunachal Pradesh, où il avait trouvé précisément refuge en 1959, compte de nombreux bouddhistes très attachés aux visites du Dalaï Lama. Le choix de l’Arunachal Pradesh est donc très sensible.

Les sanctions économiques que la Chine peut exercer contre l’Inde, quoique importantes, peuvent être considérées comme moins décisives que celles affligées à la Mongolie. Mais sur le plan diplomatique, la Chine reste un allié important de l’Inde dans sa lutte contre le terrorisme musulman. New Delhi ne l’ignore certainement pas.

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