Avec la publication le mois dernier du bilan démographique de la Bosnie-Herzégovine pour l’année 2015, on dispose désormais de la situation démographique définitive de l’ensemble de l’Europe continentale. Pour l’année 2016, seule une partie des pays européens (dont la France) ont publié des données, d’ailleurs provisoires.
L’Europe est à nouveau dans la seconde phase du déclin démographique. Précisons ici que la 1e phase est caractérisée par une diminution de l’indice conjoncturel de fécondité (appelé aussi indice structurel de fécondité) en dessous du seuil de renouvellement des générations (2,1 enfants par femme à l’heure actuelle en Europe, mais ce taux diminue lorsque le taux de mortalité des femmes en âge de procréer diminue et inversement, sans jamais pouvoir descendre en dessous du rapport entre le nombre total de naissances et le nombre de naissances de filles: 2,05 en moyenne dans le monde).
Pendant la 1e phase, on observe une diminution des naissances, mais le nombre de celles-ci peut demeurer supérieur au nombre des décès, surtout si, parallèlement à la diminution de la fécondité, la mortalité diminue aussi, grâce à la hausse de l’espérance de vie.
Lorsque le nombre de naissances diminue au point de devenir inférieur au nombre des décès, le solde naturel (naissances – décès) devient négatif et on entre alors dans la 2e phase du déclin démographique. L’Europe continentale était dans ce cas de 1993 à 2008. La remontée de la natalité en Russie à partir de 1999 (1 214 689 naissances vivantes en 1999, 1 940 579 en 2015) et la baisse parallèle de la mortalité dans ce pays (2 144 316 décès en 1999, 1 908 541 en 2015) a permis à elle seule d’améliorer le solde naturel entre 1999 et 2015 de presqu’un million (+ 961 665 pour être précis) permettant à l’Europe de retrouver un solde naturel positif dès 2009.
Mais cette remontée, même associée à la remontée de la natalité dans quelques autres pays d’Europe de l’est durant la même période (Estonie et Lettonie depuis 1998, Tchéquie depuis 1999, Slovénie depuis 2003) et dans certains pays d’Europe de l’Ouest (dans cette zone, la remontée de la natalité est due essentiellement ou exclusivement à une forte immigration), ne suffit plus à compenser le recul marqué de la natalité dans les autres pays européens.
En 2015, 19 pays européens ont eu un solde naturel négatif, dont 14 pays d’Europe de l’Est (tous sauf la Russie, l’Albanie, le Kosovo, la Macédoine, le Monténégro, la Slovaquie et la Slovénie) et 5 pays d’Europe de l’Ouest (Allemagne, Italie, Espagne, Grèce et Portugal). Il faut noter que la remontée de la natalité observée dans certains pays d’Europe de l’est ne leur a pas suffit, pour l’instant, à retrouver un solde naturel positif. Quant aux pays d’Europe de l’Ouest, s’ils sont peu à avoir un solde naturel négatif, on doit remarquer que trois des 5 pays les plus peuplés de cette zone (Allemagne, Italie, Espagne) figurent parmi eux.
Pour donner une idée plus précise de la natalité européenne, il faut ajouter que plus d’un 1/4 des naissances sont issues de femmes nées en dehors du pays où elles résident.
 
En 2015, il y a eu 7 907 750 naissances vivantes en Europe contre 8 187 222 décès, soit un solde naturel négatif de – 279 472. Il faut remonter à l’année 2007 pour trouver un solde plus négatif: – 302 571 (7 852 496 naissances et 8 155 067 décès).
L’indice conjoncturel de fécondité, en 2015, était de 1,58 enfant par femme dans les 32 pays de l’espace économique européen (EEE: UE + Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse). Pour les seules femmes résidant dans l’EEE, mais nées dans un pays autre que celui où elles résidaient en 2015, il peut être estimé à 2,15 enfants par femme.
G. Paume

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