
Après la réunion parisienne de la Coalition des Volontaires, le président Zelensky a annoncé que « des milliers de soldats occidentaux pourraient être envoyés » en Ukraine. Mais Poutine oppose son veto et met en garde l’Occident.
Au lendemain de la réunion de la Coalition des Volontaires à Paris, la confrontation entre la Russie et l’Occident sur le sort de l’Ukraine s’est ravivée.
Zelensky : des milliers de soldats occidentaux pourraient être déployés en Ukraine
Des « milliers » de soldats occidentaux pourraient être déployés en Ukraine dans le cadre des garanties de sécurité fournies par les alliés de Kiev contre la Russie, a déclaré le président Volodymyr Zelensky après sa visite hier à Paris dans le cadre de la Coalition des Volontaires. Ces troupes devraient être « des milliers. C’est un fait, mais il est encore un peu tôt pour en parler en détail », a-t-il encore précisé lors d’une conférence de presse conjointe avec le président du Conseil européen, Antonio Costa, dans l’ouest de l’Ukraine.
Zelensky a ajouté sur X :
« J’ai eu une conversation très approfondie avec le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte. Il est important d’accélérer la mise en place de garanties de sécurité pour l’Ukraine, d’être aussi productifs que possible avec l’Amérique et de renforcer notre défense aérienne. Nous continuons de nous coordonner pour une véritable diplomatie. Poutine prétend ne pas avoir besoin de paix ni de négociations, mais en réalité, la pression internationale peut influencer la volonté de la Russie de mettre fin à la guerre. Je remercie tous ceux qui contribuent. »
Poutine : « Nous garantirons la sécurité de la délégation de Kiev si des négociations ont lieu à Moscou. »
Le président russe Vladimir Poutine a immédiatement fait connaitre son veto. Il a affirmé, et il dit cela depuis le début du conflit, que toute troupe occidentale sur le sol ukrainien en soutien à Kiev deviendrait automatiquement une cible pour Moscou. Il a également réitéré, et il contredit Zelensky sur ce point, sa volonté d’organiser diverses réunions pour résoudre le conflit en Ukraine, notamment des négociations trilatérales avec Trump et Zelensky.
« La partie ukrainienne souhaite cette rencontre et l’a proposée. Je dis : nous sommes prêts, venez. Nous garantirons les conditions de travail et de sécurité nécessaires, une garantie à 100 % », a déclaré le président russe Vladimir Poutine lors du Forum économique de Vladivostok, selon TASS. « S’ils nous disent qu’ils souhaitent une rencontre et que nous devons nous déplacer pour y assister, je pense que leurs exigences sont tout simplement excessives. S’ils souhaitent une rencontre, nous sommes prêts. Le meilleur endroit est la capitale de la Russie, Moscou, la ville héroïque », a de nouveau déclaré Poutine, cité cette fois par Interfax.
Medvedev : « Les initiatives des volontaires n’auront aucune conséquence. »
Le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, a déclaré de son côté que les initiatives des pays dits « volontaires » visant à garantir la sécurité de l’Ukraine n’auraient « aucune conséquence », a rapporté l’agence de presse Interfax.
« Ils se réunissent donc et discutent de la question des garanties à accorder à l’Ukraine. Ils inventent quelque chose, le puisent dans différentes sources, puis le présentent comme une garantie. Cela n’aura aucune conséquence », a déclaré Medvedev.
Salvini : « Non à ce que des soldats italiens meurent dans des guerres qui ne sont pas les nôtres. »
Au sein des Européens, l’Italie via Matteo Salvini fait entendre une voix discordante :
« Alors que les Allemands et les Français parlent d’envoyer des troupes à l’étranger, je pense que le gouvernement italien investira dans la sécurité intérieure, car notre problème ne vient pas des chars russes, mais de l’excès de voyous et de personnes violentes au maniement facile du coups de couteau. »
C’est ce qu’a déclaré le vice-Premier ministre et secrétaire de la Ligue, Matteo Salvini, dans une vidéo publiée sur X de son discours prononcé ce matin à Udine pour l’inauguration du nouveau siège régional du parti. « Ces dernières heures, le ministre allemand des Affaires étrangères a déclaré que l’Allemagne préparait la plus grande armée d’Europe, et hier à Paris, les Français se sont déclarés prêts à envoyer des troupes combattre en Ukraine », a-t-il poursuivi. « Désormais, la position de la Ligue et du gouvernement italien est claire : je préfère dépenser de l’argent pour envoyer des militaires non pas pour faire la guerre à la Russie, mais pour sécuriser les rues d’Udine, parce qu’une nouvelle attaque au couteau de la part d’étrangers est intolérable. » « Plutôt que de penser à envoyer nos soldats mourir dans des guerres qui ne sont pas les nôtres, si nous devons renforcer nos forces armées, utilisons-les dans les rues pour protéger nos citoyens, nos enfants, nos épouses et nos familles », conclut Salvini.
Dans son message sur X, le chef de la Ligue résume ses propos dans la vidéo : « Alors que d’autres sont obsédés par l’idée d’envoyer des troupes à l’étranger, nous pensons que la priorité est d’investir dans la sécurité intérieure, d’avoir plus de soldats dans les rues de nos villes, tout en continuant à garantir la défense nationale sans recourir à des armées européennes fantômes. »
Comme l’écrit, sur MPI, notre confrère Jacques Frantz, Coalition des Volontaires, on ne change pas une équipe qui perd, et Salvini a bien raison de prendre des distances avec tous ces « loosers ».
Francesca de Villasmundo
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