Fausse droite et vraie perversion
Laurent Caillaud, conseiller régional des Pays de la Loire, directeur du réseau d’agences immobilières Foncia en Vendée, 56 ans, est décédé le 15 septembre durant un rendez-vous homosexuel « chemsex ».
C’est l’illustration de cette fausse droite qui séduit un électorat bourgeois conservateur mais vit de la façon la plus sordide. Son père, Dominique Caillaud, avait été député de la Vendée entre 1997 et 2012, soutenu un temps par Philippe de Villiers avant de rejoindre l’UMP. Lui, Laurent Caillaud, avait pu compter sur le soutien de Bruno Retailleau « avec amitié » pour les législatives en 2024.
Derrière la façade d’une droite légèrement conservatrice, se cachait un élu qui fréquentait le site de rencontres homosexuelles Grindr. C’est via cette application qu’il a fixé un rendez-vous dans un appartement du quartier du Sanitas, à Tours, avec le locataire de l’appartement âgé de 51 ans et un dernier homme, âgé de 30 ans, pour une soirée « chemsex », qui mêle sexe et drogue.
D’après de premiers éléments de l’enquête, c’est l’élu Laurent Caillaud qui a apporté de la MDMA, un dérivé de l’ecstasy et de la 3-MMC, une drogue de synthèse. Le conseiller régional des Pays de la Loire a fait un malaise mortel après avoir consommé ces drogues et eu des relations homosexuelles. Le médecin du SAMU a constaté son décès, vers 4 heures du matin, après plusieurs tentatives de réanimation.
Une enquête pour recherche des causes de la mort a été ouverte et une autopsie demandée par le parquet de Tours. L’overdose semble la piste la plus probable.
Qu’est-ce que le « chemsex »
Le chemsex est une expression combinant « chemical » (produit chimique en anglais) et sex — ou sexe sous drogue. Cette pratique prisée dans les milieux homosexuels consiste à associer des rapports sexuels et la prise de drogue dans le cadre d’un rendez-vous entre plusieurs partenaires. Le chemsex est lié à la banalisation de l’utilisation des applications de rencontres géolocalisées, et de la livraison de drogues, qui permettent des échanges et des rencontres rapides entre partenaires homosexuels.
Les drogues prises lors du chemsex sont le plus souvent des drogues altérant la conscience et stimulant l’organisme comme la cocaïne, le GHB/GBL, la kétamine, des méthamphétamines (crystal meth) ou des cathinones (méphédrone, 4-MEC, 4-MMC, 3-MMC, 3-CMC, etc.). La cathinone est le principe psychoactif du khat (Catha edulis Forsk), un arbuste africain. Des chimistes ont ensuite créé des cathinones de synthèse qui ont largement favorisé l’essor du chemsex
Outre les risques toxiques, la pratique du chemsex en comporte d’autres, notamment infectieux et psychiatriques.
En France, bien que cette pratique ait été initialement détectée dès les années 2000, elle a surtout connu un véritable essor que dans les années 2010, à la faveur de l’augmentation progressive de la consommation au sein de la communauté gay de nouveaux produits de synthèse (ou NPS), et plus spécifiquement des cathinones (3-MMC, 4-MEC).
Selon une étude hollandaise citée par plusieurs journaux, près de 30 % des utilisateurs des applications de rencontres gay s’adonneraient au chemsex.
Pierre-Alain Depauw
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