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29 septembre 2025 : le plan de Trump pour Gaza
29 septembre 2025 : le plan de Trump pour Gaza

La rencontre entre Trump et Netanyahou a débouché sur une proposition d’un plan de paix dicté par Israël et proposé par Trump. Les Palestiniens n’ont pas réellement leur mot à dire.

Un ‘plan de paix’ élaboré par Israël et officiellement proposé par les États-Unis : l’enjeu est le sort de plus des moins de deux millions de Palestiniens encore en vie

La rencontre entre Trump et Netanyahou n’a eu pour seul résultat que la révélation du prétendu ‘plan de paix’ élaboré par Israël et officiellement proposé par les États-Unis, mettant fin à de nombreuses rumeurs qui avaient suscité encore plus de questions sur un sujet déjà crucial. L’enjeu est le sort des moins de deux millions de Palestiniens encore en vie, et celui d’une vingtaine d’otages israéliens (c’est le nombre de survivants attendu).

Le blog géopolitique Piccole Note en fait l’analyse suivante :

« Il s’avère donc que Tony Blair, présenté jusqu’ici comme le dirigeant de facto de Gaza, ce qui est inacceptable pour les Palestiniens et les Arabes, ne fera partie que d’un conseil international qui supervisera l’administration de Gaza, laquelle sera confiée à un gouvernement technocratique composé de Palestiniens.

« En outre, la sécurité de la bande de Gaza ne sera pas gérée par Israël, autre condition inacceptable, mais par une force internationale de stabilisation composée de forces arabes et musulmanes.

« Jusqu’à présent, les assurances sont là, mais le texte ne fournit aucune garantie quant aux chances du Hamas de l’accepter. Le cœur du problème demeure le retrait de Tsahal de la bande de Gaza, une demande évidente que le Hamas a constamment réitérée lors de toutes les négociations précédentes.

Tsahal restera dans la bande de Gaza

« Sur ce point, le texte a été modifié à la dernière minute lors d’une réunion confidentielle avec Netanyahou et ses conseillers. Le Times of Israelrapporte : « Le point 3 de ce qui était alors un plan en 21 points, obtenu par le Times of Israel, stipulait que “les forces israéliennes se retireront sur les lignes de front dès la présentation de la proposition de [l’envoyé spécial américain Steve] Witkoff de préparer la libération des otages.”

« La version mise à jour indique : “Les forces israéliennes se retireront selon la ligne convenue. ” Cette référence aléatoire, selon le Times of Israel, devrait plutôt faire référence à “une nouvelle carte incluse dans la version mise à jour [du plan] illustrant les trois phases du retrait israélien de Gaza.”

« De plus, le point 16 du plan américain initial stipulait simplement que l’armée israélienne “remettrait progressivement le territoire de Gaza qu’elle occupe actuellement” et a été modifié pour se lire comme suit : les forces israéliennes “se retireront conformément aux normes, objectifs et calendriers liés à la démilitarisation qui seront convenus entre l’armée israélienne, les forces de sécurité israéliennes, les garants et les États-Unis” .

« Ces changements ralentiront et limiteront le retrait israélien, comme le titre le Times of Israel, mais surtout, ils introduisent des variables soumises à la discrétion israélienne qui ne manqueront pas d’inquiéter le Hamas. Ces inquiétudes sont confirmées par une vidéo en hébreu dans laquelle Netanyahou, commentant son “excellente visite” aux États-Unis, explique que Tsahal ne se retirera pas de Gaza, ajoutant qu’en cas de refus du Hamas, Trump a donné à Tel-Aviv “plein pouvoir” pour poursuivre le massacre.

En cas de refus du Hamas, Trump a donné à Tel-Aviv “plein pouvoir” pour poursuivre le travail, c’est-à-dire le massacre

« De plus, l’indice le plus révélateur sur les véritables intentions de Netanyahou est apparu lors de la conférence de presse conjointe avec Trump : “Si le Hamas rejette votre plan, Monsieur le Président, ou s’il l’accepte et fait ensuite pratiquement tout pour le contrecarrer, alors Israël finira le travail”. »

« Interpréter la pensée du Premier ministre israélien est un exercice simple, compte tenu de sa longue histoire : même si le Hamas accepte, Israël se réserve le droit de reprendre le massacre s’il le juge nécessaire. Après près de deux ans de bombardements par Tel-Aviv d’hôpitaux, d’écoles, de boulangeries et de bien d’autres lieux, justifiant ces actions par la nécessité de cibler les militants du Hamas, cette discrétion supplémentaire accroît les doutes.

« La balle est désormais dans le camp du Hamas : s’il n’accepte pas, rien ne changera, sauf que personne ne pourra prétendre que Netanyahou ne veut pas la paix. S’il accepte et libère les otages, le sort des Palestiniens restera prisonnier du bon vouloir israëlien, car l’avenir de Gaza, tel qu’il est esquissé dans le plan de paix, est plutôt flou, même s’il est décrit en termes fantasmagoriques.

L’avenir de Gaza, tel qu’il est esquissé dans le plan de paix, est plutôt flou et reste soumis au bon vouloir israélien

« Un plan tellement conforme aux souhaits israéliens que même l’ultra-orthodoxe Bezalel Smotrich, malgré de vives critiques, n’a pas encore déclaré ouvertement qu’il s’y opposerait , comme cela s’est produit dans le passé. »

De nombreux commentateurs, également Palestiniens, ont critiqué ce plan qui donne, en résumé, tout pouvoir à Israël. Mustafa Barghouti, homme politique palestinien et cofondateur de l’Initiative nationale palestinienne, a qualifié, auprès de Sky News, le plan de Trump pour Gaza d’« énorme déception » pleine de « mines terrestres ».

Il en voit notamment trois : il n’y a pas de véritable retrait israélien : juste de vagues « phases », Netanyahou déclarant explicitement qu’il sera « lent » ; Israël pourrait reprendre la guerre, même après la libération des prisonniers, Netanyahou ayant déclaré que, s’il le souhaitait, il reprendrait ls bombardements. Sans garanties, Israël pourrait manipuler les événements pour justifier de nouvelles attaques ; une domination étrangère sera imposée : le plan marginalise en effet toutes les institutions palestiniennes et implique Tony Blair, que Barghouti a qualifié de « criminel de guerre » pour l’Irak.

Ce plan s’apparente à un ultimatum unilatéral entre les États-Unis et Israël, et non à un processus de paix sérieux

Maintenir les troupes israéliennes à Gaza et permettre à Blair de superviser le gouvernement est, selon les propres termes de Barghouti, « une recette pour poursuivre la guerre plutôt que de la terminer ». Il estime, et peut-on lui donner tort, que ce plan s’apparente à un ultimatum unilatéral entre les États-Unis et Israël, et non à un processus de paix sérieux.

Mustafa Barghouti a également critiqué Trump pour son parti pris ouvert contre Israël, son ignorance du droit des Palestiniens à l’autodétermination et son incapacité à aborder la question centrale : l’occupation israélienne.

Une analyse que les propos de Trump rendent plausible. En effet, comme l’a souligné Trump lui-même, si le Hamas refuse, Israël aura « le droit absolu et le soutien total… d’achever l’œuvre de destruction de la menace du Hamas ».

Ainsi, il s’agit bien, en réalité, d’un plan élaboré visant simplement et complètement à donner le feu vert aux États-Unis pour une prise de contrôle militaire totale et permanente de Gaza et à garantir l’adhésion des pays arabes du Golfe tout en atténuant la pression internationale, notamment européenne.

« Une recette pour poursuivre la guerre plutôt que de la terminer ».

Francesca de Villasmundo

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