Donald Trump se montre à nouveau optimiste quant à la paix en Ukraine : « Excellente réunion à Moscou » le 2 décembre 2025. Et agacé par Zelensky. Les discussions se poursuivent aujourd’hui à Miami.
Trump : « Poutine ? J’ai l’impression qu’il veut mettre fin à la guerre en Ukraine. »
« Poutine ? J’ai l’impression qu’il veut mettre fin à la guerre en Ukraine. » Ce sont les mots de Donald Trump qui, le jour même de l’annulation de la rencontre à Bruxelles entre les émissaires américains et ukrainiens, a choisi de louer « l’excellente réunion à Moscou entre Steve Witkoff, Jared Kushner et le président russe », avant de s’en prendre une nouvelle fois au dirigeant ukrainien. Selon le président Trump, Volodymyr Zelensky est responsable de ne pas avoir conclu l’accord de paix à temps, c’est-à-dire lors de leur dernière rencontre à Washington. En bref, une nouvelle déception pour Kiev, tandis que le Kremlin a nié avoir rejeté catégoriquement le plan de Trump.
Après avoir salué la rencontre à Moscou, le président américain a expliqué aux journalistes les raisons de son agacement face à l’attitude de Zelensky : « Lorsque nous étions dans ce bureau, a-t-il déclaré, je lui ai dit qu’il n’avait aucune carte en main. C’était le moment idéal pour conclure un accord, mais il a été décidé de ne pas le faire. » Il a ensuite révélé quelques détails sur le plan de négociation : « Je ne peux pas dire ce qui ressortira de la réunion, car il faut être deux pour négocier avec l’Ukraine. Nous sommes parvenus à un excellent accord, très satisfaisant. »
Poutine veut « faire des affaires avec les États-Unis »
Malgré cela, la situation sur le terrain « est très triste. Le mois dernier, 27 000 personnes sont mortes, principalement des jeunes : c’est terrible, imaginez un stade de football à moitié plein. J’essaie de contribuer à mettre fin à tout cela. » En conclusion, Trump a expliqué que Poutine « souhaitait reprendre des négociations normales » et que son désir était de « faire des affaires avec les États-Unis et de ne plus perdre des milliers de soldats chaque semaine ». Et là certainement réside la nouveauté dans les rapports entre ces deux grandes puissances : les Etats-Unis et la Russie veulent retrouver des liens économiques et commerciaux, et tant pis pour l’Europe qui sera la grande perdante de ce conflit, avec l’Ukraine.
De son côté, la Russie a rappelé que la dernière réunion avec les délégués américains n’avait pas permis de parvenir à un accord mais elle n’était pas négative. Par ailleurs, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a tenu à préciser que Moscou « n’avait pas rejeté l’intégralité du programme », mais seulement certaines parties, tandis que le dirigeant russe aurait reçu quatre nouveaux documents. Le conseiller du Kremlin pour la politique étrangère, Youri Ouchakov, a ensuite qualifié la réunion de « très utile, constructive et très substantielle ». Il a ajouté : « Certaines propositions américaines sont plus ou moins acceptables, mais elles doivent être discutées. Certains passages de leur formulation sont inacceptables. »
Le conseiller a affirmé que « la nature des négociations sur l’Ukraine avec les États-Unis » avait été « positivement influencée par les succès des forces armées russes ». Enfin, il a souligné que les contacts avec les États-Unis se poursuivraient et que ces derniers étaient « prêts à prendre en considération les positions de la Russie ».
Zelensky et sa prétention d’accroitre la pression sur la Russie
Le président ukrainien de son côté a choisi de ne pas changer de rhétorique, du moins publiquement, et ce malgré les scandales de corruption qui continuent de sortir et qui entachent son gouvernement et les défaites successives sur le champ de bataille : « Nous préparons des réunions aux États-Unis : après le retour de l’équipe américaine de Moscou et à la suite des consultations menées à Washington. Rustem Umerov, Andrii Hnatov et le reste de l’équipe de négociation poursuivront les discussions avec les envoyés du président Trump. »
Entre autres, « le monde perçoit clairement aujourd’hui qu’il existe une réelle opportunité de mettre fin à la guerre, et l’activité diplomatique en cours dans le cadre des négociations doit s’accompagner d’une pression accrue sur la Russie. Tout repose sur cette combinaison : une diplomatie constructive et une pression sur l’agresseur. Ces deux éléments contribuent à la paix. » Ou plutôt à l’illusion de la paix…
Aujourd’hui se tient à Miami la rencontre entre les émissaires ukrainiens et américains. Sera-t-elle aussi « excellente » que la rencontre moscovite ?
Francesca de Villasmundo
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