Samedi des Quatre-Temps
Le samedi était le Plus solennel des jours de Quatre-Temps que l’Église y ordonnait ses prêtres dans la basilique de Saint-Pierre. Le samedi des Quatre-Temps a toujours sa Station dans la vaste basilique élevée par Constantin et reconstruite au XVI° et XVII° siècles par les Papes, sur la colline du Vatican, à l’endroit où Pierre fut mis à mort pour le Christ et où reposent ses reliques. La nuit des Ordinations on faisait au peuple assemblé dans la basilique douze longues lectures dont les six lectures actuelles de la messe sont un vestige. Cette ordination de décembre était la seule que Rome connût autrefois. La date était donc importante : tout, du reste, dans la messe porte la marque d’une liturgie ancienne, qui nous rappelle, avec de nombreuses lectures entremêlées de répons et d oraisons, la forme primitive de l’Avant-Messe. L’âme qui se laisse pénétrer par les beaux textes de ce samedi des Quatre-Temps de l’Avent se sent envahie comme d’une sainte impatience. Avec l’Eglise, elle relit les plus belles prophéties d’Isaïe, « elle aspire à la nouvelle naissance du Fils unique de Dieu, qui doit venir nous délivrer du péché » (2ème oraison), et elle attend avec confiance le Seigneur Jésus qui va nous délivrer de nos ennemis « en détruisant l’Antéchrist par l’éclat de son avènement » (Epître). Une fois de plus, l’Evangile évoque l’image de saint Jean-Baptiste, le Précurseur, qui prépare les âmes à la venue du Sauveur. On retrouve de même évangile à la messe du lendemain, parce qu’autrefois l’ordination se faisait le soir, se prolongeait bien avant dans la nuit, et, en empiétant sur le dimanche, lui servait de liturgie.

Sanctoral
Saint Dominique de Silos, Abbé
Saint Dominique, surnommé de Silos, à cause de son long séjour dans le monastère de ce nom, était de la souche des anciens rois de Navarre. Il se mit à l’étude, n’ayant guère pour maître que l’Esprit-Saint. Devenu prêtre, il entra bientôt dans un monastère de l’Ordre de Saint-Benoît, où il brilla au premier rang par sa sainteté.
Le monastère de Silos était bien déchu de sa gloire et de sa ferveur passées. Le moine Licinien, qui gémissait de cet état de choses, disait la Sainte Messe quand Dominique entra dans l’église; par une permission de Dieu, lorsque, au moment de l’offertoire, il se tourna vers le peuple pour chanter: Dominus vobiscum, il chanta: Voici le restaurateur qui vient! Et le choeur répondit: C’est le Seigneur qui l’a envoyé! L’oracle ne tarda pas à se vérifier. La charité du Saint ne se concentrait point dans son monastère, mais elle s’étendait à tous les affligés. Le don des miracles attirait au couvent des aveugles, des malades, des boiteux, et il les guérissait par centaines, comme le prouvent encore aujourd’hui les ex-voto de la chapelle où sont gardées ces reliques. Les guirlandes de chaînes, de boulets, de fers, suspendues aux voûtes attestent sa charité spéciale pour les pauvres chrétiens captifs des Maures d’Espagne; il allait les consoler et payer leur rançon, préludant ainsi à l’Oeuvre de Notre-Dame-de-la-Merci.
Après de longues années de bonnes oeuvres, Dominique sentit approcher le moment de la récompense, il en fut même averti par la Sainte Vierge: “J’ai passé toute la nuit avec la Reine des Anges, dit-il un jour à ses religieux; Elle m’a invité à me rendre près d’Elle dans trois jours; je vais donc aller bientôt au céleste festin où Elle me convie.” Il fut, en effet, malade trois jours; ses frères virent son âme monter glorieuse au Ciel. C’est à son tombeau que la mère de saint Dominique de Guzman obtint la naissance de son fils.

Diocèse de Bâle : Saint Ursanne, Confesseur
Né en Irlande, Saint Ursanne vint à Luxeuil pour se mettre sous la conduite de Saint Colomban.
Avec la permission de son abbé, il se retira dans le Jura, près de la rivière Le Doubs. C’est en cet endroit que, plus tard, on vit ériger le monastère Saint-Ursanne, qui compta bientôt un grand nombre de moines. Saint Ursanne mourut au VIIème siècle, vers 620. Aux abords du tombeau du saint, placé dans une première église consacrée à saint Pierre, saint Wandrille fonda entre 623 et 635 une communauté monastique qui adopta par la suite la règle bénédictine ; dans le domaine spirituel, elle fut rattachée au diocèse de Besançon au moins jusqu’en 1100.
Entre 1095 et 1119, la petite communauté fut transformée en Chapitre de chanoines. En 1139, l’évêque de Bâle acquit le petit bourg qui s’était développé aux abords immédiats de la collégiale, puis en 1210 le monastère lui-même. C’est alors que furent définis les droits respectifs de l’évêque, du prévôt et du bailli.
La prévôté englobait le Clos du Doubs et la partie orientale des Franches-Montagnes. Au XIIIe siècle déjà, la plupart des chanoines ne résidaient que temporairement à Saint-Ursanne.
Martyrologe
A Rome, l’anniversaire de saint Zéphyrin, pape et martyr. Sa fête se célèbre le 7 des calendes de septembre (26 août).
De plus à Rome, la passion de saint Ignace, évêque et martyr: le troisième après le bienheureux Apôtre Pierre, il gouverna l’église d’Antioche. Durant la persécution de Trajan, il fut condamné aux bêtes et envoyé à Rome chargé de chaines : là, au milieu du Sénat qui siégeait autour de lui, il fut d’abord soumis à d’horribles supplices, puis exposé aux lions, qui le broyèrent sous leurs dents et en firent une hostie du Christ. Sa fête se célèbre le jour des calendes de février (1er février).
A Rome encore, les saints martyrs Libérat et Bajule.
En Arabie, les saints prêtres et martyrs Eugène et Macaire. Pour avoir repris de son impiété Julien l’Apostat, ils furent par son ordre cruellement meurtris de coups, puis relégués dans un vaste désert, où on les fit mourir par le glaive.
A Alexandrie, les saints soldats et martyrs Ammon, Zénon, Ptolémée, Ingène et Théophile. étant au service du tribunal, et voyant un chrétien qui commençait à chanceler dans les tortures et sur le point de renier sa foi, ils s’efforçaient, par leur contenance, leurs regards et des signes de tête, de l’encourager à demeurer ferme. Tout le peuple s’étant mis à crier contre eux, ils s’élancèrent au milieu de l’assemblée et se déclarèrent chrétiens. Leur victoire fut un glorieux triomphe pour le Christ, qui leur avait inspiré cette résolution magnanime.
A Gelbe, en Germanie, saint Jules martyr.
A Antioche, l’anniversaire de saint Philogone évêque. Appelé par la volonté divine, de la profession d’avocat au gouvernement de cette église, il fut l’un des premiers qui, avec le saint évêque Alexandre et ses collègues, combattirent pour la foi catholique contre Arius. Comblé de mérites, il s’endormit dans le Seigneur. A l’occasion de sa fête annuelle, saint Jean Chrysostome prononça en son honneur un magnifique panégyrique.
A Brescia, saint Dominique, évêque et confesseur.
En Espagne, la mise au tombeau de saint Dominique de Silos, abbé, de l’Ordre de Saint-Benoît, très célèbre par ses miracles pour la délivrance des captifs.
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