
Pour les États-Unis, la Russie ne constitue plus une menace directe mais l’UE pourrait le devenir en raison de sa décadence dans tous les domaines. Quant à l’OTAN, il ne peut plus compter de Washington.
Les nouvelles lignes de la stratégie de sécurité nationale publiées par l’administration de Donald Trump : plus favorables à la Russie
Trump et Poutine seraient presque alliés contre… l’UE ! C’est ce que l’on pourrait conclure de la lecture des nouvelles lignes de la stratégie de sécurité nationale publiées par l’administration de Donald Trump. Quant à l’OTAN, il ne peut plus compter de Washington. Les Etats-Unis se débarrassent d’un allié encombrant et lourd en larguant la technocratique Union Européenne.
Lors des pourparlers américano-ukrainiens en Floride, Trump a publié sa stratégie de sécurité nationale, qui ne décrit plus la Russie comme une « menace imminente », contrairement aux documents précédents de son prédécesseur Joe Biden.
La Russie a salué ce document comme une avancée positive
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité indirectement par l’agence de presse d’État TASS, le 7 décembre, affirme que la Russie saluait la décision du gouvernement américain de réviser sa stratégie de sécurité nationale et de ne plus la désigner comme une « menace directe ». M. Peskov a déclaré à TASS que le document actualisé ne contenait plus aucune formulation décrivant la Russie comme une menace directe, mais appelait au contraire à une coopération avec Moscou en matière de stabilité stratégique. « Nous considérons cela comme une avancée positive », a-t-il déclaré, selon TASS.
Au contraire, lors de leur réunion du 3 décembre, les ministres des Affaires étrangères des États membres de l’OTAN ont exprimé leur contrariété face à cette nouvelle stratégie de sécurité nationale américaine. Ils ont exprimé une position diamétralement opposée à celle du document stratégique de Trump. À l’issue de cette réunion, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a de nouveau dénoncé la Russie dans une déclaration virulente : « Nous sommes confrontés à des menaces réelles et persistantes. La Russie poursuit sa guerre brutale contre l’Ukraine », a-t-il affirmé.
L’OTAN a condamné la nouvelle stratégie de sécurité américaine
« La Russie fait également preuve d’un comportement de plus en plus imprudent à l’égard de l’OTAN, notamment en violant notre espace aérien, en menant des cyberattaques et en utilisant des navires espions pour cartographier les infrastructures sous-marines des partenaires de l’Alliance. Ces incidents soulignent la nécessité d’une vigilance constante », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN.
La stratégie de sécurité nationale des États-Unis, publiée le 5 décembre, souligne : « Se concentrer sur tout revient à ne se concentrer sur rien. » Il convient plutôt de se concentrer sur les intérêts fondamentaux de sécurité nationale des États-Unis. La politique étrangère américaine sera désormais qualifiée de « réalisme flexible ». Par ailleurs, Trump souhaite rétablir la doctrine Monroe américaine du XIXe siècle. Cette doctrine, formulée en 1823 par le président américain de l’époque, James Monroe, stipule notamment que les États-Unis ne doivent pas s’immiscer dans les affaires européennes.
Un long acte d’accusation de certaines ‘élites’ politiques européennes et de l’UE
Le nouveau document stratégique est également un long acte d’accusation de certaines ‘élites’ politiques européennes, parmi lesquelles on reconnaître Macron, Merz, Starmer, tous au plus bas dans les sondages. Il met ainsi en garde contre le fait que les problèmes de l’Europe dépassent le simple cadre d’un budget militaire insuffisant ou d’une stagnation économique. Parmi les principaux défis auxquels l’Europe est confrontée figurent des réglementations qui étouffent la créativité et la performance, les politiques migratoires, la baisse de la natalité, les restrictions à la liberté d’expression et la perte d’identité nationale et de confiance en soi. Dans ce contexte, le document évoque le danger d’une « annihilation civilisationnelle ».
Concernant les conséquences de la guerre en Ukraine, le document stratégique indique : « La guerre en Ukraine a eu l’effet pervers d’accroître la dépendance de l’Europe, et notamment de l’Allemagne, vis-à -vis des pays étrangers. Aujourd’hui, des entreprises chimiques allemandes construisent en Chine certaines des plus grandes usines de traitement au monde, utilisant du gaz russe qu’elles ne peuvent se procurer sur leur territoire. »
Les politiciens européens sont à la tête de gouvernements minoritaires instables qui répriment l’opposition
L’administration dirigée par le président Trump est « en désaccord avec les politiciens européens qui ont des attentes irréalistes à l’égard de la guerre et qui sont à la tête de gouvernements minoritaires instables, dont beaucoup piétinent les principes fondamentaux de la démocratie pour réprimer l’opposition », peut-on lire à la page 26.
Washington souhaite un règlement rapide du conflit en Ukraine et rétablir une « stabilité stratégique » avec Moscou. Cependant, le gouvernement américain a reconnu que « les actions de la Russie en Ukraine demeurent un enjeu de sécurité majeur », selon le document stratégique.
Francesca de Villasmundo
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