Le chancelier allemand Friedrich Merz a soutenu la décision de ne plus hisser le drapeau arc-en-ciel au Bundestag lors des célébrations de la Gay Pride, affirmant que le Parlement « n’est pas un chapiteau de cirque ». Cette mesure, également défendue par la présidente de la Chambre des représentants, Julia Klöckner, a suscité de vives critiques de la part de l’opposition et des associations LGBTI.
Protocole de « neutralité institutionnelle »
S’adressant à l’ARD, Friedrich Merz a souligné que le Bundestag « n’est pas un chapiteau de cirque » et a soutenu qu’en dehors du 17 mai – Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie – seuls les drapeaux allemand et européen devraient flotter au siège du Bundestag. Tout en reconnaissant que le drapeau ukrainien est également déployé en signe de solidarité, il a insisté sur le maintien d’un protocole de « neutralité institutionnelle » .
Depuis 2022, à l’occasion du Christopher Street Day (Jour des fiertés), le drapeau arc-en-ciel est devenu un symbole visible au Bundestag. Cependant, l’arrivée au pouvoir de la CDU a entraîné un changement d’approche et la suppression de ce geste. En signe de protestation, des membres des Verts et du Parti de gauche ont assisté à la séance plénière, vêtus de vêtements colorés, formant un arc-en-ciel humain.
Protestations de la gauche wokiste
Des organisations subversives comme Amnesty International et le collectif Queere Vielfalt ont protesté. Katharina Masoud, porte-parole d’Amnesty, a prétendu que des expressions comme celles de Merz pouvaient contribuer à la marginalisation des personnes LGBTI. André Lehmann, porte-parole de Queere Vielfalt, a quant à lui qualifié cette comparaison de « lapsus » et affirmé que le drapeau arc-en-ciel représentait « la diversité et les droits humains ».
Sur le plan politique, la vice-présidente du SPD et porte-parole du SPDqueer ont appelé le chancelier à rectifier sa position. Du côté du Parti de gauche, la dirigeante Heidi Reichinnek a qualifié cette déclaration de « totalement inappropriée » et a accusé Merz de minimiser le problème des violences envers la communauté queer. Karl Lauterbach, également du SPD, a lui aussi souligné que le drapeau arc-en-ciel « n’est pas un symbole de cirque, mais un emblème nécessaire dans un parlement menacé par un populisme antidémocratique ».
La présidente du Bundestag, Julia Klöckner, a défendu sa décision, arguant que la CSD est une manifestation aux objectifs politiques clairs et que l’institution doit préserver une stricte impartialité. Elle a également rappelé aux fonctionnaires qu’ils peuvent participer aux célébrations à titre individuel, mais pas en tant que représentants du Parlement.
De son côté, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) a exprimé son soutien à Merz et Klöckner, considérant le drapeau arc-en-ciel comme un symbole idéologique qui ne devrait pas être affiché au Bundestag.
Léo Kersauzie
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