De nombreux policiers, forces spéciales et agents du Service de sécurité nationale arménien ont été déployés dans la zone entourant le Saint-Siège d’Etchmiadzine, et d’autres forces continuent d’arriver.
La police venue arrêter l’archevêque Mikael Ajapahian
Une bagarre a éclaté entre des représentants du clergé arménien, des fidèles et des forces de l’ordre arméniennes sur le territoire de la résidence du Catholicos de tous les Arméniens à Vagharshapat, également connue sous le nom d’Etchmiadzine. Des agents du Service de sécurité nationale arménien sont arrivés sur le territoire du Saint-Siège d’Etchmiadzine, l’instance dirigeante de l’Église apostolique arménienne, pour arrêter l’archevêque Mikael Ajapahian, chef du diocèse de Shirak, accusé d’avoir publiquement appelé à renverser l’ordre constitutionnel. Les fidèles ont empêché les forces de l’ordre arméniennes de l’arrêter et de l’emmener.
Le contexte :
– Le 26 juin, le parquet général arménien a ouvert une procédure pénale contre l’archevêque Mikael Ajapahian, l’accusant d’avoir publiquement appelé au renversement de l’ordre constitutionnel.
– Le matin du 27 juin, des agents des forces de l’ordre sont arrivés au Siège d’Etchmiadzine pour arrêter Ajapahian.
– Cela a provoqué la colère du clergé et des croyants, qui ont tenté de stopper les policiers.
L’archevêque s’est adressé aux forces de l’ordre, accompagné de son avocat, Ara Zohrabyan, et du Catholicos de tous les Arméniens, Karékine II. Cependant, les fidèles n’ont pas permis que l’archevêque Ajapahian soit emmené.
– Une bagarre a éclaté entre les forces de l’ordre et les croyants.
– L’archevêque Ajapahian est revenu sur le territoire de la Sainte Etchmiadzine.
– De nombreux policiers, forces spéciales et agents du Service de sécurité nationale arménien ont été déployés dans la zone entourant le Saint-Siège d’Etchmiadzine, et d’autres forces continuent d’arriver.
– L’archevêque Ajapahian a déclaré aux journalistes au siège d’Etchmiadzine qu’il accompagnerait les agents des forces de l’ordre venus l’arrêter.
– L’opposition arménienne appelle ses partisans à se rassembler à Etchmiadzine pour empêcher les forces de l’ordre d’arrêter des religieux, a déclaré le chef du parti Dashnaktsutyun, Ishkhan Saghatelyan, dans un communiqué.
– Le Service de sécurité nationale envoie de nouvelles forces d’Erevan à Etchmiadzine pour arrêter l’archevêque, a rapporté l’opposition arménienne.
Les relations houleuses entre le Premier ministre arménien Pashinyan et le clergé
– Les relations entre le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan et le clergé du pays se sont détériorées ces dernières années, notamment depuis que le Saint-Siège d’Etchmiadzine (l’organe directeur de l’Église arménienne) a appelé à sa démission en 2020 et critiqué sa politique sur le Haut-Karabakh.
– Le 30 mai, Pashinyan et son épouse Anna Hakobyan ont publié plusieurs messages sur leurs comptes de réseaux sociaux contenant des remarques désobligeantes à l’encontre des représentants de l’Église arménienne.
– Le 24 juin, Pashinyan a publié sur sa chaîne Telegram des informations provenant du portail pro-gouvernemental Civic.am. Ces informations faisaient état d’une prétendue « prise de pouvoir » planifiée et qualifiaient ce plan de « tentative de coup d’État orchestrée par des canailles ».
– Le matin du 25 juin, le Comité d’enquête arménien a annoncé que l’archevêque Bagrat Galstanyan, chef du mouvement d’opposition Sainte Lutte, et ses associés préparaient des actes terroristes pour prendre le pouvoir.
– Le même jour, les forces de l’ordre ont arrêté plusieurs représentants de l’opposition et du clergé, dont l’archevêque Galstanyan.
Un tribunal arménien a arrêté 15 personnes à la demande du Comité d’enquête, accusées de préparation d’actes terroristes et de prise de pouvoir. Parmi les personnes arrêtées figuraient des membres du mouvement d’opposition « Sainte Lutte » et d’autres groupes d’opposition.
– L’archevêque Bagrat Galstanyan, chef du mouvement d’opposition Sainte Lutte, a été arrêté par le tribunal pour deux mois.
Léo Kersauzie
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