Depuis quelques semaines, nous voyons apparaître des Sentinelles en Belgique pour s’opposer au projet de loi sur l’extension de l’euthanasie, en discussion au Sénat. L’une d’elles a accepté de répondre à nos questions. P. est étudiant en droit à l’Université Saint-Louis à Bruxelles. Nous avons abordé le projet de loi, la création du mouvement, la réceptivité du public…
1) Tout d’abord, même si notre site a déjà abordé la question de l’euthanasie en Belgique, pourriez-vous succinctement parler du projet de loi relatif à son extension discuté au Sénat ?
Actuellement, malgré de graves problèmes éthiques dénoncés par des professionnels du droit et de la santé ainsi que des dérives – fréquentes euthanasies sans consentement, de prisonniers, de mineurs et déments – dont aucune n’a jamais été déposées devant la justice par la commission de contrôle, il est question d’étendre la loi de 2002 (dépénalisant l’euthanasie pour les adultes), aux enfants et aux déments. Sous réserve de l’accord de médecins, un enfant pourrait obtenir la mort, avec ou sans le consentement de ses parents, ainsi qu’on le voit dans l’une des propositions de loi : http://www.senate.be/www/webdriver?MItabObj=pdf&MIcolObj=pdf&MInamObj=pdfid&MItypeObj=application/pdf&MIvalObj=83890023#page=1&zoom=auto,0,591
2) Depuis quelques semaines, on voit apparaître des Sentinelles en Belgique. Le phénomène est-il directement inspiré des Sentinelles en France ? Avez-vous des contacts avec eux ?
Beaucoup de jeunes en Belgique ont suivi le débat français autour du mariage dit « pour tous », personnellement j’ai pu rencontrer des jeunes de France lors de l’Université d’Été pour Tous qu’ils avaient organisée, afin de voir ce qui a permis ce déclic. Quoi qu’il en soit, les nombreuses initiatives créées par les Français ont pu inspirer certains d’entre nous dans la manière de se lever pour défendre les valeurs de notre civilisation. Ainsi, il y a également eu des Veilleurs au sein de quartier européen à Bruxelles. L’essentiel du contact belgo-français s’est donc fait par les réseaux sociaux de manière indirecte.
3) L’exemple français a-t-il suscité un espoir dans les défenseurs de la vie et de la famille en Belgique ?
Certainement. Nous avons vu une masse populaire se lever comme jamais auparavant, cette France qu’une journaliste a appelé la « France bien élevée » s’est montrée déterminée. Nous espérons un réveil aussi en Belgique afin de pouvoir reconstruire dès demain ce qui a été démoli d’une manière particulièrement violente ces dernières années avec les lois sur l’avortement, le mariage, l’euthanasie, la recherche sur les embryons humains, etc.
4) La création a-t-elle été spontanée, de bouche à oreille, ou y a-t-il eu concertation ? Comment vous êtes-vous retrouvés ?
Les premières initiatives de Sentinelles étaient à quatre ou cinq amis après nous être concertés. À présent, le bouche-à-oreille a fait son œuvre et nous sommes une douzaine deux fois par semaine. Je ne connais pas la plupart des personnes présentes et de nouveaux visages apparaissent chaque fois.
5) En général, arrivez-vous à dialoguer avec les passants ? Sont-ils réceptifs à vos arguments ?
Oui, si les sondages dans la presse donnent une majorité de Belges favorables à une extension de la loi, force est de constater que les passants qui nous posent des questions (parfois des voitures s’arrêtent…) sont très majoritairement choqués que de tels projets risquent d’entrer en vigueur. Beaucoup ne sont pas au courant qu’un débat a lieu, ce qui laisse à penser qu’il n’y a pas eu suffisamment de débat public, surtout en sachant qu’aucun programme politique ne traitait de cela, lors des dernières élections…
6) Quel accueil vous réserve la presse ? A-t-elle déjà évoqué votre action ?
Il y a trois semaines, la radio publique (RTBF) était présente, il y a deux semaines, la télévision (idem). Un journaliste de Famille Chrétienne est également venu. Il n’y a pas encore eu, à ma connaissance, de publication dans ces médias.
7) En général, on remarque en Belgique un consensus sur le « mariage » homosexuel ou l’euthanasie, à quoi cela est-il dû ?
Bonne question. Comment est-il possible qu’un pays qui, pendant pratiquement toute la durée du XXe siècle, a vu défiler des premiers ministres démocrates-chrétiens soit l’un des pays les plus éloignés des valeurs judéo-chrétiennes sur le plan éthique ?
La Belgique tire ses fondements d’un principe de compromis. Ainsi, vu la diversité rencontrée à plusieurs niveaux (idéologique, linguistique, politique…), le Belge s’est accoutumé d’un centrisme d’État lié à des gouvernements de coalition qui allient démocrates-chrétiens, socialistes et libéraux.
Mais force est de constater que le compromis tend à se déplacer toujours plus, année après année, vers une conception effrayante du progrès. En 2002, il était inimaginable, y compris pour les plus virulents promoteurs de l’euthanasie, de l’étendre aux enfants ; de même, personne n’avançait l’idée d’ouvrir l’adoption aux couples homosexuels… L’un comme l’autre se sont ou seront imposés comme une évidence en culpabilisant progressivement ceux qui ne seraient pas d’accord.
8) Seuls des conflits entre partis peuvent retarder le vote de la loi, qui sans aucun doute sera votée. Votre action est donc plus un signe de protestation pour dire « non les Belges ne sont pas tous d’accord » ?
Exactement. L’action a une mesure hautement symbolique. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’une manifestation, qui sont interdites devant le Sénat et la zone autour du Parc Royal et du Palais (d’où une intervention musclée de la police il y a quinze jours, lorsque la télévision était présente). En conscience, nous ne pouvons rester silencieux, entende qui voudra entendre…
Nous remercions P. d’avoir répondu à nos questions.
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Il me semble que, dans cette vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=KD95JLgqd64
Vincent Brousseau explique que les QE ne servent qu’à renflouer les fonds des banques pour leurs échanges interbancaires (fonds anéantis par la dernière crise financière). C’est pourquoi ces QE n’ont pas d’influence sur l’inflation. Par contre, ils devraient permettre de relancer l’économie, puisqu’en permettant aux banques de recommencer leurs échanges entre elles, elles peuvent sans risque recommencer à prêter pour l’économie réelle.
Suicide assisté dans la dignité.Voir sur rlande.wordpress.com: »Economie,les premiers principes »-tous violés depuis 40 ans et plus: »La monnaie est l’unique mesure en économie »-Saint Thomas d’Aquin;quand la monnaie est faussée,toute l’économie est faussée et donne de « faux droits »:voir Jacques Rueff: »Le pêche monétaire de l’occident ».Sur tantampotestantamaude.erlande.com,le premier article: »Autant tu peux,autant tu oses »-mais ne tente pas l’impossible car alors ,tu tentes le diable!
Les banquiers ont créé un vocabulaire confus pour rendre difficile l’analyse de leurs arnaques. Ne tombez pas dans ce piège.
Utilisez un vocabulaire français et descriptif.
Si j’ai bien compris, le QE est une utilisation plus ou moins encadrée de la planche à billet. C’est une manœuvre de la banque centrale qui imprime physiquement ou symboliquement des billets (créer de la monnaie mais pas sous la forme de dette) pour les distribuer à des gens en échange de titre financiers plus ou moins réel pour compenser la pénurie de monnaie en circulation.
Toute l’arnaque dans cette histoire c’est que cette monnaie créer à partir de rien qui aurait du être donnée aux états est donnée aux banques.
Le « QE » est effectivement la vieille « planche à billets » qui consiste à créer de la monnaie de singe ex nihilo.
Vous évoquez l’inflation que ne manque pas de créer cette technique dans une économie normale, vous avez parfaitement raison mais vous évoquez aussi la vitesse de circulation de la monnaie qui en baissant neutralise l’inflation, là aussi vous avez raison, mais je ne sais pas si vous arrivez totalement à la bonne conclusion, je m’explique :
Il y a inflation lorsqu’il y a plus de monnaie en circulation que de biens et services disponibles ce qui fait monter les prix pour arriver à l’équilibre; cela signifie que cette fois-ci la monnaie créée n’a pas servi à la consommation de biens et services (comme vous le montrez cela s’explique par la baisse de la vitesse de circulation de la monnaie et aussi par le maintien de la confiance qui n’est pas encore entamée).
Où est est allé l’argent ?
Vous évoquez le rachat des créances pourries des banques, vous avez encore raison sur ce point ce qui explique que l’argent ne circule pas mais je pense que vous oubliez un autre usage stratégique de cet argent qui est l’achat d’actions des pays européens et donc le contrôle des entreprises européennes avec la monnaie de signe qu’est le dollar, la forte hausse des actions européennes depuis quelques temps pourrait bien être le résultat de la planche à billets américaine, c’est ce point que me semble avoir été oublié dans votre très bonne analyse.