MPI vous informe gratuitement, Recevez la liste des nouveaux articles

Je veux recevoir la lettre d'information :

Nous n’envoyons pas de messages indésirables ! Lisez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

Mgr_Fellay_benoit_xviNous reproduisons ici le texte d’un intervenant du Forum Catholique qui nous semble d’une grande pertinence, mais dont la conclusion relève en réalité du simple bon sens. Qui plus est, sans perdre de vue que comme l’affirmait Mgr de Galarreta, « aller dans le sens d’un accord pratique serait renier notre parole et nos engagements devant nos prêtres, nos fidèles, Rome et devant tout le monde ». Or c’est bien cette ligne actuelle qui est aujourd’hui suivie.

Considérations préalables

Ce qui suit concerne essentiellement les personnes se reconnaissant dans le combat de la FSSPX et qui l’ont jusqu’à présent soutenue dans les choix qu’ils ont été amenés à faire. D’autres liront probablement ce texte : il est bien évident que dès lors qu’ils considèrent que la position actuelle de la FSSPX est illégitime (schismatique, non en communion avec Rome…) la question des accords ne peut se poser de la même façon et toutes sortes d’objections sont possible. Mais le débat, aussi intéressant soit il, n’est pas le même, puisque l’accord canonique devient une nécessité en soi. Je n’entends pas répondre ici à des objections tirées de l’illégitimité de l’actuelle position de la FSSPX. Personne ne peut nier qu’une paix pratique avec Rome aurait des conséquences majeures, d’où un devoir approfondi de réflexion préalable. Certains espèrent beaucoup de cette paix canonique. En ce qui me concerne, je tente d’expliquer ici pourquoi je la redoute beaucoup plus que je ne l’espère au point que je la vois comme un désastre prévisible. La question n’est ici abordée que sous l’angle prudentiel : autrement dit, si la fin à atteindre est le retour de l’Eglise à toute la Tradition, qu’attendre de ce moyen que seraient des accords avec Rome ? Un tel jugement ne saurait être complet ; je me contenterai ici du point de vue historique. Un mot à propos de quelques termes employés ici. Ils risqueront sans doute d’en heurter quelques uns, qui parleront de raccourci ou simplification ; je les emploie néanmoins pour faciliter certains développements. J’entends par ralliée toute personne, qui historiquement a eu l’occasion d’initier ou de suivre un accord ou une paix avec la révolution, pratique ou doctrinale . J’entends par révolution, le mouvement défendant les idées révolutionnaires que ce soit sur le plan politique ou religieux (Mgr Suenens n’a t-il pas parlé du concile comme 89 dans l’Eglise ?), mouvement contre lequel nous luttons depuis plus de deux-cents ans. Enfin, j’entends par paix les arrangements politiques, canoniques ou doctrinaux qu’ils soient négociés ou unilatéraux (comprenant donc dedans une éventuelle reconnaissance canonique unilatérale, en débat actuellement).

Objections historiques

Trois exemples de « paix » historiques me paraissent à bien des égards montrer des similitudes avec la situation actuelle. Le concordat de 1801, le ralliement à la république en 1892 et le ralliement de certaines communautés traditionnelles en 1988 ou après, présentent autant de situations très différentes. Cependant elles ont pour point commun la réalisation d’une paix, qui se veut « stratégique » ou « pratique » avec la révolution. A partir de là, les points de comparaison sont tels que la prudence oblige à les analyser pour apprécier le bien fondé d’une telle stratégie dans le contexte actuel. Ils dépassent d’ailleurs le simple point de vue historique, il est possible d’en tirer une véritable « psychologie » du ralliement. Tout un chacun, qui a caressé ou caresse l’illusion d’une paix pratique pourra se demander s’il s’y reconnait. Je ne ferai ici qu’ébaucher certains traits, il y aurait un livre à écrire.

Il faut bien sûr se garder d’être trop schématique. Il est difficile de savoir précisément ce qui se serait passé si dans chaque cas l’Eglise avait refusé la paix proposée. Il est impossible de refaire l’histoire au conditionnel. Il faut, notamment, mettre à part le cas du concordat ; valait-il mieux une époque de persécution pour l’Église de France ou la paix napoléonienne ? Que serait-t-il advenu si le pape avait refusé le concordat ? Il faut reconnaître qu’à vue humaine ce cas précis il est imossible de répondre. Il est difficile de porter un jugement définitif sur ce qui a constitué, de fait, la première paix pratique avec la révolution.
En revanche, inévitables ou pas, que ce soit en 1801, en 1892, ou en 1988 il y a le bilan bien réel des conséquences de ces paix. De ce point de vue aussi tout n’est pas si simple ; dans les exemples cités, il y a aussi eu des conséquences positives, quoique partielles, toujours temporaires et au final mineures par rapport à des effets globalement négatifs. Certes, le concordat a permis une certaine renaissance de l’Eglise en France (bien plus relative qu’on ne le présente souvent, il n’est qu’à citer les chiffres des ordinations : 6000 estimées annuellement avant la révolution, 2350 au plus haut au XIXème siècle (1830), pour une population nettement plus nombreuse). Le ralliement de 1892 a eu de manière marginale à son commencement et avant l’arrivée des gouvernements radicaux, quelques (très modestes) effets bénéfiques sous le gouvernement Méline en 1895. Les communautés ralliées, après 1988 ont permis à certains fidèles de connaître la messe saint Pie V, les plus cohérents d’entre eux arrivant ensuite jusqu’à la FSSPX.
C’est vrai, il faut le reconnaître et le prendre en compte, par souci d’exactitude et pour ne pas tomber dans la caricature. Mais c’est avec le même souci d’exactitude qu’on doit reconnaître que ces quelques effets positifs sont bien peu de chose par rapport à un bilan fondamentalement négatif.
Pourtant chaque fois nombreux sont ceux qui ont milité pour ces paix et qui de ce fait, en se séparant des « intransigeants » en ont rendu possibles l’application. Plutôt que de refaire l’histoire de de ces accords, ce qui a déjà été fait et ne pourrait tenir en quelques lignes, il est intéressant d’essayer de décrypter les motivations profondes, puis l’évolution de ceux qui ont été les défenseurs puis, souvent, les victimes (consentantes).
On note ainsi qu’à chaque fois, cette paix semble agir comme une tentation sous apparence de bien.

Une tentation…

La tentation est le ressort le plus difficile à cerner car c’est aussi le moins avouable, mais également, à y regarder de plus près, le plus profond et le plus puissant. La plupart du temps, elle ne s’avoue pas à l’intéressé lui-même, qui a besoin d’un retour sur soi pour la reconnaître honnêtement. Dans tous les cas elle n’est bien entendue jamais publiquement avouée par ceux qui y cèdent, que ce soit consciemment ou inconsciemment.
Cette tentation peut avoir des ressorts et formes différents selon les contextes et les époques avec cependant comme point commun le plus fondamental à chaque fois la lassitude du combat. Ce peut être tout simplement le confort d’une vie paisible enfin retrouvée pour le chouan ou le paysan vendéen (1801). Ce peut être une carrière politique plus brillante pour des députés monarchistes tenants d’une cause qui apparaît presque perdue à la fin du XIXème siècle, ou plus largement la perspective de la fin d’une marginalisation au sein de la société pour les électeurs catholiques et monarchistes (1892). Ce peut être encore les honneurs retrouvés ou recherchés, les amitiés reconstituées, la peur de la marginalisation (mai 88). Ce peut être enfin, aujourd’hui, la fin des persécutions verbales, la pression sociale et mondaine, des modes de vie et d’être plus relâchés au jour le jour, à moins qu’il ne s’agisse de tout cela à la fois…

…sous apparence de bien.

Il est d’autant plus difficile démasquer ces tentations que parallèlement elles se cachent derrière une illusion ou une apparence de bien  : penser que la paix retrouvée rendra à l’Église son rayonnement d’antan (1801), penser que les français vont majoritairement élire un gouvernement catholique (1892) (alors même qu’il avaient depuis déjà deux décennies la possibilité de le faire en élisant des députés monarchistes…), penser qu’ayant respecté la nécessité d’éviter un schisme on réussira à ramener l’Église conciliaire de l’intérieur vers la Tradition (alors même qu’on sera condamné au silence, voire à la compromission active) (1988)
L’apparence de bien est bâtie, consciemment ou inconsciemment avec une argumentation factice. Le raisonnement spécieux qui en est issu laisse penser que la victoire sera facilitée par une paix pratique avec la révolution.
On y croit d’autant plus volontiers qu’en son for interne on est disposé à céder à la tentation. Elle permet de se justifier, tant vis-à-vis de soi-même que vis-à-vis des autres, à tel point qu’on finit par s’en convaincre. C’est d’ailleurs une nécessité morale de croire à cette illusion pour éviter de ressentir la partie la moins avouable de ses motivations.

Il n’est bien entendu pas question de juger les partisans d’une paix avec Rome ou même toute personne éprouvant quelqu’hésitation. Cependant, tout un chacun qui réfléchit honnêtement sur le sujet pourra se poser la question.

Conséquences

L’accord passé, un seul souci va guider l’action des ralliés : celui de maintenir coûte que coûte l’accord, la paix avec les révolutionnaires. Si l’accord échoue c’est la preuve de l’erreur qui a été commise, c’est le retour forcé vers ceux qui ont refusé de marcher, qui sont devenus le repoussoir dont on ne cesse de vouloir se démarquer (les schismatiques de la FSSPX, mais aussi les monarchistes intransigeants, ou encore les chouans irréductibles qui continuent de s’opposer à Napoléon) Les évêques concordataires, choisis par Napoléon, sont pieds et poings liés. Le député rallié ne peut plus défendre les intérêts de l’Eglise et combattre certaines lois, sous peine de casser l’alliance avec les républicains. Le prêtre Ecclesia Dei vit dans la peur des conséquences d’une prédication contre le concile.
L’efficacité de toute action est comme paralysée par ce souci de sauvegarder la paix. Là où l’ex-combattant devenu rallié, avait toute liberté pour agir autrefois, le rallié d’aujourd’hui doit toujours calculer, soupeser, composer et s’effrayer de toute initiative trop clairement hostile à la révolution. Comme gage de bonne volonté, et pour donner davantage de solidité à l’accord, les ralliés se trouvent forcés d’encenser les autorités révolutionnaires. Ce sont les louanges sans cesse répétées des évêques concordataires à Napoléon « restaurateur de l’Eglise en France » (forcément ils lui doivent tous leur place), c’est la défense acharnée de la démocratie désormais vu comme seul régime légitime possible (Sangnier, Piou), c’est la papolâtrie des communautés rallliées à l’égard d’un Jean-Paul II ou d’un Benoît XVI. En retour les ralliés ne gagnent pas pour autant la confiance des autorités révolutionnaires qui, méfiantes, demandent de nouveaux gages.
La réalisation de l’illusion qui avait justifié l’accord est comme paralysée, repoussée à plus tard, une fois la confiance des révolutionnaires gagnée et l’accord définitivement solidifié. Cette illusion qui était le motif officiel de l’accord, devient une stratégie de plus en plus floue dont la réalisation concrète est sans cesse repoussée ou réduite à presque rien, au nom de la prudence travestie par des raisons purement humaines. A la place du combat contre la révolution et les autorités révolutionnaires, fait place un silence assourdissant, ponctué tout au plus quelques demandes ou textes timides et édulcorés. L’évêque concordataire qui doit tout à Napoléon, se trouve bien embarrassé pour critiquer les articles organiques qui constituent dès 1802 un empiétement considérable sur les garanties apportées par le concordat. Le député rallié est tétanisé pour critiquer la politique anti-cléricale du gouvernement ; toute opposition le ferait suspecter de crypto-monarchisme. Le père Louis-Marie de Blignières presse, -avec succès- dom Gérard de ne pas remettre le petit mémorandum de l’abbé Schaeffer sur dignitatis humanae au cardinal Ratzinger ; « Vous allez tout mettre par-terre en remettant ce texte !». Et dom Gérad cède ! (résultat, dix ans plus tard, le Barroux par l’intermédiaire du père Basile défendra désormais la continuité de Dignitatis Humanae et du magistère traditionnel)
En revanche, chacun peut désormais pleinement céder à la motivation obscure du ralliement, c’est à dire la tentation elle-même, pour ainsi dire en toute impunité, d’autant plus qu’elle n’apparaît pas directement peccamineuse, et que les barrières qui empêchaient d’y succomber sont levées. Le fait d’y céder sera le premier pas qui amènera plus ou moins rapidement à épouser les idées de la révolution.
Exemple, 1802 : le paysan vendéen est réinstallé dans sa ferme et peut enfin savourer une tranquillité retrouvée, qui plus est avec la bénédiction de son curé, fût-il un ancien réfractaire. Il « subit » les exhortations de son évêque prêchant le respect des autorités temporelles constituées sous le régime du concordat. La fin du combat au sens physique, entraîne petit à petit, parallèlement, l’affaiblissement du combat au niveau spirituel et moral, puis enfin au niveau doctrinal ou idéologique. Progressivement l’ancien soldat, et surtout les générations qui le suivent, deviennent plus perméables aux discours qui leur sont dispensés. Cela, d’autant plus facilement que les gouvernements révolutionnaires, malgré des tensions de plus en plus vives au fur et à mesure que le siècle avance, bénéficient toujours de la reconnaissance officielle de l’Eglise. Vers la fin du XIXème siècle, une politique clairement anti-cléricale fait son retour. Mais les descendants des paysans vendéns, en 1882 ou en 1905 n’ont plus la force de s’y opposer moralement et physiquement comme leurs ancêtres, alors que leur religion se trouve à nouveau persécutée. Les meilleurs se contenteront de manifester de façon plus ou moins musclée au moment des inventaires, tandis qu’une proportion non négligeable de ces mêmes paysans, descendants des chouans, aura élu ces gouvernements ouvertement anti-cléricaux. Sans même s’en rendre compte, ils seront passés dans le camp de la révolution.
1892 : à la fin du XIXème, les ex-députés monarchistes travaillent maintenant main dans la main avec leurs adversaires d’hier ; ils peuvent désormais penser à leur carrière au sein de l’action libérale populaire ou des chrétiens démocrates. Certains poussent la « bonne volonté » jusqu’à voter les lois anti-cléricales de séparation de l’Eglise et de l’Etat, ou des inventaires, poussant à son paroxysme la logique du ralliement. Quant aux électeurs catholiques, les voilà pleinement intégrés dans cette société de la fin du XIXème siècle. Désormais, ils voient la république comme un régime acceptable, bientôt respectable, sinon le seul légitime, rassurés en cela par le pape, l’évêque, le curé et le virage de bon nombre de leurs chefs politiques d’hier. Certes, ce n’est pas ce que veut ni dit Léon XIII, ni certaines élites catholiques qui, au départ, jouent la carte du ralliement comme pure stratégie politique. Beaucoup de fidèles doivent se sentir mal à l’aise en défendant des idées et un régime dont ils étaient les adversaires hier. Mais personne n’est là pour les mettre en garde et les inviter à redoubler de prudence envers la nature révolutionnaire des institutions républicaines : forcément, comme leurs prédécesseurs un siècle avant, comme leurs successeurs un siècle après, les clercs partisans du ralliement sont baillonnés sous peine de voir la stratégie du ralliement condamnée.
1995 : des communautés Ecclesia Dei défendent désormais avec acharnement les textes du concile (Le Barroux, avec dom Basile défend Dignitatis Humanae). Suffisamment de clercs ou de revues ont décrit cette trajectoire, pour qu’il soit besoin d’y revenir ici.
Une grande partie des « ralliés », notamment les masses, adoptent très vite les mœurs puis les idées révolutionnaires ; ce sont souvent ceux dont les modes de vie s’en rapprochaient le plus avant, et à qui ne seront plus rappelés les principes de doctrine et de prudence.
En effet, qui était là en 1802 pour rappeler que la signature du concordat n’empêchait pas Napoléon d’être attaché aux principes de la révolution et d’en continuer l’oeuvre insidieusement ? Certainement pas l’épiscopat concordataire qui lui était tout acquis. Qui en 1892, dans les milieux ralliés, était là pour expliquer aux électeurs que le ralliement prêché par Léon XIII n’était qu’un tactique temporaire pour christianiser le régime républicain « de l’intérieur »? Qui en 1988, dans les milieux Ecclesia Dei avait encore suffisamment de liberté de parole pour expliquer que le refus des sacres ne signifiait pas l’acceptation de la nouvelle messe et des textes du concile ? Rappels pénibles auparavant mais qui aidaient à se maintenir dans la voie droite, devenus impossibles, au-moins publiquement, au nom de la sauvegarde de l’accord.
Bon nombre passent très vite du ralliement pratique au ralliement idéologique c’est à dire doctrinal. Ce reniement est souvent précédé ou accompagné d’un relâchement moral, dû aux contacts permanents avec les modes de vie des révolutionnaires, ce qui est une autre conséquence du ralliement. Ce relâchement moral facilite le changement doctrinal car, « A force de ne pas vivre comme on pense on finit par penser comme on vit ». Cependant, une minorité de ralliés, sans passer aussi vite dans le camp révolutionnaire, se tait. Les meilleurs ne rappellent leurs idées que si faiblement et si subtilement qu’ils deviennent inaudibles. Ces derniers ne représentent après quelques années qu’un pourcentage très minoritaire des ralliés qui avaient accepté l’accord à ses débuts, les autres sont devenus révolutionnaires. A ce stade une toute petite partie fait peut-être demi-tour, quand les événements les éclairent (1999 : crise de la fraternité saint Pierre. 1905: séparation de l’Eglise et de l’Etat) ; malheureusement, il ne s’agira que de cas isolés, trop tard pour faire réfléchir efficacement les plus faibles, qui depuis longtemps sont des révolutionnaires (au sens idéologique du terme qui peut prendre selon les époques les dénominations de « bonapartistes » (1802), « républicains » (1892) ou « conciliaires » (ces dernières décennies). Les derniers ralliés, trop orgueilleux pour reconnaître l’impasse dans laquelle ils sont, continueront à se taire et verront la génération qui suit épouser pleinement les idées révolutionnaires, faute d’avoir pu leur rappeler efficacement les principes, pour les avoir fait grandir en contact permanent avec de fausses doctrines et pour les avoir fait vivre en contact permanent avec des modes de vie et des façons d’être plus relâchés.

Application à la situation actuelle

Comparaison n’est pas raison ai-je marqué plus haut et on trouvera certainement beaucoup de différences entre aujourd’hui et les situations passées. Cependant, pour passer outre les leçons de l’histoire et s’engager sans crainte dans la voie d’une paix pratique la Prudence exigerait qu’on prouve une différence fondamentale entre la situation actuelle et les trois situations antérieures.
Or les similitudes avec les situations antérieures l’emportent bien au contraire et de très loin. Quel partisan actif d’un « accord » peut dire, au fond de lui-même qu’il est totalement indemne du genre de tentations décrites plus haut (fin des persécutions verbales pour certains, pression sociale et mondaine pour d’autres, ou encore relâchement dans les modes de vie et d’être plus faciles à embrasser au jour le jour, levée d’un scrupule, ou tout cela à la fois…) ?
A côté de la tentation, il y a aussi l’illusion, aussi puissante qu’en 1988, « transformer l’Eglise de l’intérieur », qui ne sonne pas très différemment de « christianiser la république » ou de « L’Eglise libre dans un état libre » ou encore de « l’Eglise restaurée par l’empereur ». A chaque fois, de jure ou de facto, même lien de subordination avec les révolutionnaires, même complexe de devoir continuer à s’opposer à ceux qui nous ont tendu la main et nous ont fait si magnanimement cadeau de l’accord. Qui peut nier que tout cela, on ne le retrouve pas cette fois ?

La FSSPX n’échappant pas à cette évolution, les fidèles y échapperont encore moins. Il est déjà bien difficile de transmettre le flambeau à l’heure actuelle, alors que, malgré les rappels insistants et les barrières mises en place, tant de fidèles se compromettent avec les modes de vie et les pratiques contemporains. Dans le contexte d’un accord, beaucoup de digues seront rompues et les contacts avec le monde conciliaire rendront la pression intenable notamment sur la génération d’après. Cédant sur le plan comportemental, ils céderont ensuite sur le plan doctrinal et liturgique. Le courant, qui emporte facilement 80 % de la première génération «  signataire », emportera à terme inéluctablement la totalité de la génération suivante, sauf Grâce particulière.

De tels accords sont d’autant plus frustrants qu’ils se produisent souvent à un moment où certaines victoires sont à portée de main, où encore un peu de fermeté pourrait enfin payer. Par exemple, Napoléon avoua que trois ans ne se seraient pas passés après 1802 et l’éventuel échec de ses pourparlers avec Pie VII, qu ‘il lui aurait tout « cédé », tant il avait besoin de l’Eglise pour stabiliser la société au lendemain de la révolution. Plus récemment, il est certain que le message de la FSSPX, s’il n’était pas brouillé comme il l’est aujourd’hui, aurait certainement beaucoup plus de portée auprès des milieux ralliés ou conservateurs, à l’heure du pape François I et des troubles qu’il sème dans leurs milieux.

L’histoire n’est pas le seul élément d’un jugement prudentiel. Pourtant, force est de reconnaître que dans la situation actuelle elle plaide de toute évidence contre une paix canonique avec Rome.

Germain

Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !

MPI vous informe gratuitement, Recevez la liste des nouveaux articles

Je veux recevoir la lettre d'information :

Nous n’envoyons pas de messages indésirables ! Lisez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

43 Commentaires
Les plus anciens
Les plus récents Les mieux notés
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires
Yves ESSYLU
Yves ESSYLU
il y a 9 années

Réponse du FN de MLP: Pas d’amalgame, le grand remplacement est un fantasme il faut assimiler ces populations !

Chevrier Michèle
Chevrier Michèle
il y a 9 années

Ces types sont en manque de sexe, ils sont très dangereux pour les femmes, il faut leurs administrer du bromure, les moutons de panurge s’en foutent.

Denis
Denis
il y a 9 années

Il faut les informer que l’accès au territoire n’est possible que stérilisé ou castré!

alline
alline
il y a 9 années

ne vous inquietez pas Denis, quelques mois a sejourner chez nous et ils seront castres comme l’homme occidental eleve au bromure du femino-maternalisme. Le substitut s’étonne de l’absence de reaction des passants ? Pas moi !

Denis
Denis
il y a 9 années

Et 3 mois de prison ferme!
Ca va sans doute le calmer?
Il aurait fallu l’embarquer sur un radeau et retour à son point de départ.
Au lieu de cela il va être mieux nourri et mieux logé pendant 3 mois… sans compter les risques de représailles contre les malfaisants qui l’ont empêché de nuire quand il va sortir.

Ginette Daoust
Ginette Daoust
il y a 9 années

Je suis de tout cœur avec la victime. J’en sais quelque chose. J’ai subi le meme sort que cette victime. Ils etaient trois et les trois me sont passer dessus comme un char d’assau. Ce qu’on appelle un viol collectif. J’ai cru que j’allais mourir. Les violeurs sans cœur et sans ame n’ont pas affaire dans nos pays. Qu’Ils les retournent chez-eux.
Ce que cette dame a subi, meme si ce sont des attouchemets.c’est déjà bien assez pour subir un traumatisme. Moi aussi chere dame, personne ne m’a porter secours. J’ai crier a m’epoumoner, jusqu’à epuisement, et je me suis debattu dans le vide.
Resultat, les victimes de viols, restent dans la terreur d’avoir contracter le sidas ou autre maladie sexuelle. On doit avoir un suivi une fois par mois, prise de sang, urine etc durant un an ferme, ensuite, une fois tous les deux mois. Resultat, on en a pour deux ans ferme a se demander si on a contracter une salete qui ne pardonne pas. Quand a moi, j’ai contracte une gonorhe de ces salopards qui de plus, etaient en suppose liberte conditionnelle et ne devaient meme plus etre ensemble. Ce sont des récidivistes. Ils auraient du les renvoyer chez-eux dans leur pays. Et c’est moi qui en ai payer la note, non seulement physiquement,( je passe les sevices physiques trop horrible a temoigner) mais aussi psychologiquement. Toute une panoplie de rebondissement qui te foutent la vie en l’air.
La racaille des autres pays on en a pas besoin.

Et Denis vous avez bien raison dans vos propos.Tant qu’a moi, je les mettrait sur une ile deserte entouree de crocodiles, au beau milieu de la mer avec des gardes armes tout le tour de l’ile et de plus sans arbre, de manière a ce qu’ils ne construisent pas de radeau afin de s’evader. Ces individus ne devraient meme pas etre dans la societe puisqu’ils ne respectent pas la femme et les lois de nos pays.

Pierre Gouverneur
Pierre Gouverneur
il y a 9 années

Madame Taubira répondrait : « Ce n’est pas moi qui juge »…
Mais c’est elle qui supervise et suggère les lois … Son principal souci est d’arriver à transformer des loups en agneaux. Les moutons agressés ou égorgés font pour elle, semble t-il, partie des risques de la vie.
Et la gauche applaudit d’avoir une icône si humaniste …

Guy Delplanque
Guy Delplanque
il y a 9 années

Quand est-ce que les français vont comprendre qu’il faut voter FN pour que cela change dans le bon sens ?

alline
alline
il y a 9 années
Répondre  Guy Delplanque

C’est bien connu, les partis populistes developpant des  »idees fortes’ ne produisent pour les defendre que des agneaux civilises…

Dagobert
Dagobert
il y a 9 années

On veut bien , mais si ça ne change pas , et vite , très vite , il faudra bien qu’on prenne les armes . Entre parenthèses , que chacun se dépêche d’en avoir .Mias je coris plus efficace de neutraliser els responsables qui mettent lma vie de nos femmes et de nos filles en danger (la vie e la qualuité de vie) . A commebncer apr cette immonde salope de taubira , dont toutes els actions politiques ne sont motivées que par la haine r

Fouché
Fouché
il y a 9 années

On veut bien , mais si ça ne change pas , et vite , très vite , il faudra bien qu’on prenne les armes . Entre parenthèses , que chacun se dépêche d’en avoir ! Mais je crois plus efficace de neutraliser les responsables qui mettent la vie de nos femmes et de nos filles en danger (la vie et la qualité de vie , la frigidité acquise du fait du viol met beaucoup de temps à être guérie) .
L’une des responsables de tout cela : Tau b ira , dont toutes les actions politiques ne sont motivées que par la haine antiblanche , qui suinte de tout son être .

Ginette Daoust
Ginette Daoust
il y a 9 années
Répondre  Fouché

Les armes les plus puissantes sont le peuple entier. Ils sont moins nombreux que la foule.
Au lieu d’aller aux urnes, se mobiliser tous et toutes et faire arreter ces individus qui votent des lois insensees et mettent le pays en dette. Au lieu de voter la dite journee, les mettre sous arret et les ecrouer, elire des gens du peuple et un mandat pas plus de deux ans et inclure une clause afin que si nos représentants sont incompétents, pouvoir les evincer de leur poste. Et petite remarque, comment un president peut-il representer un pays, quand, il ne peut meme pas gerer sa propre maison ? Il gere votre pays, comme il gere sa vie personnelle qui me semble pas mal debridee.
Taubira, me semble avoir un parti pris pour les récidivistes et la lie de la societe, parce que son propre fils est en prison pour le meurtre d’un jeune qui gagnait ses etudes en travaillant honnêtement.Je sais, je suis dure, mais, c’est peut-être quand meme une realite.
Pour ceux qui pensent aux armes, faudra vous les procurer sous le couvert et ne pas les declarer. En tout cas au Québec et Canada ainsi qu’aux États-Unis ils poussent fort en essayant de nous persuader de nous desarmer, supposément parce qu’il y a trop de violence ( violence provoquee par nos gouvernementsafin de nous surprendre avec la mondialisation et nous obliger a rentrer dans leur rang, de cette manière on ne pourra pas se defendre ). On sera a leur merci.

solstice
solstice
il y a 9 années

CA suffit ! Je crains pour ma femme ! Je vais me renseigner pour acheter une lame avec un fourreau, Pas question de laisser nos femmes se faire violer en toute impunité !