Le blocus décidé depuis mars 2025 par Israël contre Gaza provoque une situation de famine. L’objectif de l’État hébreu est d’obliger ainsi les Gazaouis à quitter leur bande de terre.
La famine à Gaza
Dans un rapport publié le 13 mai dernier, l’UNRWA, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, a accusé Israël d’utiliser la famine comme arme de guerre. Selon le commissaire général Philippe Lazzarini, l’État hébreu empêche la population palestinienne d’accéder à la nourriture, aux médicaments et à d’autres biens humanitaires essentiels.
Dans une interview à la BBC, Lazzarini a évoqué une situation catastrophique :
« La misère et la tragédie qui frappent Gaza sont indescriptibles. La faim se propage et la population est épuisée. »
Le commissaire a également tiré la sonnette d’alarme :
« Sans aide, les gens mourront non seulement à cause des bombardements, mais aussi de faim. »
« C’est l’utilisation de l’aide humanitaire comme une arme »
Lazzarini n’a aucun doute quant à la définition de ce qui se passe :
« Ce que nous avons vu ces derniers mois, et en particulier ces deux derniers, est un crime de guerre. L’aide humanitaire est instrumentalisée à des fins politiques et militaires. »
« La famine s’étend, les gens sont épuisés, affamés… nous pouvons nous attendre à ce que dans les semaines à venir, si aucune aide n’arrive, les gens meurent non pas à cause des bombardements mais à cause du manque de nourriture. C’est l’utilisation de l’aide humanitaire comme une arme ».
Le chef de l’UNRWA a également rejeté les accusations portées par Israël contre l’agence et contre lui. Il a déclaré que 19 membres du personnel avaient été suspendus à la suite d’enquêtes internes, mais que malgré les centaines d’allégations reçues d’Israël, aucune preuve concrète n’avait jamais été fournie :
« Nous sommes une organisation fondée sur des règles et nous demandons toujours des informations documentées. Nous ne les avons jamais reçues. »
« Nous assistons à la plus grande opération de nettoyage ethnique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale »
Le rapport indique que la dernière mise à jour de l’IPC (phase de sécurité alimentaire) indique que Gaza est proche de la famine. Mais il précise que l’ensemble de la population, soit plus de deux millions de personnes, dont près de la moitié sont des enfants, souffre d’une grave insécurité alimentaire. L’IPC indique que 470 000 habitants de Gaza, soit 22 % de la population, se trouvent dans une situation qu’il qualifie de « phase 5 – catastrophe ». L’IPC définit cette phase comme une situation dans laquelle « au moins un ménage sur cinq souffre d’un manque extrême de nourriture et risque la famine, entraînant la misère, des niveaux extrêmement critiques de malnutrition aiguë et la mort ». Concrètement, la classification de stade cinq, la plus extrême utilisée par l’IPC, estime que « 71 000 enfants et plus de 17 000 mères auront besoin d’un traitement urgent contre la malnutrition aiguë ». Des milliers de tonnes de nourriture, d’aide médicale et de fournitures humanitaires dont ils ont besoin se trouvent à quelques kilomètres de là, de l’autre côté de la frontière, en Égypte.
Même langage du côté de diplomates européens :
« Nous assistons à la plus grande opération de nettoyage ethnique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, visant à créer une belle destination touristique après que des millions de tonnes de décombres ont été enlevées de Gaza et que les Palestiniens sont morts ou partis. »
C’est ce qu’a déclaré l’ancien ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne, Josep Borrell, dans un discours prononcé à l’occasion de la réception du Prix européen Charles Quint. À Gaza, la puissance de feu larguée a été trois fois supérieure à celle de la bombe atomique sur Hiroshima. »
Israël maintient en effet un blocus total sur Gaza depuis le 2 mars
Israël maintient en effet un blocus total sur Gaza depuis le 2 mars et a élaboré des plans pour commencer à acheminer de l’aide par l’intermédiaire de sociétés de sécurité privées américaines, qui utiliseront de la nourriture pour attirer les Palestiniens affamés dans une petite partie du sud de Gaza. Netanyahou a déclaré que l’aide serait conditionnée au fait que les Palestiniens ne retournent pas d’où ils viennent.
Les agences humanitaires de l’ONU ont condamné ce plan américano-israélien visant à utiliser l’aide comme « appât » pour déplacer de force des civils palestiniens dans cette petite zone du sud de Gaza.
L’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, a dévoilé le plan vendredi 9 mai, bien qu’il n’y ait pas de calendrier précis, et que Gaza reste sous un blocus israélien total, poussant des millions de civils à la famine. Huckabee a déclaré que l’opération serait menée par une fondation privée nouvellement créée et que la distribution de l’aide serait assurée par des sociétés de sécurité privées américaines. Il a précisé que quatre sites de distribution seraient créés et a admis que le programme ne nourrirait initialement qu’environ 1,2 million de personnes, soit environ 60 % de la population de Gaza.
De peur d’être traités d’antisémites, trop de politiques de « droite », certains catholiques, restent silencieux et laissent ainsi voie libre pour défendre les femmes et enfants martyrisés de Gaza à la seule voix de l’extrême-gauche islamisée. Ce qui est, en plus d’être une grave lâcheté, est une erreur politique majeure car, un jour ou l’autre, Netanyahu et son gouvernement seront condamnés, l’histoire jugera, pour ce massacre organisé, orchestré, coordonné, visionné…
Francesca de Villasmundo
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