
C’est le chaos en France : Sébastien Lecornu, Premier ministre, démissionne après avoir présenté ses ministres : « Les conditions pour gouverner ne sont pas réunies. » Ce fut le plus court gouvernement de la Ve République. Et une nouvelle humiliation internationale pour la France sous Macron.
Nomination et chute du gouvernement Lecornu en moins de 18 heures
Seulement 18 heures après la nomination de ses ministres, le Premier ministre français Sébastien Lecornu, nommé le 9 septembre dernier, a présenté sa démission au président Emmanuel Macron, qui l’a acceptée. Présenté le 5 octobre au soir, le nouveau gouvernement ultra-macronien de Lecornu, avec en prime le fossoyeur des finances de la France, Bruno Lemaire, est tombé le 6 octobre au matin. Il était bien éloigné de la promesse de constituer une rupture annoncée en fanfare il y a trois semaines.
On a pris les mêmes pour recommencer : la plupart des membres étaient déjà présents dans le gouvernement Bayrou, et ceux précédents. Ainsi n’ont pas changé de poste, Retailleau qui restait à l’Intérieur, Darmanin à la Justice, Barrot toujours aux Affaires Étrangères, Borne à l’Éducation, Vautrin au Travail et à la Santé, Valls à l’Outre-Mer, Dati à la Culture, Genevard à l’Agriculture, à la Transition écologique, Montchalin aux Comptes Publics et Tabarot aux Transports. D’autres faisaient leur entrée, Roland Lescure, Éric Woerth, Naïma Moutchou, Marina Ferrari et Mathieu Lefèvre, ou leur retour tel l’inénarrable Bruno Le Maire. Comme rupture annoncée, Lecornu pouvait mieux faire…
Sans surprise, le Premier ministre a donc essuyé des critiques de l’opposition et de la droite après avoir dévoilé la composition de son cabinet dimanche soir. Une annonce qui a précipité sa chute.
La rupture annoncée n’était pas au rendez-vous
Il devait prononcer sa déclaration de politique générale à l’Assemblée mardi. Il a donné quelques-unes des raisons de sa décision de quitter ses fonctions avant même que son gouvernement ne soit opérationnel.
« Les conditions pour rester Premier ministre n’étaient pas réunies », a déclaré Lecornu dans un communiqué depuis le Palais Matignon, siège du gouvernement. La tâche est « difficile, peut-être encore plus en ce moment », a expliqué le nouvel ancien Premier ministre français, qui ne sera resté à Matignon que quelques trois petites semaines
Rejetant la faute de ce désastre sur les oppositions et les partis, et même certains de son camp, il a poursuivi : « Les intérêts partisans ont empêché le gouvernement de résister. Nous devons écouter nos propres militants, mais toujours penser aux intérêts des citoyens français. » Il a assuré être « prêt au compromis », tout en critiquant l’attitude des partis qui « font semblant de ne pas voir les progrès ».
Sébastien Lecornu accuse les oppositions d’avoir provoqué sa chute
Les forces politiques, a souligné Lecornu dans son message critique informant le pays des raisons de sa décision, « ont fait semblant de ne pas voir la rupture » résultant de la non-application de l’article 49.3 de la Constitution, qui permet au gouvernement d’adopter une loi sans vote du Parlement, sauf motion de censure. Une référence, notamment, à l’article de la Constitution française qui, depuis 2022, permet aux gouvernements successifs dirigés par Macron d’adopter des mesures budgétaires sans passer par le Parlement, déclenchant l’ire de l’opposition.
Le Premier ministre sortant estime également que la composition du gouvernement « n’a pas été fluide ». Il a dénoncé les intérêts politiques de certains partis, à l’approche de l’élection présidentielle de 2027. « Il en faut très peu pour y parvenir », a-t-il osé affirmer. Alors qu’il en faut beaucoup pour réussir, car c’est la démission d’Emmanuel Macron qui est nécessaire.
Sébastien Lecornu aura donc été le septième Premier ministre sous Macron en huit ans, et le plus éphémère
Sébastien Lecornu aura donc été le septième Premier ministre sous Macron en huit ans. Par suite de la démission de son successeur à Matignon, l’ancien Premier ministre français François Bayrou, un des autres artisans de ce chaos, a appelé à la « réserve » face à une situation qu’il juge « grave et préoccupante ». La honte ne les retient jamais.
Jean-Luc Mélenchon, chef de la France Insoumise, a annoncé sur les réseaux sociaux : « Suite à la démission de Sébastien Lecornu, nous demandons l’examen immédiat de la motion de destitution d’Emmanuel Macron déposée par 104 députés. »
Marine Le Pen, du Rassemblement national, appelle quant à elle à la dissolution de l’Assemblée nationale et à des élections anticipées : « Nous sommes au bout du chemin. Demain ne sera pas meilleur (…) Nous sommes au bout de la plaisanterie, la farce a assez duré. »
Malgré leur chute 18 h après, les ministres entrant-sortant vont cependant percevoir 9.440€ pendant 3 mois
Mais les 18 ministres en poste 18 heures n’ont pas de souci à se faire pour leur portefeuille mais s’ils ont perdu le marocain ministériel avant même d’être rentré dans leurs palais : le décret de nomination des 18 ministres de Lecornu a été publié au J.O. du 5/10/2025.
Malgré leur chute 18 h après, ils vont donc percevoir 9.440€ pendant 3 mois, soit 28.320 € sur 3 mois. Soit 509.760 € au total pour les 18, sans compter les 44.730 € versés à Lecornu pour ses fonctions de brillant ancien Premier ministre…
Voilà comment la France se ruine sous Macron…
Francesca de Villasmundo
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