« Sortez de là » : Israël lance un dernier avertissement aux habitants de la ville de Gaza. Puis il annonce : « Nous allons éradiquer le Hamas maison par maison. »
L’appel aux civils de Gaza : « Évacuez immédiatement. »
« Vous êtes prévenus. Sortez de là. » Tel est le message du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou aux habitants de la ville de Gaza. Cela ne se veut pas une menace, dit-il, mais un avertissement. Le dernier. Car, comme l’a déclaré Bibi, « ce n’est que le début de l’opération principale et intensive. » L’excuse de ce massacre sans fin de la population civile gazaouie est toujours la même : éradiquer le Hamas, une hydre qui, sans fin, renait de ses cendres… Il a ensuite ajouté :
« Quiconque se trouve à proximité des terroristes ou de leurs installations met sa vie en danger, et chaque habitation utilisée par les terroristes sera touchée. »
Depuis lundi, l’État hébreu a bel et bien entamé une nouvelle phase militaire. Des tracts pleuvent, reprenant l’avertissement de Tsahal : « Évacuez immédiatement ». Carte en main, l’armée israélienne indique la voie de sortie – l’axe al-Rashid – et le point de débarquement : al-Mawasi, une zone côtière déjà peuplée de dizaines de milliers de déplacés. C’est là qu’Israël prétend pouvoir fournir des tentes et de l’aide. L’ ONU, cependant, dément : « Il n’y a aucun endroit sûr, ni dans le centre ni dans le sud de Gaza », a déclaré Ajith Sunghay, du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
L’offensive, un « puissant ouragan », est imminente
L’offensive est peut-être imminente, mais les chars n’ont pas encore pénétré le centre-ville. Tsahal, déjà présent dans les banlieues, revendique le contrôle de 40 % de la ville. Parallèlement, des milliers de réservistes ont été mobilisés.
Le ministre de la Défense, Israël Katz, a ouvertement évoqué un « puissant ouragan » qui frapperait la bande de Gaza si le Hamas ne libérait pas les otages restants.
Gaza n’est plus qu’un tas de ruines
La ville n’est plus qu’un patchwork de tentes démantelées et de bâtiments éventrés. L’aviation israélienne a frappé plus de 50 bâtiments en quelques jours seulement. Des images satellite analysées par la BBC montrent la disparition progressive des camps civils, ciblés par des raids nocturnes. Selon la Défense civile de Gaza, cinq gratte-ciels ont été rasés au cours des dernières 72 heures. Au moins 350 tentes ont également été détruites.
Ceux qui restent le font par désespoir ou par conviction que rien ne changera. « Rester chez soi et mourir, ou suivre les ordres et mourir dans le sud », dit Um Samed, mère de cinq enfants. Un choix entre deux abîmes. Le ministère de la Santé de Gaza – contrôlé par le Hamas – a confirmé la mort de six personnes par malnutrition au cours des dernières 24 heures, portant le total à 399, dont 140 enfants.
Hors de Gaza, Israël entretient le conflit. L’État hébreux frappe ses voisins
Hors de Gaza, Israël entretient le conflit. L’État hébreux frappe ses voisins : au Liban, un drone israélien a touché une voiture au sud de Beyrouth, dans la région d’Iqlim al-Kharroub. Les attaques contre Homs et Lattaquié, en Syrie, ont incité Damas à dénoncer une « violation flagrante de souveraineté ». Et aujourd’hui Israël a ciblé, à Doha, au Qatar, une délégation du Hamas, envoyée pour discuter du plan de paix américain. Les autorités qataries ont annoncé suspendre les négociations jusqu’à nouvel ordre.
Fort de l’impunité acquise depuis des mois par le massacre sans interruption de la population civile de la bande de Gaza, dénoncé uniquement verbalement, Israël continue à semer le chaos dans la région, la réalisation du rêve messianiste du Grand Israël étant à ce prix-là.
Francesca de Villasmundo
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