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L'euthanasie vaincue en Slovénie

Alors que les banquiers et les politiciens de l’Europe de l’Ouest nous vantent sans cesse le portefeuille numérique, la Slovénie a opté pour une approche résolument plus prudente et attachée au réel : l’Assemblée nationale slovène a officiellement adopté un amendement constitutionnel le 1er décembre garantissant à tous les citoyens le droit de payer en espèces.

L’amendement, adopté par 61 voix contre 0 au sein de la chambre composée de 90 membres, consacre le droit d’utiliser billets et pièces de monnaie dans toutes les transactions financières. Il implique l’ajout d’un nouvel article 74a à la Constitution slovène, garantissant l’utilisation des espèces comme monnaie légale.

Mouvement citoyen pour la souveraineté financière

L’initiative législative n’a pas été menée par le gouvernement, mais par une campagne citoyenne qui a pris de l’ampleur sur Facebook et a recueilli plus de 50 000 signatures en 2023, forçant l’Assemblée nationale à engager la procédure constitutionnelle.

Comme l’a souligné leur représentant, Ivan Jurgec, lors de la procédure parlementaire, l’objectif était une « protection claire de l’argent liquide », empêchant explicitement que les formes numériques de monnaie ne soient confondues avec de l’« argent liquide » à l’avenir.

Protéger les personnes en temps de crise

Les législateurs se sont emparés avec enthousiasme de cette cause, mais y ont ajouté leurs propres arguments axés sur la résilience et l’équité sociale.

« Les crises récentes ont mis en lumière les faiblesses des systèmes numériques, ce qui plaide en faveur des espèces », a souligné Meira Hot, du parti social-démocrate (SD). Andrej Poglajen, du parti démocrate (SDS), dans l’opposition, a abondé dans ce sens, affirmant que les situations de crise, où les outils numériques font souvent défaut, ont confirmé le rôle essentiel de la monnaie physique.

Les législateurs ont également souligné que de nombreux citoyens âgés et autres résidents ne maîtrisent pas suffisamment les outils numériques pour utiliser les technologies de pointe. En consacrant le droit à l’argent liquide, l’État garantit que ces personnes ne soient pas exclues des transactions financières essentielles.

Une autre importante préoccupation a été soulevée par l’opposition Nouvelle Slovénie (NSi), qui a averti que l’abolition de l’argent liquide donnerait à l’État un outil puissant pour empêcher facilement une personne de payer ou de recevoir de l’argent, une mesure qui signifierait une centralisation néfaste du pouvoir.

La vie privée et le contexte de l’UE

Un autre pilier essentiel du débat était la protection de la vie privée. Aleš Lipičnik, du Mouvement pour la liberté au pouvoir, a fait valoir que les moyens de paiement numériques « permettent toujours de contrôler les transactions et l’identité d’une personne », même sans justification valable. Le mouvement Nous Sommes Connectés a souligné que l’introduction de la monnaie numérique et l’abolition des espèces « signifieraient la fin de la liberté pour les gens et ouvriraient également la voie à un contrôle et une surveillance totale des personnes ». L’amendement constitutionnel est perçu comme un moyen de garantir un niveau fondamental d’anonymat financier.

Cette initiative n’a pas fait l’unanimité. Le gouvernement s’est initialement opposé à la modification constitutionnelle, arguant que la politique monétaire relevait de la compétence exclusive de l’Union européenne. Par ailleurs, la Banque centrale européenne (BCE) a exprimé certaines réserves, la législation européenne existante traitant déjà de cette question.

Des experts en droit constitutionnel ont toutefois assuré au Parlement que cette mesure n’est pas contraire au cadre monétaire de l’UE. Selon eux, elle offre au contraire à la Slovénie une base constitutionnelle souveraine et solide pour garantir que le droit d’utiliser des espèces soit pleinement effectif et accessible dans la pratique.

Comme la Hongrie et la Slovaquie

Après la Hongrie et la Slovaquie, la Slovénie devient ainsi le troisième pays de l’UE à inscrire le paiement en espèces dans sa Constitution. Des députés français ont déposé le 31 octobre 2025 une proposition de loi visant à garantir le « droit d’accéder à des moyens de paiement en espèces sur l’ensemble du territoire hexagonal et ultramarin » dans la Constitution. On attend la suite…

Pierre-Alain Depauw

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