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« Oui à une fresque historique et culturelle alsacienne dans une Salle de spectacle ou dans un site emblématique, mais Non dans un lieu saint! » 

Les associations « La Voix des catholiques » et « Patrimoines Chrétiens et Traditions Lorraines » s’élèvent, dans une lettre ouverte, à la la tenue d’un « spectacle immersif multimedia profane » Terra Alsatia , dans l’église Saint-Joseph de Colmar.

Ces deux associations font part de leur mécontentement au M. l’Abbé Robert ABELAVA, Curé de Saint-Joseph et à Son Excellence Monseigneur DELANNOY, Archevêque de Strasbourg.

Lettre ouverte soutenue par les deux associations :

A Monsieur l’Abbé Robert ABELAVA, Curé de Saint-Joseph, Presbytère, 14, place Saint-Joseph 68000 COLMAR

Copie à Son Excellence Monseigneur DELANNOY, Archevêque de Strasbourg

Objet : Non à l’évènement Terra Alsatia dans l’église Saint-Joseph

Le 8 octobre 2025

Monsieur le Curé,

Du 15 octobre au 16 novembre 2025, va être donné dans votre église paroissiale un nouveau « spectacle vivant son et lumière monumental » du nom de Terra Alsatia.

Le site officiel du diocèse ne tarit pas d’éloges sur l’évènement : « Plongez au coeur de l’histoire … Terra Alsatia est un voyage dans le temps pour vous faire revivre l’histoire de l’Alsace de 1870 à 1945. Ne manquez pas votre chance de vivre cette expérience hors du commun ».

Il est fait état d’une production animée par le jeu de cent figurants, reproduisant notamment des scènes populaires jusque dans le choeur de l’édifice religieux, au pied de l’autel où est célébré habituellement le Saint-Sacrifice de la Messe. Un show gigantesque, à grands renforts d’effets spéciaux et de vidéoprojecteurs lasers, saturé d’effets lumineux et d’une sonorisation multipoints ample (soit tonitruante) comme Damien Fontaine en a le secret, va investir l’église colmarienne.

Bref, pendant un mois et à soixante-quatre reprises le lieu saint va se transformer le soir en boîte de nuit : Quelle honte !

Aussi, de nombreux catholiques colmariens et d’autres régions auxquels nous joignons notre voix, se disent-ils aujourd’hui indignés par la prochaine violation de ce lieu sacré (soit la définition même du terme de profanation).

Nous ne nions pas l’intérêt de cette fresque historique retraçant l’histoire tourmentée de l’Alsace de 1870 à à 1945, la vie d’un peuple et d’une terre écartelés entre deux pays en conflit, la France et l’Allemagne. Nous aurions approuvé la mise en oeuvre de cet évènement dans un lieu historique emblématique de la région ou dans une salle de spectacle, mais nous sommes absolument opposés, nous catholiques, à la défiguration d’un lieu sacré qu’est une église par une représentation profane.

Monsieur Germain MERGEL, président du Conseil de fabrique, se réjouit de fêter le 125ème anniversaire de cet édifice dédié aux ouvriers et aux artisans en soutenant Terra Alsatia avec force enthousiasme.

Une cérémonie particulière suivie d’un concert de musique sacré extrait de notre riche répertoire religieux n’auraient-ils pas mieux rendu hommage aux générations de paroissiens qui se sont sanctifiés dans votre église ?

Nous nous permettons enfin de rappeler à votre mémoire les principaux textes d’Eglise qui traitent de la tenue de concerts dans les églises, dont certains figurent d’ailleurs sur le site du diocèse de Strasbourg dans son « guide administratif et informations juridiques » :

– Document romain de 1987 de la Congrégation romaine pour le culte divin : « les églises servent d’abord de lieu de rassemblement du Peuple de Dieu et de célébration des sacrements et autres actions liturgiques. Il ne s’agit pas de lieux publics. Le Canon 1210 du Code de Droit canonique stipule par ailleurs de respecter le caractère sacré de l’église en excluant ce qui ne relève pas du culte. Au mieux, l’on pourrait tolérer la tenue de concerts de musique sacrée surtout s’ils créent un climat de beauté et de méditation et qu’ils sont reliés à la tradition spirituelle… ». Le paragraphe 8 dudit document se montre très clair en ce qui concerne les autres genres de musique, classique ou contemporaine, de haut niveau ou populaire : cela ne respecterait pas le caractère sacré de l’église. Le paragraphe 10 précise « l’entrée de l’église sera libre et gratuite. On adoptera une tenue et un comportement convenant au caractère sacré du lieu. On n’occupera jamais le choeur de l’église et on respectera en toute circonstance l’autel, l’ambon et le siège du célébrant ».

– Document du Conseil permanent de l’Episcopat français : « on fera en sorte que l’église ne puisse jamais être considérée comme une salle de spectacles ordinaire ». Il n’est pas jusqu’à la Loi de Séparation de décembre 1905 (article 13) qui stipule que la désaffection du lieu de culte pourrait être prononcée « si les édifices sont détournés de leur destination ». Or cette dernière est strictement cultuelle. Il est savoureux de constater que cette loi républicaine hostile à la religion catholique se montre plus respectueuse envers un édifice religieux que les autorités catholiques elles-mêmes !

– Le droit canonique qualifie bien de son côté l’église de « lieu sacré » ou de « lieu saint ». Est sacré (en latin sacer) ce qui est inviolable, objet d’un respect absolu.

Le canon 1210 dispose « ne sera admis dans un lieu sacré que ce qui sert et favorise le culte, la piété ou la religion, et y sera défendu tout ce qui en est contraire ».

Force est de constater que l’opus Terra Alsatia contrevient gravement et en totalité aux règles de notre Sainte Mère l’Eglise.

A l’heure où les représentations publiques blasphématoires envers la religion catholiques se multiplient en France, fille aînée de l’Eglise ( Cérémonie abjecte des Jeux Olympiques à Paris le 26 juillet 2024, scénographies , concerts de rock et spectacles de variété dans des lieux saints) , nous, catholiques de France et d’Alsace, vous prions instamment de déprogrammer cette année et à jamais dans votre église comme dans tous les monuments religieux régionaux, ce spectacle indigne, et d’en organiser la délocalisation dans un espace approprié.

Dans cette attente, nous vous prions d’agréer, Monsieur le curé, l’expression de notre parfaite mais vigilante considération.

Elisabeth MULLER, Coordinatrice de La Voix des Catholiques

Responsable nationale La Voix des Catholiques (1)

(1) La Voix des Catholiques est un Collectif qui défend l’identité nationale et chrétienne de la France en s’inspirant de la doctrine politique et sociale traditionnelle de l’Eglise.

Contact : lavoixdescatholiques@protonmail.com

Pour faire connaître votre mécontentement aux autorités religieuses de Colmar :

– Monsieur l’Abbé Robert ABELAVA – Email : communic.paroisse.stjoseph@gmail.com / Téléphone : 03 89 79 11 75

– Mgr Pascal Delannoy – Email :  archeveque@archeveche-strasbourg.fr  / Téléphone : 03 88 21 24 24

Cassandre Fristot

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