
Les funérailles, selon le rite traditionnel, du combattant Lajos Marton, de Budapest au Petit-Clamart à la prise de Saint Nicolas-du-Chardonneret, ont eu lieu mardi 16 décembre.
Famille, amis de combat et de prison, ainsi que quelques co-nationaux Hongrois, étaient présent le 16 décembre pour saluer la mémoire de Lajos Marton
Le 7 décembre 2025, Lajos Marton, membre du commando de l’attentat du Petit-Clamart, visant à assassiner le général De gaulle, est décédé. Ses funérailles, selon le rite traditionnel, ont eu lieu le mardi 16 décembre 2025.

Famille et amis de combat et de prison, ainsi que quelques co-nationaux Hongrois, étaient là pour saluer la mémoire de ce grand combattant nationaliste, anti-communiste et catholique que fut le Hongrois Lajos Marton. De Budapest à l’attentat du Petit-Clamart jusqu’à la prise de l’église Saint Nicolas-du-Chardonneret, il n’a pas ménagé ses forces ni son courage pour délivrer sa patrie, la Hongrie, de la dictature soviétique, pour combattre les communistes à l’œuvre derrière la décolonisation sanglante de l’Algérie, et pour défendre la Tradition de l’Église catholique en occupant l’église parisienne, Saint Nicolas-du-Chardonneret, desservie depuis par la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X. Il écrira deux livres sur sa vie : Il faut tuer De Gaulle et Ma vie pour la patrie.
MPI a déjà salué sa mémoire dans un article intitulé Lajos Marton, membre du commando de l’attentat du Petit-Clamart, est décédé.
Cette journée de prières et d’amitié pour saluer un combattant patriote, anti-communiste et catholique, débuta avec une messe célébrée selon le rite traditionnel accompagnée d’une belle chorale. Le prêtre célébrant en profita pour rappeler l’importance de se préparer à la mort, une mort laquelle Lajos Marton fit face courageusement de nombreuses fois.
Une vie épique
Lors de l’inhumation au cimetière, quelques amis rappelèrent la vie épique de ce Hongrois qui fit de la France sa seconde patrie. Son camarade du commando du lieutenant-colonel Bastien-Thiry, Louis de Condé, fort ému, retraça ce parcours extraordinaire qui mena Lajos Marton de l’insurrection de Budapest de 1956 à l’attentat du Petit-Clamart, l’Opération Charlotte Corday visant à tuer De Gaulle. Toujours, l’amour de la patrie et la lutte contre le communisme mortifère furent les deux faces de ces batailles. Condamné à mort par contumace en 1959 par la justice communiste hongroise, il fut condamné à 20 ans de prison par la justice gaullienne en 1963.
Un autre éloge funèbre, celui de son ami Guillaume d’Aram de Valada, fit revivre ces années de luttes mais aussi la vie familiale de ce Hongrois expatrié en France.
Pour clore ces funérailles, monta au ciel une dizaine de chapelet pour le repos de l’âme de Lajos Marton. Et avant que la famille et les amis puissent lui dire un dernier adieu, retentirent les belles paroles du chant La Cavalcade écrites par son ami Jean de Brem.
Que Lajos Marton repose en paix !
Éloge funèbre prononcé par Guillaume d’Aram de Valada :
« Ma chère Sophie, mon cher François,
« S’il y a dans l’existence des hommes dignes des romans les plus périlleux, Lajos Marton en fait partie.

« J’ai eu la chance et l’honneur de connaître cet homme de grande qualité et doué d’un courage à toute épreuve. Des combats anti-communistes de 1956, en Hongrie, sa patrie charnelle, jusqu’aux derniers combats de l’OAS, Lajos Marton ne dérogera jamais à ce qu’il mettait au-dessus de tout : la fidélité à la parole donnée.
« En retraçant le parcours et la vie de ce fier hongrois, nous pouvons peut-être mesurer ce que la prise de risque veut dire quand la prudence, elle, n’a que très rarement sa place.
« Il y a une citation du Cardinal Mercier qui résume bien ces choses : « Quand la prudence est partout, le courage n’est nulle part. »
« Lajos était aussi un homme de grande culture, parlant au moins quatre langues, doué d’une courtoisie et d’un vrai sens de l’amitié dans une époque où seul le paraître immédiat semble devoir s’imposer.
« Après l’épreuve de la prison, en compagnie de ses deux compatriotes et amis, Lazlo Varga et Guyla Sari, il continuera à défendre l’idéal nationaliste auquel il restera attaché jusqu’au terme de son existence.
« On ne peux pas évoquer Lajos sans parler de sa chère épouse, Colette, disparue il y a un an à peine, en octobre 2024, ils marchaient d’un même pas. Colette était une belle personne, discrète, chaleureuse et toujours attentionnée. ils auront trois enfants. La discrétion, le sens du travail bien fait et la fidélité à la parole donnée seront le fil conducteur d’une éducation attentive et chaleureuse.
« Je me souviens d’une anecdote vécue. En 1993, alors que Gérard Longuet était ministre du gouvernement Balladur, nous avions été le voir à son ministère. Et, après un long entretien, Longuet lui avait permis de réaliser des traductions de documents pour des entreprises industrielles françaises travaillant à l’international. De la part de Gérard Longuet, cette « petite » marque de fidélité aux combats passés avait touché Lajos et surtout, lui avait permis de valoriser ses compétences professionnelles.
« Dans les années 80 et 90, nous nous rencontrions régulièrement, en famille, en compagnie, notamment, de Christian Lefèvre, un de ses frères d’armes de l’OAS et compagnon d’emprisonnement à l’île de Ré. Nos déjeuners étaient toujours un vrai moment d’amitié française. Écouter ces témoins directs des derniers combats crépusculaires de l’OAS, nous racontant avec beaucoup de détachement leurs expériences respectives, reste un souvenir précieux inscrit dans nos mémoires. Lajos nous racontait, presque à chaque fois, l’attentat du petit Clamart, avec précision, y compris dans son déroulement pathétique, et, à la fin de son récit, à chaque fois, il nous prévenait : « désolé mais maintenant je vais pleurer ». Son émotion durait quelques instants, Colette le regardait en souriant, et il souriait à son tour.
« Ces moments-là ne sont pas de la nostalgie stérile comme certains pourraient le croire, non, ce sont tout simplement des instants de fidélité dans un monde si souvent dominé par l’oubli et la légèreté face aux épreuves du passé.
« Lajos avait aussi connu Jean de Brem, lâchement assassiné par la police à 27 ans en avril 1963, rue de la montagne Saint Geneviève. Lajos nous avait raconté l’avoir notamment accompagné lorsqu’il avait écrit son merveilleux poème « la cavalcade », chanté encore aujourd’hui dans l’armée française, sur la mélodie de « j’avais un camarade ».
Lajos Marton faisait partie de ceux qui occupèrent Saint Nicolas-du-Chardonnet dès le début et en participant à sa garde de nuit durant plusieurs mois
« J’ai un autre souvenir précis de Lajos. En 1977, quand les catholiques traditionalistes, fidèles à Monseigneur Lefèvre, avaient décidé de prendre de force une église, à Paris, afin de permettre la célébration de la messe Tridentine, Lajos Marton faisait partie de ceux qui occupèrent Saint Nicolas du Chardonnet dès le début et en participant à sa garde de nuit durant plusieurs mois. Tout comme à Noisy le Grand, dans les années 90, quand la construction d’une église fidèle au rite traditionnel fut érigée et menacée régulièrement par des acharnés de la « liberté d’expression ». À Noisy le Grand, Christian Lefèvre était aussi de ces fidèles combattants de l’ombre, sans ostentation aucune, juste pour tenir et conserver l’essentiel.
« Et puis, à la chute de l’URSS en 1991 et son démantèlement, la Hongrie s’est rappelé de l’insurrection de 1956 et de ses acteurs. Lajos fut invité en Hongrie, sa patrie quittée plus de 30 ans plus tôt. Il fut réhabilité officiellement par le gouvernement hongrois qui l’éleva au grade de général de la garde nationale 56. Cette marque de reconnaissance touchera profondément Lajos et lui mit du baume dans son coeur de « soldat oublié ». Il retournera plusieurs fois en Hongrie où il retrouvera notamment des membres de sa famille perdue de vue depuis les événements tragiques de 1956.
« Lajos était un homme de grande valeur, tellement agréable et prévenant en toutes circonstances, discret et ne se mettant jamais en avant.
« Il y a une citation de Gustave Thibon qui illustre bien tout ce qui a guidé son existence : « Ce qui compte dans les combats vitaux, ce n’est pas seulement de vaincre. C’est surtout de ne pas se rendre. »
« Sa génération de résistants ne se rendait pas, que ce soit face au rouleau compresseur de l’obscurantisme communiste ou face au cynisme gaulliste de la trahison à la parole donnée. Ce sont des exemples de fidélité pour des générations entières.
« Nous sommes là aujourd’hui pour le saluer une dernière fois et honorer sa mémoire d’homme d’exception qui nous aura tant appris sur la meilleure façon de se comporter.
« Le comportement, voilà sans doute le meilleur marqueur dans l’existence, le reste est finalement secondaire.
« Voilà, chère Sophie et cher François, brièvement, ce que je peux témoigner de ma modeste expérience auprès de votre cher papa. Vos chers parents ne seront jamais absents dans nos cœurs, invisibles mais jamais absents.
« Merci Lajos, Adieu !
« Guillaume d’Aram de Valada »
Francesca de Villasmundo
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