Le général (2S) André Coustou, qui figure parmi les signataires de la première tribune des militaires, communique :

La lettre ouverte rédigée par l’ancien capitaine de gendarmerie Jean-Pierre Fabre-Bernadac n’est ni une pétition, ni une tribune de généraux, ni un appel fantasmé à une quelconque rébellion mais seulement et simplement un SOS lancé au regard d’une situation unanimement reconnue grave. Il est d’ailleurs d’autant plus remarquable qu’elle ait été signée par 60 généraux, de nombreux officiers supérieurs et des milliers de militaires de tous grades.

Si cette lettre avait été rédigée par un des 27.000 signataires à ce jour, nul doute que les mots n’eussent pas été les mêmes. Il n’empêche qu’ils ont signé, sans obligation et en toute responsabilité.

Ensuite, une lecture non partisane exclut toute ambiguïté. En effet, le terme « mission » indique bien que l’engagement des militaires d’active dans des conditions que prévoit notre constitution s’effectuerait sous les ordres du chef des armées qu’est le président de la république.

Aussi, les réactions diverses de la part de personnalités politiques et de médias que le bon goût et la fidélité au texte n’étouffent pas laissent froid.

En revanche, on peut déplorer les réactions de plusieurs membres du gouvernement dont la précipitation n’a d’égale que l’approximation, révélant ainsi que la « lettre » avait visé juste. Pourquoi un tel affolement ? Peut-être parce que ceux qui réagissent ainsi savent bien qu’ils ne sont pas étrangers aux causes, non de la lettre, mais de ce qui a motivé la lettre.

Le Premier ministre évoque, avec un sourire narquois « une affaire insignifiante ». Alors, pourquoi tout ce tapage contre-productif au sein de son gouvernement ?

Madame Florence Parly, ministre des armées, dénonce « des irresponsables qui ne représentent qu’eux-mêmes ». Cela fait quand même à ce jour beaucoup d’irresponsables : 27.000 signataires dont 60 généraux, plus des militaires d’active qui soutiennent leurs anciens et des dizaines de milliers de civils qui soutiennent les deux déclarations maintenant. Mais, effectivement, chaque signataire n’engage que lui-même.

Le dimanche 2 mai à 9h, sur une radio d’information continue subventionnée par nos impôts, madame Marlène Schiappa, bras droit du ministre de l’Intérieur, évoquait la « tribune de 10 généraux en retraite », alors qu’au même moment, la lettre ouverte écrite par un capitaine avait déjà recueilli plus de 22000 signatures. Une telle énormité ne mérite aucun commentaire.

Et puis, en mal de publicité peut-être, madame Agnès Pannier-Runacher citait « un quarteron de généraux en charentaises ». Un bon mot qui aurait fait sourire les auditeurs des Grosses têtes dont vient sa collègue madame Roseline Bachelot qui peut ainsi lui donner l’adresse pour sa future reconversion. Si tout cela est méprisant, c’est aussi méprisable.

En revanche, ces personnalités politiques en postes de responsabilité ont trop l’habitude de considérer l’armée comme une grande muette disciplinée qu’on fait taire par ce sacro-saint devoir de réserve. Mais elles n’ont pas compris que, si les militaires ont l’obligation de sonner le tocsin, c’est parce qu’ils ont accepté de donner leur vie pour la France qu’ils voient si malmenée.

Aussi est-il inacceptable que quelqu’un qui n’a jamais pris le moindre risque pour sa propre personne se permette, ce qui est extrêmement grave, d’accuser les signataires de cette lettre d’une fallacieuse accusation de complot à l’égard du gouvernement. Ne pas comprendre ce SOS est un déni de réalité. Qu’un membre du gouvernement se conduise comme un quelconque opposant politique dont les extravagantes déclarations lui permettent d’exister est insupportable.

C’est pourquoi, les militaires n’étant pas ce qu’elle croit, le signataire de ces quelques lignes porte plainte pour diffamation à l’encontre de la ministresse Agnès Pannier-Runacher.

Trop, c’est trop!

Général (2S) André Coustou

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