Les appels à la démission du gouvernement ont été entendus
Le gouvernement bulgare a démissionné dans un contexte de manifestations de grande ampleur et avant un vote de défiance du Parlement.
Des manifestations importantes se sont succédées pour dénoncer l’emprise de l’oligarque Delian Peevski (à la tête d’un parti musulman et englué dans des affaires de corruption) et de l’ancien Premier ministre Boïko Borissov (accusé de népotisme et de corruption) sur le pays. Celle du 10 décembre à Sofia a rassemblé environ 150 000 personnes. Les manifestants réclament notamment le retrait du plan budgétaire 2026 qui accorderait des avantages aux fonctionnaires de l’Etat au détriment du reste de la population.
« Notre coalition a examiné les événements récents. Il ne fait aucun doute que notre gouvernement aurait reçu le soutien du Parlement et que la motion de censure aurait été rejetée. Mais notre volonté est de répondre aux attentes du peuple. Le gouvernement est au service du peuple, et nous entendons la voix des manifestants ; nous devons accéder à leurs demandes. Les appels à la démission du gouvernement émanent de toutes les générations, jeunes et moins jeunes, et il est essentiel de soutenir cette mobilisation citoyenne. Je tiens à vous informer que le gouvernement démissionne avant le vote de défiance », a déclaré le Premier ministre bulgare lors d’une intervention diffusée sur la télévision nationale bulgare .
« Le gouvernement démissionne », a annoncé Rosen Zhelyazkov. Il a ajouté que ce gouvernement était le fruit d’une coalition complexe entre des partis, divers par leur nature politique, leur histoire et leur essence, mais unis autour de l’objectif et du désir de voir la Bulgarie poursuivre son développement sur la voie européenne.
« Cette énergie civique doit être soutenue et encouragée. Je l’ai déclaré hier aux ministres et je le réaffirme aujourd’hui avec la même responsabilité. Il est impératif de l’encourager, car le monde est confronté à de nombreux défis et la défense de la démocratie est l’un des plus grands défis auxquels toute nation consciente doit faire face », a déclaré le Premier ministre.
« Les citoyens doivent élire leurs dirigeants officiels – il ne s’agit pas de lancer un défi à Asen Vassilev, Bozhidar Bozhanov, Atanas Atanasov, ni même au président Rumen Radev », a souligné Rosen Zhelyazkov.
Il a fait remarquer que les manifestations devraient permettre de voir quel profil devrait avoir le gouvernement après les élections de 2026. « Il s’agit d’inviter les leaders de la contestation à exposer leur vision pour les mois à venir. », a également déclaré Rosen Zhelyazkov.
Il reste à noter la grande différence d’attitude entre les politiciens bulgares et leurs homologues français : les politiciens français n’écoutent jamais la colère populaire lorsque celle-ci réclame la démission du président de la république et de son gouvernement.
Pierre-Alain Depauw
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