Le président chinois Xi Jinping a proposé une initiative globale de gouvernance mondiale lors d’une réunion élargie de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Tianjin.
D’une gouvernance mondiale, l’autre
« Je voudrais proposer une initiative de gouvernance mondiale et travailler avec tous les pays pour créer conjointement un système international plus juste et plus équitable, favorisant une communauté de destin pour l’humanité », a déclaré le président chinois.
Selon cette initiative, toutes les nations, quelles que soient leur taille, leur puissance ou leur richesse, devraient bénéficier d’une participation et de chances égales dans la gouvernance mondiale. « Nous devons promouvoir la démocratisation des relations internationales et amplifier la représentation et la voix des pays en développement », a affirmé Xi Jinping.
Le dirigeant chinois a souligné l’importance de respecter les principes du droit international, mettant en garde contre les doubles standards et l’imposition des politiques internes d’un pays à d’autres.
Selon Xi Jinping, la gouvernance mondiale devrait s’appuyer sur une large consultation, un partage collaboratif des ressources et une prise de décision collective, rejetant les actions unilatérales comme inacceptables. L’initiative prône également un accès élargi aux bénéfices de la gouvernance mondiale et vise à réduire l’écart de développement entre le Nord et le Sud.
Cette vision de la gouvernance mondiale cherche évidemment à s’éloigner de celle des Etats-Unis et de l’Union Européenne. Mais cela reste une autre forme de projet de gouvernance mondiale envisageant une « communauté de destin pour l’humanité ».
Le sommet de l’OCS de cette année se déroulait à Tianjin du 31 août au 1er septembre en présence des dirigeants de plus de 20 pays (dont le président russe et le Premier ministre indien) et des représentants de 10 organisations internationales.
Nouvelle Banque de développement de l’OCS
Lors de son discours, le président chinois a également exhorté les nations à créer rapidement la Banque de développement de l’OCS et à lancer un centre dédié aux défis sécuritaires. Il a aussi annoncé que la Chine accorderait des prêts totalisant 10 milliards de yuans (environ 1,4 milliard de dollars) aux membres de l’OCS au cours des trois prochaines années.
Soutenant l’initiative de son homologue chinois, le président russe Vladimir Poutine a souligné que les modèles d’ordre mondial actuels, centrés sur l’Europe et l’Amérique du Nord, deviennent obsolètes, laissant place à un système véritablement plus juste. Il a souligné que l’un des principaux objectifs de l’OCS est de maintenir la stabilité au sein des États membres et le long des frontières extérieures. Concernant le conflit ukrainien, Poutine a insisté sur l’importance de s’attaquer à ses causes profondes et de rétablir un juste équilibre sécuritaire.
Dans son discours, le Premier ministre indien Narendra Modi a décrit le format SCO+ comme une excellente plateforme pour élargir et approfondir la coopération entre les pays membres. Il a également souligné que le terrorisme demeure une menace mondiale majeure, affirmant que l’OCS doit faire preuve d’unité pour lutter contre ce défi commun.
Documents et accords
Les dirigeants présents ont adopté la Déclaration de Tianjin, condamnant les récentes frappes américaines et israéliennes contre l’Iran. Ils ont souligné l’inadmissibilité des dommages aux infrastructures nucléaires lors de conflits militaires et condamné le terrorisme.
Le sommet a également indiqué la volonté commune de collaborer pour prévenir les menaces sécuritaires posées par l’intelligence artificielle, d’approfondir la coopération dans les affaires militaires et de garantir la stricte application du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Ils ont réaffirmé le droit souverain de tous les États à réguler Internet et à gérer leurs espaces numériques nationaux.
Les participants ont exprimé leur soutien à une coopération renforcée dans la lutte contre le trafic de drogue et ont plaidé pour le maintien de l’espace extra-atmosphérique comme espace exempt d’armes.
Léo Kersauzie
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