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Pas facile d’arrêter une révolution en marche, de lui dire « Tu n’iras pas plus loin !», lorsque la force révolutionnaire est lancée elle emporte tout sur son passage, ses propres pères et enfants tout ensemble.

Le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, fut un des pères de la révolution conciliaire, théologien écouté et suivi à ce fameux concile Vatican II qui devait donner naissance à un homme nouveau, régénéré par la grâce d’une doctrine nouvelle, de sacrements nouveaux, d’une liturgie novatrice, d’une discipline anthropocentrée, d’une Eglise ouverte à l’homme moderne, en dialogue avec la société contemporaine. 

Lui qui fut un des acteurs principaux de ce que l’archevêque Mgr Lefebvre, fondateur de la F.S.S.P.X., nomma une « révolution » en rupture avec la Tradition bi-millénaire de l’Église catholique, en devint ces dernières années un spectateur, certainement désenchanté, les tant attendus lendemains qui chantent n’ayant pas été au rendez-vous de l’après et du post-Concile. C’est l’apostasie des nations, des clercs et des fidèles qui en est le fruit le plus visible et affligeant.

Retiré dans un monastère romain, ce pape émérite, qui a laissé la place au jésuite argentin Jorge Maria Bergoglio, sort parfois de son silence dans l’espoir de conjurer la marche inéluctable du progressisme conciliaire, entamée sous le pape Paul VI, et qui n’a fait qu’accélérer sa course inexorable sous le pontificat du médiatique pape François, fils du Concile.

Dernièrement, l’ancien Benoît XVI a co-signé un livre avec le cardinal guinéen Sarah, l’actuel préfet de la Congrégation pour la divine liturgie et la discipline des sacrements, Des profondeurs de nos cœurs, dans lequel les deux hauts ecclésiastiques, tout en s’affirmant en « filiale obéissance au pape François » et en disant s’éloigner de « l’idéologie » qui « divise », estiment ne pas pouvoir « se taire » face à l’éventualité d’ordonner prêtres des hommes mariés envisagée lors du Synode sur l’Amazonie. Le pape François doit prendre une décision sur cette question très sensible dans les prochaines semaines.

 « La similitude de nos soucis et la convergence de nos conclusions nous ont décidés à mettre le fruit de notre travail et de notre amitié spirituelle à la disposition de tous les fidèles à l’instar de saint Augustin. En effet, comme lui nous pouvons affirmer : Silere non possum ! Je ne peux pas me taire ! » écrivent les deux ecclésiastiques.

« Il est urgent, nécessaire, que tous, évêques, prêtres et laïcs, retrouvent un regard de foi sur l’Église et sur le célibat sacerdotal qui protège son mystère », affirment-ils. Ils demandent à toute l’Église de ne pas se laisser « impressionner » par « les mauvais plaidoyers, les mises en scène théâtrales, les mensonges diaboliques, les erreurs à la mode qui veulent dévaloriser le célibat sacerdotal ».

« L’état conjugal concerne l’homme dans sa totalité, or le service du Seigneur exigeant également le don total de l’homme, il ne semble pas possible de réaliser simultanément les deux vocations. Ainsi, l’aptitude à renoncer au mariage pour se mettre totalement à la disposition du Seigneur est devenue un critère pour le ministère sacerdotal », écrit Benoît. Dans sa brève contribution au livre, il affirme que le sacerdoce et le célibat sont unis depuis le début de la «nouvelle alliance» de Dieu avec l’humanité, établie par Jésus. Et il rappelle que déjà « dans l’Église ancienne », c’est-à-dire au premier millénaire, « les hommes mariés ne pouvaient recevoir le sacrement de l’ordre que s’ils s’engageaient à l’abstinence sexuelle ».

Pour le cardinal guinéen Sarah, « le célibat sacerdotal bien compris, s’il est parfois une épreuve, est une libération. Il permet au prêtre de s’établir en toute cohérence dans son identité d’époux de l’Église ». Dans son texte, il rappelle qu’il y a « un lien ontologique et sacramentel entre le sacerdoce et le célibat. Tout affaiblissement de ce lien remettrait en question le Magistère du Concile et des Papes Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI. Je prie le Pape François de nous protéger définitivement d’une telle éventualité en opposant son veto à tout affaiblissement de la loi du célibat sacerdotal, même limité à l’une ou l’autre région ». Le préfet de la Congrégation pour le Culte divin va jusqu’à dénoncer « une catastrophe pastorale, une confusion ecclésiologique et un obscurcissement de la compréhension du sacerdoce » dans la possibilité éventuelle d’ordonner des hommes mariés.

Si le pape Benoît XVI, l’ancien avant-gardiste devenu conservateur en fin de vie, semble lucide sur les dérives bergogliennes et du Synode sur l’Amazonie, l’est-il sur ce fameux Concile, la source infestée de modernisme, d’idéologie progressiste, de protestantisme, à laquelle s’abreuvent les réformes du pape François ? Il semblerait que non puisque le « magistère du Concile » et des papes conciliaires reste la boussole des deux auteurs. Or ce fut à Vatican II que fut théorisé ce « sacerdoce commun des fidèles », subversif de la notion de hiérarchie, de l’autorité sacerdotale, et, par voie logique, ouvrant la voie à cette ordination des hommes mariés, qu’ils combattent aujourd’hui.

Et d’autre part, ce livre signé Benoît XVI, et non cardinal Ratzinger comme cela aurait été plus approprié, permet à une certaine ambiguïté quant à l’abdication du pape émérite de persister dans les esprits et donne l’idée que la charge pontificale se partage entre les deux hommes, François et Benoît, Jorge Maria Bergoglio et Ratzinger. Cette ambiguïté nourrit la crise d’autorité contemporaine, impactant par corrélation le sacerdoce. Elle-aussi a pris racine, tout au moins en partie, dans le dernier Concile et tout particulièrement son décret Lumen Gentium, sa collégialité, la démocratisation de l’« l’Eglise, peuple de Dieu ».

Il sera donc bien difficile de sortir, comme y aspirent cependant le pape émérite Benoît XVI et le cardinal Robert Sarah, de cette crise de la fonction sacerdotale, qui ressort tant de ce souhait, contraire à toute la Tradition, de nombreux évêques conciliaires d’ordonner des hommes mariés et de donner une place ministérielle aux femmes que de l’égalitarisme démocratique imposé à Vatican II, sans dénoncer les innovations conciliaires fondements de cette même crise. Une dénonciation que les deux hauts prélats n’émettent pas encore…

Francesca de Villasmundo

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Françoise Authosserre
Françoise Authosserre
il y a 11 années

Une famille monoparentale (femme élevant seule ses enfants dans la plupart des cas, veuve ou séparée contre son gré) n’est pas une famille ?
Une famille recomposée (veufs remariés) n’est pas une famille non plus ?
Alors, quels noms leur donnez-vous ? Et ces enfants vivant dans ces familles qui ont survécu courageusement à un drame, n’appartiennent-ils pas à une famille ? C’est cela que vous leur dites ?
J’attends votre réponse.
Merci par avance.

Bruno
Bruno
il y a 11 années

En tout état de cause, une « famille » homosexuelle (par anti-phrase sans doute!) n’est pas une famille réelle puisque au moins l’un des deux ‘tuteurs’ n’est pas parent biologique de l’enfant. Au surplus, l’enfant est dans ce cas privé de la parité sexuelle indispensable à son épanouissement… cf débats réclamés, mais refusés aux citoyens de notre pays au cours de l’année écoulée.

marc Sorede
marc Sorede
il y a 11 années

Chère Françoise,

vous dites:
« Une famille monoparentale (femme élevant seule ses enfants dans la plupart des cas, veuve ou séparée contre son gré) n’est pas une famille ? »

-c’est plutôt ce qu’il en reste…le modèle naturel, ce vers quoi il faut tendre et qu’il faut protéger à tout prix, parce que garant d’équilibre, c’est un père et une mère biologiques élevant leurs enfants… alors oui, le décès ou le départ de l’un est un drame qui laissera des traces…mais sinon, non, non et non, le choix délibéré de la monoparentalité n’est pas constitutif d’une famille. L’enfant sera naturellement fondé à reprocher à ce parent de l’avoir privé de l’autre…

-Une famille recomposée (veufs remariés) n’est pas une famille non plus ?

-il n’y a pas que les veufs remariés…
et sinon, pas vraiment…le fait que l’un des parents ne soit pas le parent biologique d’un ou plusieurs enfants est extrêmement difficile à gérer, et à accepter pour l’enfant. En toute hypothèse, cela fait suite à un drame, à une cassure dont l’enfant gardera les séquelles, surtout s’il sent qu’il a été abandonné par un père ou une mère qui lui a préféré une autre mère ou un autre père…

-Alors, quels noms leur donnez-vous ?

-vous les avez donné vous même, ces noms:
monoparentalité, recomposition…

-Et ces enfants vivant dans ces familles qui ont survécu courageusement à un drame, n’appartiennent-ils pas à une famille ? C’est cela que vous leur dites ?

-je veux bien que vous reconnaissiez du courage à ces enfants, ils en ont besoin. surtout si leur situation est la conséquence de l’égoïsme d’un de leurs parents qui lui, en a manqué singulièrement.
Et je ne peux dire qu’ils appartiennent bien à une famille car alors, moi, je vous pose la question:
-dans le cas de séparation des parents, où est leur famille: chez le père (avec ou sans une belle mère),
chez la mère (avec ou sans un beau père)? chez les 2?
-mais alors, peux t-on alors avoir « 2 » familles ???
-et si l’enfant est balloté de l’une à l’autre, n’est ce pas la démonstration qu’une famille ne peut être que l’union de leurs (vrais )parents?

entendons nous:
il ne s’agit pas de critiquer cruellement des situations pénibles…tout juste de rappeler les fondamentaux qui semblent singulièrement perdus de vue dans une époque qui a perdu tout repère et qui s’apprête à payer cash les conséquences d’un hédonisme débridé…

non, tout ne se vaut pas.

Hervé
Hervé
il y a 11 années

C’est assez simple. Il s’agit tout d’abord de ne pas critiquer les personnes que la vie peut jeter dans des situations douloureuses, contre lesquelles elles luttent souvent avec un courage admirable.

Mais il s’agit de comparer des structures familiales entre elles. Le discours dominant, profondément révolutionnaire, a l’intention affichée de briser un discours traditionnel, qui fait de la famille « nucléaire » le modèle familial par excellence, à même de remplir dans les meilleures conditions la fin éducative qui est celle de la famille.

L’idéologie sous-jacente au discours d’Hollande veut que les familles séparées, recomposées, monoparentales, homoparentales, soient d’authentiques modèles au même titre que la famille traditionnelle père-mère-enfant(s). Mais en réalité, les autres formes de famille sont le fruit d’accidents de la vie, créant des conditions beaucoup plus difficiles pour l’éducation des enfants et leur épanouissement.

La famille traditionnelle est en effet la conséquence stable d’un fait de nature, à savoir la nécessité impérieuse, pour procréer de façon naturelle, d’un homme et d’une femme, complémentaires dans l’oeuvre de la génération comme dans celle de l’éducation qui la complète et l’achève. En ce sens, seule la famille père-mère-enfant(s) peut prétendre au titre de « modèle ». Les autres formes de famille sont toujours la conséquence d’une fracture de ce modèle initial, fondé sur la réalité de la nature et sur ses exigences propres.

Par conséquent la loi, si elle tient compte de la réalité plus que de l’idéologie, doit s’efforcer tout à la foi de protéger ce modèle, de continuer à le présenter comme un modèle, mais aussi de venir en aide, pour autant que ce soit le rôle de l’Etat, aux personnes victimes des fractures de ce modèle. On comprend alors que le plus grand crime pour l’Etat consiste à détruire en connaissance le modèle traditionnel fondé sur la réalité afin de lui substituer un anti-modèle fondé sur les constructions, et même les délires et les caprices de la volonté humaine « libérée » du réel : l’homme peut « faire famille » comme il l’entend, c’est-à-dire inventer et réinventer la structure familiale selon son goût du moment.

Mais chercher à se « libérer » volontairement (je dis bien volontairement) du réel, c’est vouloir le reprendre un jour en pleine figure, comme un boomerang. Car si Dieu est toujours prêt à pardonner, l’homme pardonne parfois, mais la nature jamais. Nous saurons un jour les drames produits par des structures familiales construites au mépris du réel, et promues de façon insensée par l’Etat.

Je récapitule :

– Un modèle familial qui présente les meilleures conditions : père-mère-enfant(s).
– Des fractures accidentelles de ce modèle : familles séparées, recomposées, monoparentales…
– Des structures construites au mépris du réel : « familles » homoparentales, trouples…

Tout ne se vaut pas. Si tout se vaut, plus rien ne vaut.

Deleglod
Deleglod
il y a 11 années

Oui Monsieur le président , vous pouvez donner médaille à l’émigré et ses 4 femmes et 46 enfants .Vous donnerez moins aux homos mâles car ils vont avoir du mal malgré les essais non transformés ? ou ça ce saurait .

hu de bzc
hu de bzc
il y a 11 années

ainsi donc aucune décoration n’a été jetée à la figure de de ce hollande.demission.fr?
toutes ces meres de famillle sont restées muettes?
c’est là, une occasion , à bordeaux alain juppé s’etait fait remettre en place ,lui qui est pour le mariage pd

Kate
Kate
il y a 11 années

Merci de nous rappeler ces évidences concernant la place cohérente de la famille dans notre société. En ce qui concerne la fécondité des Françaises, je pense qu’il n’est pas juste de penser que cette fécondité provient de l’immigration: il suffit de regarder autour de soi les jeunes couples d’origine française pour constater que ce sont eux qui ont 2 et souvent 3 enfants, ce qui est une manière de prouver que, malgré toutes les difficultés matérielles de cette génération quasiment négligée (abandonnée) par les politiques, ils gardent espoir et confiance en l’avenir.
Quelques chiffres en Europe: en 2012, L’Allemagne poursuit son déficit annuel de population très important (- 2,4%) et un solde migratoire excessivement important également (+4,9%), ce qui prouve que sa population vieillit, ce qui va lui poser problème dans quelques années, et a besoin de ces apports migratoires, alors que la France a un accroissement des naissances de 3,8% en 2012, continuant le baby-boom commencé en 1946, et un taux migratoire de seulement 0,8%! Nous pouvons être fiers de nos jeunes générations qui assument!
Ce phénomène est assez étonnant car la France a longtemps été un pays de dénatalité, au 19ème siècle, par exemple, moment où l’Allemagne avait un bon taux de fécondité.