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Le Saint-Siège cède à la Chine : il retire l'évêque persécuté, fidèle à Rome, et confirme le candidat du régime communiste

Léon XIV a accepté la démission (forcée) d’un évêque clandestin qui est en prison depuis 4 ans, et a accepté de le remplacer par un candidat nommé irrégulièrement par Pékin quelques jours après la mort de François, pendant le Sede Vacante.

Nouveau coup dur pour les fidèles chinois qui refusent de se soumettre à l’Association patriotique. Le Saint-Siège a nommé un nouvel évêque pour la préfecture apostolique de Xinxiang, dans la province chinoise du Henan, après avoir accepté la démission forcée de l’évêque clandestin Mgr Joseph Zhang Weizhu, emprisonné depuis quatre ans pour avoir refusé de se soumettre aux instances officielles du régime chinois.

Monseigneur Weizhu a été arrêté pour la dernière fois en 2021 avec sept prêtres ; un grand nombre de policiers ont pris d’assaut l’usine qui servait de séminaire et ont arrêté les élèves et les enseignants.

Ordination épiscopale en vertu de l’accord provisoire

L’ordination épiscopale de Francis Li Jianlin, 50 ans, comme nouvel évêque de Xinxiang a eu lieu en l’église de Weihui. La cérémonie était présidée par Li Shan, « évêque » de Pékin, président de l’Association patriotique des catholiques chinois et vice-président de la Conférence des évêques de Chine .

La nomination a été approuvée par Léon XIV le 11 août « dans le cadre de l’accord provisoire entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine », selon le Bureau de presse du Vatican . Il s’agit du deuxième évêque élu durant les semaines de vacance du siège apostolique suite au décès de François, après l’élection, en avril, du père Li Jianlin par le clergé de Xinxiang.

Le retrait silencieux de l’évêque clandestin

Mgr José Zhang Weizhu, âgé de 67 ans, avait été nommé évêque de cette préfecture apostolique en 1991, avec l’approbation de Rome mais jamais celle de Pékin, en raison de son refus d’adhérer à l’Association patriotique . Afin de l’empêcher d’exercer son ministère, les autorités locales l’ont soumis à plusieurs reprises à des restrictions prolongées de sa liberté et à la répression de ses activités pastorales.

L’arrestation la plus médiatisée a eu lieu le 21 mai 2021, lorsque les autorités ont interpellé Mgr José Zhang Weizhu, ainsi que plusieurs prêtres et séminaristes, dans un séminaire clandestin qu’il avait ouvert dans le Hebei pour former des prêtres sans se soumettre aux instances officielles contrôlées par le Parti communiste chinois. Mgr José Zhang Weizhu a été arrêté pour violation du Règlement révisé sur les affaires religieuses, qui exige l’approbation de l’État pour le clergé.

On ignore toujours où se trouve le prélat, bien que les sept prêtres et les dix séminaristes arrêtés aient été libérés par la suite. Le propriétaire de la ferme où se trouvait le séminaire a été condamné à une amende d’environ 250 000 €.

Église fermée pour avoir autorisé la présence de mineurs

Selon AsiaNews, alors qu’une ordination épiscopale avait lieu, un autre incident s’est produit dans la même province du Henan, illustrant les restrictions religieuses en Chine. Le 2 décembre, les paroissiens d’une communauté catholique de Xuchang ont trouvé la porte de leur église cadenassée et accompagnée d’une notification officielle.

« Il a été vérifié que le 30 novembre 2025, l’église catholique de Hupin Road a enfreint la réglementation en vigueur en autorisant des mineurs à y entrer et à jouer d’instruments de musique », indique le document signé par l’Association patriotique et le Comité des affaires ecclésiastiques. L’église a reçu l’ordre de « suspendre ses activités jusqu’à ce qu’elle se mette entièrement en conformité ».

Cette mesure s’inscrit dans le cadre de l’interdiction faite à toute personne de moins de 18 ans d’entrer dans les églises, l’une des formes les plus flagrantes de déni de la liberté religieuse en Chine et un moyen concret d’entraver la transmission de la foi.

Profil du nouvel évêque communiste

Le dit Mgr Li Jianlin est né le 9 juillet 1975 à Huixian, dans la province du Henan. Il a étudié la philosophie et la théologie au Grand Séminaire catholique du Hebei et a été ordonné prêtre en 1999 par l’évêque de Shangqiu de l’époque, Mgr Nicola Shi Jingxian .

En décembre 2011, l’Association patriotique l’a nommé directeur adjoint et secrétaire général du Comité des affaires de l’Église catholique de la province du Henan. À ce titre, en 2018, il a cosigné avec l’évêque de Zhengzhou la circulaire interdisant l’accès aux églises aux personnes de moins de 18 ans.

Absences notables à la cérémonie

Le site officiel de l’ Église catholique en Chine, lié au gouvernement, n’a fait aucune mention de Léon XIV ni de Mgr Zhang Weizhu dans son compte rendu de l’ordination. Le secrétaire Yang Fu a lu la lettre d’approbation signée par la Conférence des évêques catholiques de Chine, qui ne mentionnait pas le consentement papal, conformément au principe d’« autonomie » de l’Église en Chine.

Le prélat démis de ses fonctions n’apparaissait pas non plus sur les photos des participants à la célébration, signe éloquent de la manière dont sa « démission » est présentée aux fidèles de la préfecture apostolique de Xinxiang, un territoire qui compte environ 100 000 baptisés dans une province où 4 % de la population est catholique.

Pierre-Alain Depauw

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