Depuis mi-juin, les sites et blogs catholiques ont été les premiers à s’inquiéter du sort des  chrétiens d’Irak suite à l’offensive fulgurante du groupe djihadiste de l’État islamique de l’Irak et de Levant. Leurs craintes se sont vite révélées être justifiées.  Les chrétiens étaient déjà nombreux à avoir quitté Mossoul mais cette fuite va être accélérée suite à l’ultimatum des djihadistes. La situation humanitaire est catastrophique et ils pourraient bientôt discrète. Les politiques français ont d’abord été discrets mais la mobilisation des réseaux catholiques aura fini par payer.

L’Observatoire de la Christianophobie et l’association Chrétienté Solidarité ont organisé la première manifestation de soutien au Trocadéro le 15 juin. Présent comme d’habitude, le Parti Chrétien Démocrate avait deux représentants avec Jean-Frédéric Poisson et son ancienne présidente Christine Boutin. Le 19 juin, Le bureau de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale a approuvé la création d’un groupe d’études sur les chrétiens d’Orient. La demande, soutenue par plus de 110 parlementaires de tous les bords politiques, a été faite il y a neuf mois par la “Coordination des chrétiens d’Orient en danger“. Ce groupe d’études est dirigé par Véronique Besse et Valérie Pécresse.  Si on retrouve beaucoup de gens de droite, on compte 13 députés du groupe socialiste dont l’ancienne ministre du groupe socialiste Michèle Delaunay.  Le 3 juillet suivant, Claude Goasguen interpelle Manuel Valls sur le sort des Chrétiens d’Orient et introduit le débat à l’Assemblée Nationale.  Il sera suivi une vingtaine de jours plus tard par Jean-Frédéric Poisson qui adresse une question écrite à Laurent Fabius pour demander comment le gouvernement compte agir concrètement. Le 21 juillet, la diplomatie française avait condamné l’ultimatum des djihadistes aux chrétiens de Mossoul, un premier geste. Le 23 juillet,  une mobilisation spontanée a lieu devant l’Assemblée Nationale, à laquelle se joignent des députés tels qu’Hervé Mariton, Xavier Breton, Meyer Habib ou bien encore Yann Galut. En cette fin du mois de juillet, tout s’accélère.

Paris, Lyon, Toulouse ou bien encore Nantes, de nombreuses villes ont accueilli ce week-end des rassemblements de soutien aux chrétiens d’Irak pour alerter l’opinion public. La capitale en a même eû deux, l’un samedi et l’autre dimanche. Cependant le rassemblement de dimanche était initié par des membres actifs du Front National. Si ce dernier ne l’organisait pas officiellement et n’en était pas à l’origine, certains mouvements comme le Comité de Soutien aux Chrétiens d’Irak n’ont pas voulu y participer. Cela est sans aucun doute dommage mais cela montre bien que l’enjeu politique devient bien réel entre UMP, FN et gouvernement. L’UMP y verra un moyen de pointer l’inefficacité du gouvernement socialiste tandis que le FN critiquera l’action américaine en Irak. Le dimanche, la manifestation de soutien a rassemblé 5000 personnes dont de nombreux chrétiens d’Orient. Signe de l’importance de l’image, Anne Hidalgo y avait envoyé un représentant dont nous avons parlé ici. Mais de nombreuses autres personnalités politiques étaient présentes : Nathalie Kosciusko-Morizet, Roger Karoutchi, Jean-Christophe Fromantin, Yves Jégo, Rachida Dati, Claude Goasguen, Hervé Mariton, Ludovine de La Rochère, plusieurs adjoints socialistes de la mairie de Paris et encore bien d’autres. Des parlementaires ont même adressé une lettre ouverte à François Hollande pour qu’il demande pour saisir la Cour Pénale Internationale sur les exactions commises à l’encontre des minorités en Irak dont les chrétiens. Le député PS Puponni a déclaré que la France devait faire plus et qu’on assistait à une véritable épuration. On ne compte plus les prises de position d’élus pour soutenir les chrétiens d’Irak.

Lundi, les ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur, Laurent Fabius et Bernard Cazeneuve, se sont dits prêts à “favoriser l’accueil”, au titre de l’asile, des chrétiens d’Irak victimes de “persécutions” de la part des djihadistes. Les médias n’hésitent pas à parler des rassemblements de soutien. La mobilisation en faveur des chrétiens d’Irak a dépassé le cadre religieux pour atteindre une dimension politique. Certains parleront de récupération politique mais on ne peut pas se plaindre du silence et de l’indifférence puis ensuite condamner les élus qui agissent grâce à la mobilisation. On devrait se réjouir que la classe politique prenne enfin conscience de la situation dramatique dans laquelle se trouvent actuellement les chrétiens d’Irak.

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