L’attaque punitive lancée par l’Iran contre Israël durant la soirée du samedi 13 avril suscite évidemment bien des commentaires en sens divers. Ce sont près de 300 drones et missiles qui ont été lancés contre Israël en réplique à la frappe israélienne du 1er avril contre le consulat iranien à Damas.
L’armée israélienne s’est félicitée que seule sa base de Nevatim aurait été légèrement touchée, affirmant que 99 % des projectiles iraniens ont été interceptés. Mais il faut bien considérer que l’opération iranienne, publiquement annoncée par avance, était très calibrée et limitée, se voulant proportionnée et démonstrative. L’Iran a choisi de n’utiliser principalement que des drones, peu de missiles, et aucun de ses missiles performants. L’Iran avertit donc que son opération de punition est terminée et espère qu’Israël comprendra le message sans chercher à répondre par la surenchère. On peut bien sûr douter qu’Israël accepte de ne pas à son tour répliquer.
Une façon peu coûteuse de connaître en détail la défense antimissile israélienne
L’analyste palestinien Fadi Qaraan a estimé que l’ampleur de la riposte iranienne et la diversité des sites qu’elle a ciblés et des armes qu’elle a utilisées ont contraint l’entité israélienne à révéler la majorité des technologies anti-missiles détenues par les États-Unis et l’entité israélienne dans l’ensemble de la région.
L’Iran a utilisé un grand nombre d’armes dont le régime israélien avait connaissance, notant que les Iraniens pourraient désormais disposer d’une carte presque complète de ce à quoi ressemble le système de défense antimissile de l’entité israélienne, ainsi que des sites militaires américains en Jordanie et dans le golfe Persique.
Ils savent aussi maintenant combien de temps il faudra pour les préparer.
L’analyste politique palestinien a poursuivi en disant qu’il s’agissait d’un coût stratégique important pour le régime d’occupation israélienne, alors que les régimes arabes sont maintenant critiqués par leurs peuples, en particulier la monarchie jordanienne, qui n’a rien fait pour protéger Gaza et a au contraire fait tout ce qu’elle pouvait pour protéger le régime israélien.
Un coût d’un milliard de dollars en une soirée pour défendre Israël
De son côté, Xavier Moreau, directeur de Stratpol, a estimé que l’élément significatif est que le coût de la défense israélo-américaine face à une attaque d’une telle ampleur dépasse le milliard de dollars. Alors que le coût de l’attaque iranienne est très peu élevé.
Pierre-Alain Depauw
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