
Un dogme de la foi catholique est qu’il n’existe pas de vrais martyrs en dehors de l’Église catholique.
Le Pape saint Pélage II enseigne :
« Ils ne peuvent pas demeurer avec Dieu, ceux qui n’ont pas voulu vivre de façon unanime dans l’Église de Dieu ; et même s’ils brûlent dans les flammes, s’ils exposent leur vie au bûcher et aux bêtes, ils n’obtiendront pas la couronne de la foi, mais le châtiment de leur mauvaise foi, ni la gloire finale, mais la mort du désespoir. Un tel homme peut être mis à mort, il ne peut recevoir la couronne [du martyr]. » (Lettre Dilictionis vestrae aux évêques schismatiques d’Istrie, année 585 ou 586 ; DS 469)
Cette vérité est répétée avec une force dogmatique dans la Bulle Cantate Domino du Concile de Florence :
« Elle [la très sainte Eglise romaine] croit fermement, professe et prêche qu’« aucun de ceux qui se trouvent en dehors de l’Église catholique, non seulement païens mais encore juifs ou hérétiques et schismatiques ne peuvent devenir participants à la vie éternelle, mais iront « dans le feu éternel qui est préparé par le diable et ses anges » [Mt 25, 41] à moins qu’avant la fin de leur vie ils ne lui aient été agrégés ; elle professe aussi que l’unité du corps de l’Église a un tel pouvoir que les sacrements de l’Église n’ont d’utilité en vue du salut que pour ceux qui demeurent en elle, pour eux seuls jeûnes, aumônes et tous les autres devoirs de la piété et exercices de la milice chrétienne enfantent les récompenses éternelles, et que « personne ne peut être sauvé, si grandes que soient ses aumônes, même s’il verse son sang pour le nom du Christ, s’il n’est pas demeuré dans le sein et dans l’unité de l’Église catholique. » » (Concile de Florence, Bulle Cantate Domino du 4 février 1442 [1441 selon le comput de Florence] – Sur l’union avec les coptes et les Éthiopiens. Décret pour les jacobites)
Lire ce qu’en dit le futur Pape Benoît XIV : https://fsspx.news/fr/news/rome-le-pape-celebre-des-martyrs-orthodoxes-42516
Études plus poussées :
– Article « Martyrs ? » de l’abbé Jean-Michel GLEIZE, à partir de la page 10 du Courrier de Rome n°590, de juillet-août 2016 : https://courrierderome.org/product/courrier-de-rome-archives-2016/
– Article « Martyre et vérité de foi » de l’abbé Daniele Di SORCO, à partir de la page 3 du Courrier de Rome n°640, d’avril 2021 : https://courrierderome.org/product/courrier-de-rome-archives-2016/
Aussi, ce dogme a été contredit à de très nombreuses reprises (littéralement un torrent infini d’occurrences !) par l’hérésie de « l’œcuménisme de sang », d’après laquelle il existerait de vrais martyrs en dehors de l’Église catholique, proférée par les pontifes conciliaires depuis Paul VI.
On en trouvera une liste aussi exhaustive que possible dans ce document :
Le martyre et la sanctification hors de l’Eglise – une hérésie conciliaire
Léon XIV a récemment réitéré cette hérésie à deux reprises :
1) Angélus, 29 juin 2025, Solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul :
« Aujourd’hui est une grande fête pour l’Église de Rome, née du témoignage des apôtres Pierre et Paul et fécondée par leur sang et celui de nombreux autres martyrs. De nos jours encore, partout dans le monde, il y a des chrétiens que l’Évangile rend généreux et audacieux, même au prix de leur vie. Il existe ainsi un œcuménisme du sang, une unité invisible et profonde entre les Églises chrétiennes qui ne vivent pas encore entre elles la pleine communion visible. Je tiens donc à confirmer en cette solennelle fête que mon service épiscopal est un service à l’unité et que l’Église de Rome est engagée par le sang des saints Pierre et Paul à servir la communion entre toutes les Églises. »
« Nous sommes convaincus que le martyre jusqu’à la mort est « la communion la plus vraie avec le Christ qui répand son sang et qui, dans ce sacrifice, rend proches ceux qui jadis étaient loin (cf. Ep 2, 13) » (Lett. enc. Ut unum sint, n. 84). Aujourd’hui encore, nous pouvons affirmer avec Jean-Paul II que, là où la haine semblait imprégner chaque aspect de la vie, ces audacieux serviteurs de l’Évangile et martyrs de la foi ont démontré de manière évidente que « l’amour est plus fort que la mort » (Commémoration des Témoins de la foi au XXème siècle, 7 mai 2000). […]
Je pense au frère Francis Tofi, anglican et membre du Melanesian Brotherood, qui a donné sa vie pour la paix dans les Iles Salomon. […]
Ces audacieux serviteurs de l’Évangile et martyrs de la foi, « forment comme une grande fresque de l’humanité chrétienne […]. C’est la fresque de l’Évangile des Béatitudes, vécu jusqu’à l’effusion du sang » (Jean-Paul II, Commémoration œcuménique des Témoins de la foi du XXème siècle, 7 mai 2000).
Chers frères et sœurs, nous ne pouvons pas, nous ne voulons pas oublier. Nous voulons nous souvenir. Nous le faisons, sûrs que, comme au cours des premiers siècles, au troisième millénaire aussi « le sang des martyrs est semence de nouveaux chrétiens » (Tertullien). Nous voulons préserver la mémoire ensemble avec nos frères et sœurs des autres Églises et Communions chrétiennes. Je tiens donc à réaffirmer l’engagement de l’Église Catholique à conserver la mémoire des témoins de la foi de toutes les traditions chrétiennes. La Commission pour les Nouveaux Martyrs, au Dicastère pour les Causes des Saints, remplit cette tâche, en collaborant avec le Dicastère pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens.
Comme nous l’avons reconnu lors du récent Synode, l’œcuménisme du sang unit les « chrétiens de différentes appartenances qui donnent ensemble leur vie pour la foi en Jésus-Christ. Le témoignage de leur martyre est plus éloquent que toute parole : l’unité vient de la Croix du Seigneur » (XVIème Assemblée synodale, Document final, n. 23). Puisse le sang de tant de témoins rapprocher le jour béni où nous boirons au même calice du salut. »
Louis Flétenchard
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