Stérilisation à grande échelle, le programme eugéniste danois contre les femmes inuites
Nous assistons à une prise de conscience tardive au Danemark d’un crime d’Etat commis durant des décennies contre les femmes inuites du Groenland, pays également convoité par les Etats-Unis. L’ancien Premier ministre du Groenland, Mute Egede, a qualifié de « génocide » le programme de contraception, qui a entraîné la stérilisation de nombreuses femmes.
Et l’actuelle Première ministre danoise Mette Frederiksen a présenté ses excuses aux femmes autochtones du Groenland pour la contraception forcée eugénique pratiquée pendant une période de plusieurs décennies se terminant dans les années 1990.
De la fin des années 1960 à 1992, les autorités sanitaires danoises ont cherché à freiner la population inuite en forçant environ 4 500 femmes et adolescentes – soit environ la moitié des femmes fertiles de l’île – à se faire insérer un dispositif intra-utérin (DIU) contre leur gré.
De nombreuses femmes ont été stérilisées à cause de cela, et « presque toutes ont souffert de problèmes physiques ou psychologiques ».
L’ancien Premier ministre du Groenland, Mute Egede, a qualifié ce programme de « génocide », car la croissance démographique du Groenland a considérablement ralenti dans les années 1970 par rapport aux chiffres élevés précédents.
Quelques cas de contraception forcée ont également eu lieu jusqu’en 2018, a rapporté la BBC.
« Aujourd’hui, il n’y a qu’une seule chose à dire : pardon », a déclaré solennellement l’actuelle Première ministre danoise Mette Frederiksen lors d’un discours prononcé à Nuuk, la capitale du Groenland, en présence de victimes.
« Pardon pour le tort qui vous a été fait parce que vous étiez Groenlandais. Pardon pour ce qui vous a été volé et pour la douleur que cela a causée », a déclaré l’actuelle Première ministre danoise Mette Frederiksen.
La victime Kirstine Berthelsen, qui a eu deux grossesses extra-utérines et l’ablation d’une trompe de Fallope à la suite de son stérilet forcé, a déclaré à l’Agence France-Presse que les excuses avaient été une guérison pour elle. « Je peux alors avancer dans ma vie sans que la haine, la colère et la négativité ne me rongent de l’intérieur », a déclaré Kirstine Berthelsen.
Katrine Petersen a subi un avortement forcé par des médecins danois avant d’être posée de force avec un stérilet.
« À cause de mon âge, je ne savais pas quoi faire », a-t-elle confié à ABC News, en larmes. « Je gardais ça pour moi et n’en parlais jamais. » « Je pourrais être grand-mère aujourd’hui si on ne m’avait pas enlevé mon enfant », a-t-elle souligné dans une autre interview accordée à l’Associated Press. « J’aurais probablement eu une vie bien meilleure. » Lorsqu’elle s’est mariée des années plus tard, elle n’a pas pu avoir d’enfants. Aujourd’hui âgée de 52 ans, elle explique que ces événements traumatisants ont engendré « colère, dépression et abus d’alcool ».
L’année dernière, près de 150 femmes inuites ont intenté un procès contre le Danemark afin d’obtenir réparation auprès de son ministère de la Santé pour les violations des droits humains subies. La plupart de ces femmes avaient moins de 18 ans au moment de la pose du stérilet.
Le Groenland était une colonie du Danemark jusqu’en 1953 et a acquis de plus en plus d’indépendance au cours des dernières décennies, mais cela n’a pas empêché le Danemark de faire subir un programme eugéniste aux femmes inuites durant les dernières décennies.
Ajoutons que, dans le cadre de l’Agenda 2030, le Danemark poursuit par ailleurs une politique eugéniste visant les bébés trisomiques.
Stérilisation eugénique dans plusieurs pays au cours des 60 dernières années
Le Danemark n’est pas le seul pays à avoir imposé la contraception et à la stérilisation forcées après la Seconde Guerre mondiale.
Des programmes de stérilisation eugénistes visant les Amérindiens et les personnes jugées indésirables, notamment en raison de problèmes de santé mentale, étaient en vigueur aux États-Unis et au Canada jusque dans les années 1970. Aux États-Unis, on estime que 100 000 à 150 000 personnes étaient stérilisées chaque année sous la contrainte. En Suède, environ 60 000 personnes, principalement des femmes, ont été stérilisées de force en vertu de la loi eugéniste, en vigueur de 1935 à 1975.
D’autres pays ont adopté des programmes similaires, notamment la Tchécoslovaquie, le Brésil, Porto Rico, le Bangladesh, l’Inde et le Japon. Le pire programme eugénique a été mené par la Chine communiste, dont la politique de l’enfant unique a entraîné des millions de stérilisations et d’avortements forcés.
Le mensonge d’un monde bientôt « surpeuplé », prétexte à un plan de dépopulation
Dans les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, le discours selon lequel le monde serait bientôt « surpeuplé » était répandu et a contribué à la mise en œuvre de politiques eugéniques et de campagnes de propagande en faveur de la contraception et de l’avortement.
En 1968, le Club de Rome fut fondé. Cette organisation mondialiste acquit une influence politique considérable et, pour justifier le malthusianisme, affirma qu’une croissance démographique rapide détruirait la planète. La même année, Paul Ehrlich publia un livre qui mettait en garde contre une explosion démographique qui entraînerait des famines mondiales d’ici la fin des années 1970.
Le contraire de sa prédiction est en train de se réaliser : la plupart des pays du monde ont des taux de natalité inférieurs au taux de renouvellement, ce qui entraîne des spirales de dépeuplement dont « aucune société dans l’histoire n’a pu sortir », selon le démographe et analyste de données Stephen Shaw.
Pierre-Alain Depauw
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