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Déjà, lors de l’invasion de l’Iraq en 2002-2003 la pilule avait été dure à avaler.

Déjà il avait fallu beaucoup de mauvaise foi aux dirigeants européens pour faire croire à leurs populations au mensonge des armes de destruction massive. Il avait également fallu aux médias un gros effort pour garder les yeux grand fermés. Mais si certains s’étaient prêtés au jeu, probablement par calcul politique personnel, aujourd’hui, personne n’est dupe pour aller jusqu’à se fourvoyer en faisant semblant de croire à la baliverne de la bombe atomique iranienne. Même l’AIEA se démarque sans ambiguïté du discours israélien.

Certains se sont amusés à faire un petit pot-pourri des déclarations où Netanyahou affirmait que cette fois ça y était, l’Iran était à quelques semaines (pourquoi pas quelques heures tant qu’on y est) d’acquérir la bombe atomique.

Déjà en 2015, Netanyahou prétendait que Téhéran était sur le point de nous rejouer Hiroshima mon amour et Nagasaki.

En 2018, Trump, sous la pression du faucon John Bolton, décidait de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien. Malgré ces persécutions qui ont abouti, dans la nuit du 12 juin dernier, à une agression de la part d’Israël, l’Iran ne s’en laisse pas conter et vend chèrement sa peau.

Mais le stratagème fonctionne-t-il aussi bien qu’en 2003 avec l’Irak ? Les diplomaties mondiales semblent beaucoup plus prudentes. C’est que… sans aller jusqu’à espérer que les dirigeants politiques sont assez sages pour retenir les leçons de l’histoire, et assez courageux pour ne pas répéter leurs erreurs, il n’en reste pas moins que les dirigeants européens qui s’étaient, à l’époque de l’agression de l’Irak, rangés du côté des faucons de Washington et de Tel Aviv, ont été rejetés dans les rebuts de l’Histoire. A contrario, l’histoire juge très positivement ceux qui ont eu le courage de s’opposer – même formellement – à ce qui restera dans les annales comme le premier crime contre la paix du XXIe siècle.

Si personne n’a oublié Blair, Berlusconi et Aznar comme des soutiens serviles aux faucons, l’histoire retient comme très positive l’opposition de Chirac et Villepin. Personne n’a oublié le discours de ce dernier, alors ministre français des Affaires étrangères, devant le Conseil de sécurité de l’ONU. L’Histoire retient aussi malheureusement cela comme le dernier acte diplomatique indépendant de la France sur la scène internationale.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’épopée meurtrière des États-Unis n’a – loin s’en faut – résolu quelque difficulté que ce soit au Proche-Orient.

De même, nombreux sont ceux qui sont prêts à parier que l’agression américano-israélienne contre l’Iran apportera tout sauf la paix dans ce qui ressemble de plus en plus à une fuite en avant. Bien sûr, les gouvernements sont beaucoup plus nuancés que lors de l’opération militaire spéciale engagée par la Russie en 2022. Bien sûr on soutient Israël pour le principe, mais on sent que le cœur n’y est pas. Comment en effet jugera-t-on dans quelques années les massacreurs de Gaza et les agresseurs de l’Iran ?

Même si dans les médias, certains groupes de pression pro-israéliens veillent au grain, on sent tout de même une certaine prudence. Parce que contrairement à 2003 où Internet et le multimédia étaient encore balbutiants, et les réseaux sociaux inexistants, aujourd’hui non seulement Internet a de la mémoire, mais encore, cette mémoire est largement accessible. S’il est difficile à des gens comme vous et moi de consulter des documents d’archives d’il y a 40 ans à cause du monopole de ceux qui les détiennent (Institut National de l’Audio-visuel, archives des radios privées et bibliothèques, il n’en sera pas de même dans 20 ans.

Par conséquent, il se pourrait que certains aient peur de se voir rafraîchir la mémoire de façon inopinée.

Il est donc conseillé d’être prudent, et (au risque de me tromper) j’ai l’impression que certains sentent confusément qu’on ne peut pas dire n’importe quoi.

Voilà peut-être là une conséquence vertueuse des réseaux sociaux et des médias alternatifs.

Jacques Frantz

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