
Après trois années d’interdiction, le pape Léon XIV a permis au cardinal Burke de célébrer la messe traditionnelle à la basilique Saint Pierre, samedi 25 octobre 2025. Au même moment Léon XIV préside le Jubilé des équipes synodales et des organismes participatifs au cours duquel il a nié que l’Église possède la Vérité.
Le Jubilé des équipes synodales et des organes participatifs et la messe traditionnelle dans Saint Pierre ont eu lieu au même moment à Rome
Il est intéressant de noter que ces deux événements, le Jubilé des équipes synodales et des organes participatifs et le pèlerinage Summorum Pontificum ont eu lieu au même moment à Rome. Au cours du pèlerinage le cardinal américain Burke a pu célébrer, avec l’autorisation de Léon XIV, la messe traditionnelle au sein de la Basilique Saint Pierre, après les trois années d’interdiction bergoglienne.
Cette messe a été perçue dans les milieux conservateurs comme une victoire pour le mouvement Summorum Pontificum et une ouverture de la part du nouveau Pontife. Si l’on ne peut nier cette ouverture, il est cependant une autre lecture qui va plus loin que l’apparence immédiate : Léon XIV use du mécanisme habituel des modernistes : deux pas en avant, un pas en arrière, ce qui permet à la Révolution, en l’occurrence la Révolution moderniste conciliaire, de continuer sa marche progressiste, la fameuse doctrine hégélienne de la thèse-antithèse-synthèse.
Le mécanisme habituel des modernistes : deux pas en avant, un pas en arrière, ce qui permet à la Révolution de continuer sa marche progressiste
Chris Jackson, journaliste catholique américain et ancien journaliste de The Remnant, analyse cette autorisation dans un intéressant article, un tant soit peu ironique, comme « une gentille concession de l’église synodale qui suit son propre chemin » :
« Un spectacle à la fois glorieux et vide : le cardinal Raymond Burke, flanqué de porteurs de flambeaux, en procession avec des centaines de fidèles de la basilique Saint-Celse-et-Saint-Julien jusqu’à Saint-Pierre. L’encens s’élève sous les nuages de bronze du Bernin tandis que le cardinal célèbre la messe pontificale selon le rite antique à l’autel de la Chaire : pour la première fois depuis deux ans, le pèlerinage Summorum Pontificum est autorisé à l’intérieur de la basilique.
« La foule applaudit. Les caméras tournent. Presque au même moment, Léon XIV préside le « Jubilé des équipes synodales et des organismes participatifs », prêchant que personne ne « possède toute la vérité » et que l’Église doit « cheminer ensemble ».
https://youtube.com/shorts/eGZbH6PFh_4?si=GUysBsqNpy12uoss
La juxtaposition à Rome est parfaite : l’ancienne foi exprimée en latin, la nouvelle religion du dialogue proclamée
« La juxtaposition est parfaite : sur un autel, l’ancienne foi exprimée en latin et dans le silence ; sur un autre, la nouvelle religion du dialogue proclamée en prose sous les applaudissements. »
Depuis le concile Vatican II, mélanger les genres, tradition et modernisme, est une constante pour faire avaler le progressisme néo-moderniste et néo-protestant. Déjà Saint Pie X évoquait ce phénomène en le résumant ainsi en substance : telle page de leur ouvrage pourrait être signée par un catholique, tournez la page, vous lirez un moderniste.
C’est ce qu’analyse Chris Jackson à la lumière de la post-modernité actuelle, inclusive et arc-en-ciel, analyse que nous faisons nôtre :
« Le message de Rome est clair. La messe antique peut revenir, mais seulement avec permission, pour soutenir l’unité d’une Église qui a redéfini l’unité elle-même. Ce qui était autrefois le culte quotidien du christianisme est aujourd’hui une démonstration occasionnelle, mise en scène pour démontrer l’inclusion. »
https://www.youtube.com/shorts/3-XAFfkZSSA?feature=share
La messe traditionnelle à Saint-Pierre n’était pas le signe d’une ère nouvelle mais pour soutenir l’inclusivité de l’église conciliaire
« Oui, le spectacle était merveilleux, continue Jackson. Mais la beauté peut aussi être utilisée comme une arme. La messe traditionnelle à Saint-Pierre n’était pas le signe d’une ère nouvelle ; c’était l’occasion d’en prendre un instantané. Un moment qui ne saurait effacer un programme qui redéfinit la doctrine comme « discernement », l’autorité comme « participation » et le rite romain comme une pièce de musée brièvement ravivée pour les touristes. L’encens montait, mais la fumée de la répression persistait. »
Une répression quasi incarnée dans l’église synodale qui doit avancer son schéma destructeur du principe de Vérité. Chris Jackson l’explique ainsi :
« Dans son homélie pour le jubilé synodal, Léon XIII a déclaré que l’Église « n’est pas simplement une institution religieuse… Elle est le signe visible de l’union entre Dieu et l’humanité ». Les équipes synodales, a-t-il affirmé, incarnent cette union, car « les relations ne répondent pas à la logique du pouvoir, mais à celle de l’amour ».
« Dans cette théologie, « l’amour » devient un solvant. La hiérarchie se dissout au profit du sentiment ; la définition est remplacée par le dialogue. Léon XIII met en garde contre le « pouvoir mondain », tout en demandant que « personne n’impose ses idées » et que « personne ne soit exclu ». Cette proposition semble clémente, jusqu’à ce qu’on réalise que seuls sont exclus ceux qui croient encore que la foi doit exclure l’erreur. »
Léon XIV : « Être une Église synodale, c’est reconnaître que la vérité ne se possède pas »
Lors de ce Jubilé synodal Léon XIV a d’ailleurs affirmé : « Être une Église synodale, c’est reconnaître que la vérité ne se possède pas, mais qu’elle se cherche ensemble, en se laissant guider par un cœur inquiet, amoureux de l’Amour. »
L’homme synodal, commente le journaliste américain, préfère donc « avoir tort ensemble que d’avoir raison tout seul ».
En donnant d’une main l’autorisation pour célébrer une messe traditionnelle dans la basilique Saint Pierre de Rome, et de l’autre main l’autorisation à la destruction de l’Église catholique en remplaçant la hiérarchie par les équipes synodales, en relativisant la vérité puisque ne pas savoir devient une vertu, en recherchant l’unité par l’inclusivité doctrinale et non par la doctrine, en ruinant le sacerdoce par le service commun, en transformant « l’Arche du Salut en un radeau de voyageurs incertains de la direction du fleuve » Léon XIV « parachève la révolution conciliaire » continue Jackson qui ajoute :
Les contradictions, voulues, assumées, de l’église postconciliaire pour cheminer « progressivement » vers l’inclusivité des toutes les religions
« Le week-end des 25 et 26 octobre 2025 illustre parfaitement les contradictions de l’Église postconciliaire. À une extrémité de la basilique, le cardinal Burke célébrait la messe traditionnelle devant une foule de fidèles, tandis que l’encens montait sous les voûtes. À l’autre extrémité, Léon XIV prêchait que « nul ne possède toute la vérité » et que « l’autorité doit céder le pas à la participation. (…) Le cœur de la révolution demeure intact. (…) L’ancienne messe demeure, lumineuse, mais seulement comme une relique autorisée à briller un week-end par an, tandis que la nouvelle Église se félicite de l’avoir permis. »
Et Chris Jackson de conclure son article sans concession :
« Rome maîtrise l’art de la contradiction : elle bénit les croyants traditionnels tout en démantelant la foi qui les a façonnés. Ce spectacle dissimule la répression. La fumée de l’encens s’élève peut-être à nouveau de Saint-Pierre, mais la fumée qui envahit l’Église reste celle de la confusion. »
Nos anciens, avec Mgr Lefebvre, avaient raison depuis le début : cette fausse église n’est pas l’église catholique
On peut se demander jusqu’où l’on devra encore sombrer avant que les évêques et cardinaux, muets depuis 60 ans, ouvrent leurs yeux et aboient afin de protéger le troupeau du Seigneur. Il est évident que nos anciens, avec Mgr Lefebvre, avaient raison depuis le début : cette fausse église n’est pas l’église catholique, c’est « une secte » comme l’avait qualifiée Mgr Tissier de Mallerais, tenue par des « hommes d’Église qui ne sont pas du tout catholiques » disait Mgr Williamson. Ces hérétiques se sont emparés des postes clé dans un silence complice assourdissant. Et ceux qui voient mais ne parlent pas publiquement ne peuvent plus être considérés comme de bons pasteurs car ils laissent le loup dévorer la bergerie entière !
Cependant, pour garder espoir en ces temps d’apostasie, temps d’inclusivité, où les mauvais pasteurs se déguisent en bons pasteurs vis-à-vis des « traditionalistes » pour mieux les tromper, gardons présents que l’Église catholique, elle, et elle seule, possède la Vérité et de manière infaillible car donnée par l’Esprit-Saint, c’est-à-dire Dieu.
Francesca de Villasmundo
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