
Lundi des Rogations
Les trois jours de Rogations avant l’Ascension eurent leur origine en Gaule. Saint Mamert, évêque de Vienne, avait institué ces trois jours consacrés à la pénitence et à des processions de prières, pour obtenir que la ville et les environs fussent délivrés des grandes tribulations qui les désolaient (vers 450 après J.-C.).
On imita, bientôt, ces processions de prière dont l’usage s’introduisit finalement dans toute l’Église d’Occident. La cérémonie, des Rogations consiste dans la procession et la messe de Rogations qui suit. Dans la procession, nous avons un dernier reste de l’antique procession de station que, les premiers chrétiens faisaient si volontiers, presque chaque jour, pendant le Carême et dans la semaine de Pâques. Ils se rassemblaient dans une église, appelée église de réunion (ecclesia collecta ; c’est de là que vient le nom de l’oraison dite collecte).
De là, ils se rendaient en procession avec l’évêque et le clergé dans une autre église. En chemin, ils chantaient les litanies des saints et le Kyrie eleison. L’autre église s’appelait l’église de station. C’est là qu’on célébrait la sainte messe. Les quatre jours de prières nous ont conservé cet antique et vénérable usage, qui doit nous être cher. En effet, nous ne devons pas seulement prier instamment, mais encore en communauté.
A cette prière instante et commune le Christ a promis la force et le succès. A la procession, on chante les antiques litanies des saints, dans lesquelles nous implorons, pour tous nos besoins, l’intercession de toute l’Église triomphante. Les oraisons terminales de ces litanies sont très belles et très édifiantes.
Sanctoral
Saint Philippe Néri, Confesseur, Patron des Œuvres de jeunesse
Philippe naquit à Florence le 22 juillet 1515. Dès son enfance, on l’appelait le bon petit Philippe, tant il était bon, doux et aimable. Vers l’âge de dix-huit ans, il renonça à la fortune d’un de ses oncles pour aller à Rome étudier les sciences ecclésiastiques. Rien de plus édifiant que sa vie d’étudiant: pauvreté, mortification, prière, travail, silence, vie cachée, habitaient sa modeste cellule. Après plusieurs années d’étude opiniâtre dans les universités, il travailla seul, quelques années encore, dans le silence et la solitude, et quand, devenu prêtre par obéissance, il commença à se livrer au ministère des âmes, son esprit facile et profond avait acquis une science fort remarquable.
Son angélique pureté eut à subir les plus rudes assauts; mais il sortit toujours vainqueur de tous les pièges, et reçut comme récompense la grâce de ne jamais ressentir, le reste de sa vie, aucun mouvement, même involontaire, de la concupiscence charnelle. Un jour, Philippe fut tellement embrasé de l’amour de Dieu, que deux de ses côtes se rompirent pour donner plus de liberté à ses élans séraphiques. Souvent ses entretiens avec Notre-Seigneur étaient si suaves, qu’il n’y pouvait tenir et se mourait de joie, ce qui lui faisait pousser ce cri: « Assez, Seigneur, assez! » Philippe visitait les hôpitaux, soignait les malades, assistait et instruisait les pauvres, passait de longues nuits dans la prière, aux catacombes, sur les tombeaux des martyrs. Partout et à toute occasion, il cherchait à gagner des âmes à Dieu.
Il aimait surtout les jeunes gens; il les attendait à la sortie des écoles, se mêlait à leurs rangs et conversait avec eux; il les abordait sur les places publiques, les cherchait jusque dans les ateliers et les magasins, en confessait une multitude, en retirait un grand nombre du vice. « Amusez-vous bien, leur disait-il souvent; mais n’offensez pas le bon Dieu! » Aussi Philippe exerçait-il sur l’enfance et la jeunesse un ascendant irrésistible, et nul mieux que lui ne mérite d’être regardé comme le Patron des Oeuvres de jeunesse. Le Saint fonda la Société des Prêtres de l’Oratoire. Philippe jouait pour ainsi dire avec les miracles, et les résurrections de morts ne coûtaient rien à cet homme extraordinaire. Il se regardait, malgré tout, comme le plus grand des pécheurs, et disait souvent à Dieu: « Seigneur, défiez-Vous de moi, car j’ai peur de Vous trahir! » Philippe mourut à l’âge de quatre-vingt ans, le 26 mai 1595.

Saint Éleuthère, Pape et Martyr
Éleuthère, né à Nicopolis en Grèce, fut d’abord Diacre du Pape Anicet, puis gouverna l’Église sous l’empire de Commode.
Au commencement de son pontificat, il reçut des lettres de Lucius, roi des Bretons, qui le priait de l’admettre, ainsi que ses sujets, au nombre des Chrétiens. C’est pourquoi Éleuthère envoya dans la Grande-Bretagne Fugacius et Damien, personnages doctes et pieux, pour porter à ce prince et à sa nation, le bienfait de la foi. Irénée, disciple de Polycarpe, étant venu à Rome fut accueilli par ce Pontife avec bienveillance.
A cette époque l’Église jouissait d’une grande paix et d’un profond repos, et la foi faisait beaucoup de progrès dans le monde entier, principalement à Rome.
Éleuthère vécut dans le pontificat quinze ans et vingt-trois jours. Il fit au mois de décembre trois ordinations, dans lesquelles il ordonna douze Prêtres, huit Diacres et sacra quinze Évêques pour divers lieux.
Il fut enseveli dans le Vatican, près du corps de saint Pierre.
Sainte Marianne de Jésus de Paredes, Le lys de Quito, Vierge, Tiers-Ordre Franciscain
Dès sa plus tendre enfance, Mariana, née en 1618, se sentit attirée par Dieu et par les choses célestes. Cependant elle s’attachait à la Vierge Immaculée avec une confiance sans bornes et une tendre dévotion. Elle reçut l’habit du Tiers Ordre des Franciscains de sa ville natale de Quito, en Équateur, et en considération de sa grande vertu, il lui fut permis de prononcer les trois vœux de religion. Puis elle se rendit chez elle où elle mena une vie cachée en Dieu et consacrée à la prière et à la pénitence.
Sainte Marianne de Jésus ne quittait sa maison que lorsqu’elle allait assister aux services divins à l’église ou lorsque la charité envers le prochain l’exigeait. En de telles occasions, elle gagnait le cœur de tous ceux qu’elle rencontrait, même les plus dépravés d’entre eux, par son attitude polie et amicale, et réussissait à les ramener sur le chemin de la vertu.
À propos, on peut remarquer que Dieu tout-puissant a accordé à sa fidèle servante des dons mystiques extraordinaires pour soutenir son apostolat. Par le signe de la croix ou par l’aspersion d’eau bénite, elle rendit la santé à de nombreux malades ; elle a également ressuscité une femme morte.
Lorsque la peste éclata, elle offrit sa jeune vie chaste en sacrifice à Dieu en faveur des citoyens frappés. Dieu a accepté le sacrifice. Elle mourut peu de temps après, à l’âge de 28 ans, en 1645. Elle fut béatifiée par le pape Pie IX et canonisée en 1950 par le pape Pie XII.
Après la mort de Sainte Marianne de Jésus de Paredes, un beau lys a germé de son sang, c’est pourquoi elle a été surnommée le Lys de Quito. Mais Sainte Marianne de Jésus méritait bien plus ce nom en raison de l’innocence de sa vie. Elle l’a préservé intact au milieu d’un monde méchant, le protégeant soigneusement par la pratique de rares austérités.
Martyrologe
A Rome, saint Philippe Néri, prêtre et confesseur, fondateur de la Congrégation de l’Oratoire, remarquable par sa pureté virginale, le don de prophétie et celui des miracles.
De plus, à Rome, saint Eleuthère, pape et martyr. Il convertit à la foi du Christ un grand nombre de nobles romains, envoya en Grande-Bretagne les saints Damien et Fugace, qui baptisèrent le roi Lucius avec son épouse et presque tout son peuple.
A Cantorbéry, en Angleterre, l’anniversaire de saint Augustin, évêque et confesseur. Envoyé avec plusieurs autres par le bienheureux pape Grégoire, il prêcha à la nation des Angles le saint évangile du Christ, et s’endormit dans le Seigneur, tout éclatant de la gloire de ses vertus et de ses miracles. Sa fête se célèbre le 5 des calendes de juin (28 mai).
A Athènes, l’anniversaire de saint Quadrat, disciple des Apôtres. Par sa foi et son zèle, il réunit les fidèles qu’une violente terreur avait dispersés durant la persécution d’Adrien; il présenta à ce prince un livre pour la défense de la religion chrétienne, ouvrage très utile et digne de l’enseignement des Apôtres.
A Rome, les saints martyrs Simitre prêtre et vingt deux autres, qui souffrirent sous Antonin le Pieux.
A Vienne, en Gaule, saint Zacharie, évêque et martyr, qui souffrit sous Trajan.
En Afrique, saint Quadrat martyr, en la fête duquel saint Augustin prononça un discours.
A Todi, en Ombrie, l’anniversaire des saints martyrs Félicissime, Héraclius et Paulin.
Dans l’Auxerrois, la passion de saint Prisque martyr, qui fut décapité, avec une grande multitude de chrétiens.
A Quito, dans l’équateur, sainte Marie Anne de Jésus de Parédès, vierge, du Tiers-Ordre de saint François, célèbre par son austérité et sa charité envers le prochain. Le pape Pie XII l’a inscrite au catalogue des saintes Vierges.
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